L'opération a finalement été autorisée grâce à une clause qui permet la reprise par un concurrent d'une entreprise qui disparaîtrait à brève échéance si l'opération n'était pas réalisée.
( AFP / DENIS CHARLET )
L'Autorité de la concurrence a validé jeudi définitivement le rachat de Conforama par But, plus d'un an et demi après l'opération, malgré des "risques concurrentiels identifiés".
Pour justifier son feu vert malgré les risques d'atteinte à la concurrence sur le marché de l'ameublement, le gendarme français a utilisé pour la première fois l'"exception de l'entreprise défaillante". Cette clause consiste à autoriser, sans condition et même si elle porte atteinte à la concurrence, la reprise par un concurrent d'une entreprise qui disparaîtrait à brève échéance si l'opération n'était pas réalisée.
Conforama, qui connaissait de "graves difficultés financières" en 2020, était précisément menacé de disparition imminente et rentrait donc dans les conditions d'application de cette clause de force majeure. Le risque de faillite imminent de l'entreprise avait d'ailleurs déjà convaincu l'Autorité d'autoriser Mobilux, société mère du groupe But, à racheter Conforama sans attendre que le gendarme étudie l'impact de l'opération sur la concurrence dans le secteur de l'ameublement. Une fois n'est pas coutume, l'Autorité a donc analysé les conséquences du rapprochement bien après qu'il soit devenu effectif.
Risques sur la literie et l'ameublement
Dans sa décision rendue jeudi, elle constate que le rachat crée des risques d'atteinte à la concurrence dans 56 zones de chalandise, notamment sur les marchés des meubles rembourrés et des meubles de literie. L'opération réduit aussi les débouchés des fournisseurs de produits de literie, puisque "plus de la moitié d'entre eux réaliseront une part substantielle de leur chiffre d'affaires avec la nouvelle entité", note le gendarme de la concurrence.
Enfin, les franchisés présents dans les outre-mer se retrouvent face à "un seul groupe franchiseur actif dans le secteur de l'ameublement à l'issue de l'opération", avertit-elle encore.
Mais les difficultés financières de Conforama et l'absence d'offre alternative moins dommageable pour la concurrence ont persuadé l'Autorité d'autoriser l'opération.
Autre argument en faveur du recours à la clause de force majeure : "Les effets de la disparition de Conforama ne seraient pas moins dommageables que la reprise par But, cette reprise permettant d'assurer un maintien de la diversité de l'offre", soutient l'Autorité.
But possède 322 magasins en propre ou franchisés sur le territoire national, Conforama disposant pour sa part d'un réseau national de 170 points de vente.
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