Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

L'armée israélienne se retire de l'hôpital al-Chifa à Gaza, laissant destructions et cadavres
information fournie par AFP 01/04/2024 à 23:11

Des Palestiniens devant un  bâtiment détruit du complexe hopitalier après une opération de l'armée israélienne, le 1er avril 2024 ( AFP / - )

Des Palestiniens devant un bâtiment détruit du complexe hopitalier après une opération de l'armée israélienne, le 1er avril 2024 ( AFP / - )

Les soldats israéliens se sont retirés lundi du complexe hospitalier d'al-Chifa à Gaza après deux semaines d'opérations, laissant derrière eux d'immenses destructions et des cadavres selon un médecin du plus grand hôpital du territoire palestinien meurtri par près de six mois de guerre.

Alors que le conflit entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël continue de faire rage, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé la mort d'au moins 60 personnes, en majorité des civils, dans les bombardements nocturnes israéliens sur la petite bande de terre palestinienne menacée de famine.

La guerre a aussi exacerbé les tensions dans la région, où des médias iraniens ont fait état de la mort d'au moins sept Gardiens de la révolution --l'armée idéologique de l'Iran-- dans des frappes attribuées à Israël et ayant visé une annexe de l'ambassade iranienne à Damas.

Rassemblement à Jérusalem de manifestants réclamant la démission de Benjamin Netanyahu  et la libération des otages israéliens retenus à Gaza le 1er avril 2024 ( AFP / Menahem KAHANA )

Rassemblement à Jérusalem de manifestants réclamant la démission de Benjamin Netanyahu et la libération des otages israéliens retenus à Gaza le 1er avril 2024 ( AFP / Menahem KAHANA )

Interrogé lundi soir lors sur ces frappes, le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré: "Je ne commente pas les informations de la presse étrangère". Téhéran a promis "une réponse décisive".

En Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a été opéré dimanche soir "avec succès" d'une hernie, devrait sortir mardi de l'hôpital, a annoncé son bureau.

Lundi soir, une nouvelle manifestation réclamant sa démission et la libération des otages israéliens retenus à Gaza a rassemblé des milliers de manifestants à Jérusalem.

Un enfant palestinien en pleurs à l'arrivée de nouvelles victimes à l'hôpital al-Najjar à Rafah le 1er avril 2024  ( AFP / SAID KHATIB )

Un enfant palestinien en pleurs à l'arrivée de nouvelles victimes à l'hôpital al-Najjar à Rafah le 1er avril 2024 ( AFP / SAID KHATIB )

Bâtiments détruits, calcinés ou aplatis, rues jonchées de décombres et gros monticules de sable: des images de l'AFP montrent un paysage de dévastation dans le complexe hospitalier d'al-Chifa à Gaza (nord) pris d'assaut le 18 mars par l'armée après avoir accusé le Hamas, qui dément, de s'en servir comme centre de commandement.

Lundi, l'armée a annoncé la fin de ses opérations à al-Chifa lors desquelles elle a affirmé avoir tué plus de 200 "terroristes" et trouvé de nombreuses armes.

"Nous avons tué plus de 200 terroristes et arrêté plus de 900 personnes suspectées d’actes terroristes qui se sont rendues. Parmi elles, plus de 500 membres du Hamas ou du Jihad islamique, dont certaines haut placées", a déclaré le porte-parole de l'armée israélienne.

"Il n’y avait que 300 patients et membres du personnel médical. Nos forces ont pris toutes les précautions nécessaires pour ne blesser ni malade, ni membre du personnel, ni civil dans le complexe hospitalier pendant l’opération et les ont evacués en toute sécurité", a-t-il ajouté.

- 300 morts à al-Chifa -

Vue générale des destructions dans et autour du complexe hospitalier al-Chifa de Gaza après le retrait de l'armée israélienne, le 1er avril 2024 ( AFP / - )

Vue générale des destructions dans et autour du complexe hospitalier al-Chifa de Gaza après le retrait de l'armée israélienne, le 1er avril 2024 ( AFP / - )

Un porte-parole de l'agence de défense civile de Gaza, dirigée par le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a fait état de 300 morts à l'intérieur et autour de l'hôpital durant l'opération israélienne.

Des médecins et civils présents dans le complexe ont déclaré à l'AFP qu'au moins 20 corps avaient été retrouvés, dont certains semblaient s'être fait rouler dessus par des véhicules militaires.

Plusieurs corps ont été retrouvés près de l'entrée ouest du complexe, utilisée par l'armée au moment de son retrait lundi, d'après les mêmes sources. Un correspondant de l'AFP a vu près de l'entrée un corps décomposé portant des traces de pneus, mais sans pouvoir dire datant de quand.

"Les chars sont passés sur des corps", a dit un témoin qui a préféré taire son nom.

Des Palestiniens transportent un corps couvert dans le complexe hospitalier d'al-Chifa dévasté par une opération militaire israélienne, le 1er avril 2024 ( AFP / - )

Des Palestiniens transportent un corps couvert dans le complexe hospitalier d'al-Chifa dévasté par une opération militaire israélienne, le 1er avril 2024 ( AFP / - )

Interrogée par l'AFP, l'armée n'a pas commenté dans l'immédiat.

Alliés historiques d’Israël, les Etats-Unis ont annoncé lundi leur intention de demander "plus d'informations" au gouvernement israélien sur le sujet, jugeant que les faits rapportés, s'ils sont "vrais", étaient "très préoccupants".

Par ailleurs, la Maison-Blanche a assuré que des responsables israéliens avaient "accepté de prendre en compte" les remarques américaines au sujet de l'offensive prévue par Israël sur Rafah. Durant un échange de deux heures, les Etats-Unis ont, selon un communiqué de l’exécutif américain, "exprimé leurs inquiétudes sur plusieurs plans d'action à Rafah", ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent 1,5 million de Palestiniens, pour l'essentiel des déplacés et dont la situation inquiète la communauté internationale.

Dans le même temps, les troupes israéliennes poursuivent en outre des opérations dans les secteurs des hôpitaux de Nasser et al-Amal à Khan Younès dans le sud, selon le Hamas.

Une Palestinienne et son enfant assis au milieu des décombres du complexe hospitalier al-Chifa de Gaza après le retrait de l'armée israélienne, le 1er avril 2024 ( AFP / - )

Une Palestinienne et son enfant assis au milieu des décombres du complexe hospitalier al-Chifa de Gaza après le retrait de l'armée israélienne, le 1er avril 2024 ( AFP / - )

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. D'après Israël, environ 250 personnes ont également été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages dont 34 sont mortes, à Gaza.

Israël a juré de détruire le Hamas, considéré comme un groupe terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne, et son armée a lancé une campagne de bombardements aériens intenses sur Gaza, suivie 20 jours plus tard d'une offensive terrestre.

- La soeur de Haniyeh arrêtée en Israël -

Les opérations israéliennes ont coûté la vie à 32.845 personnes, la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas et provoqué une catastrophe humanitaire et des destructions colossales.

L'armée israélienne a annoncé que 600 soldats avaient été tués depuis le 7 octobre, dont 256 dans l'offensive terrestre.

Dans un message adressé dimanche aux Gazaouis, le Hamas les "remercie pour leur patience et résistance face au génocide sioniste" et leur présente ses "excuses" pour les "manquements" du mouvement dans la gestion du territoire pendant cette guerre qu'il a dit vouloir poursuivre jusqu'à la "défaite de l'ennemi".

Un bateau transportant de l'aide humanitaire et venant de Chypre aperçu au large des côtes de Gaza, le 1er avril 2024  ( AFP / - )

Un bateau transportant de l'aide humanitaire et venant de Chypre aperçu au large des côtes de Gaza, le 1er avril 2024 ( AFP / - )

Près de six mois après le début du conflit, la police israélienne a annoncé avoir arrêté Sabah Abdel Salam Haniyeh, la soeur du chef du Hamas âgée de 57 ans et qui a la nationalité israélienne, dans sa maison à Tel-Sheva, dans le sud d’Israël où elle vit. Elle est notamment "soupçonnée d'incitation à commettre des actes de terrorisme en Israël".

Son frère, Ismaïl Haniyeh, est basé au Qatar.

C'est au Qatar et en Egypte où ont eu lieu ces derniers mois des discussions indirectes entre Israël et le Hamas via les médiateurs internationaux -Egypte, Qatar, Etats-Unis- en vue de conclure un accord de trêve associée à une libération d'otages.

Mais cet accord est loin, les deux protagonistes s'accusant mutuellement de le bloquer.

Et ce malgré les appels pressants à un cessez-le-feu des organisations internationales, alertant sur un risque de famine pour la majorité des 2,4 millions d'habitants de Gaza, soumise par Israël à un siège depuis le 9 octobre et à un blocus total depuis 2007.

Un deuxième bateau venant de Chypre et transportant de l'aide humanitaire a été vu au large de Gaza, selon le site Vesselfinder.com, alors que les aides entrent au compte-gouttes dans le territoire.

1 commentaire

  • 01 avril 14:28

    ils n'ont rien retenu de l'histoire


Signaler le commentaire

Fermer