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Un barrage détruit dans le sud de l'Ukraine, inondations dans le delta du Dniepr
information fournie par Reuters 06/06/2023 à 23:32

 (Actualisé avec réunion du Conseil de sécurité)
       MOSCOU/KYIV, 6 juin (Reuters) - L'Ukraine a accusé mardi
la Russie de s'être rendue coupable d'un gigantesque crime de
guerre en faisant exploser le barrage de Nova Kakhovka,
provoquant l'inondation des rives du Dniepr dans la région de
Kherson dans le but, selon Kyiv, d'empêcher les soldats
ukrainiens de traverser le fleuve pour mener leur
contre-offensive.
        Moscou assure de son côté que le barrage et la centrale
hydroélectrique attenante ont été détruits par des bombardements
ukrainiens, le Kremlin affirmant que Kyiv a ainsi voulu priver
la Crimée, annexée en 2014, de son approvisionnement en eau via
un canal qui part de Nova Kakhovka, et détourner l'attention de
l'échec de sa contre-offensive.
  
        Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a
affirmé mardi, sans apporter de preuve à l'appui, que la Russie
avait fait échouer les trois premiers jours de "l'offensive
longtemps promise" par l'Ukraine, qui a selon lui perdu 3.715
soldats, 52 chars et 207 véhicules blindés, la Russie perdant
quant à elle 71 soldats, 15 chars et 9 véhicules blindés au
cours de la même période.
  
        La destruction du barrage de Nova Kakhovka, contrôlé par
les forces russes, et l'inondation du delta du Dniepr qui en a
immédiatement résulté, représentent l'une des plus grandes
catastrophes humaines et environnementales depuis le début de la
guerre. Elle constitue une "bombe environnementale de
destruction massive", a déclaré le président ukrainien,
Volodimir Zelensky. 
  
        Des milliers d'habitants vivant en aval du barrage, en
majorité côté ukrainien, ont dû fuir leurs maisons inondées et
parfois même emportées par les millions de litres d'eau libérés
par le barrage endommagé. La retenue d'eau de Nova Kakhovka est
longue de 240 km et fait jusqu'à 23 km de large. 
  
        Selon le maire de Nova Kakhovka installé par Moscou, le
niveau de l'eau dépasse désormais 11 mètres. En aval, la petite
ville d'Olechky, sur la rive du Dniepr contrôlée par la Russie,
a été complètement inondée. Le zoo de Kazkova Dibrova a été
également submergé par les flots et ses 300 animaux ont péri, a
déclaré un représentant du parc sur Facebook. 
  
        Plus loin, dans la ville de Kherson reconquise par
l'Ukraine l'an dernier, un habitant, Oleksandr Syomyk, a déclaré
à Reuters que le fleuve avait pour le moment crû d'un mètre,
inondant certains quartiers.
  
        
  
        CRIME DE GUERRE
  
        En vidant au moins en partie la retenue d'eau sur le
Dniepr, la destruction du barrage pourrait aussi compromettre la
sécurité des systèmes de refroidissement des réacteurs de la
centrale nucléaire de Zaporijjia, située en amont, même si
l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) s'est
montrée rassurante sur l'existence de solutions alternatives. Le
chef de l'agence onusienne, Rafael Grossi, a indiqué qu'il se
rendrait prochainement sur place pour évaluer la situation.
  
        L'AIEA a précisé mardi soir que la centrale de
Zaporijjia disposait de suffisamment d'eau pour plusieurs mois,
ses réacteurs étant pour l'instant à l'arrêt. 
  
        La destruction du barrage, édifice de 30 m de haut sur
3,2 km de large datant de l'époque soviétique, a suscité une
vague de condamnations mondiales, les alliés occidentaux de
l'Ukraine, à l'exception des Etats-Unis, pointant du doigt la
responsabilité de la Russie. 
  
        "Nous avons vu les informations selon lesquelles La
Russie était responsable de l'explosion du barrage. Nous faisons
de notre mieux pour vérifier ces informations et nous
travaillons avec les Ukrainiens pour recueillir davantage
d'informations mais nous ne pouvons dire avec certitude ce qui
s'est passé", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche
pour les questions de sécurité, John Kirby 
  
        Cet événement revêt "une nouvelle dimension mais qui
correspond à la manière dont (Vladimir) Poutine mène cette
guerre", a estimé le chancelier allemand Olaf Scholz dans une
interview à la WDR. 
  
        Les attaques contre les infrastructures civiles
essentielles sont définies par les conventions de Genève comme
des crimes de guerre, a rappelé Josep Borrell, le chef de la
diplomatie de l'Union européenne, accusant Moscou de poursuivre
ainsi son "chantage nucléaire".
  
        Il s'agit d'un "acte scandaleux, qui démontre une fois
de plus la brutalité de la guerre de la Russie en Ukraine", a
renchéri le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.
  
        Le secrétaire général des Nations unies, Antonio
Guterres, a déploré une "autre conséquence dévastatrice de
l'invasion russe de l'Ukraine". "Les attaques contre des civils
et des infrastructures civiles essentielles doivent cesser",
a-t-il dit, sans désigner de responsable. 
  
        "Au moins 16.000 personnes ont déjà perdu leur logement
- et l'accès à une eau potable propre est menacé pour des
milliers d'autres", a encore déploré Antonio Guterres. 
  
        Le Conseil de sécurité de l'Onu s'est réuni à la demande
à la fois de l'Ukraine et de la Russie, qui se sont renvoyé la
responsabilité d'un "sabotage". 
  
        Le président Volodimir Zelensky, qui a convoqué une
réunion en urgence de son propre conseil de sécurité, a imputé
cette attaque aux "terroristes russes".
  
        "La destruction de la centrale hydroélectrique de Nova
Kakhovka démontre au monde entier qu'ils doivent être chassés de
chaque coin de la terre ukrainienne", a-t-il déclaré sur la
messagerie Telegram.
  
        La Russie est un "Etat terroriste", a également déclaré
un représentant ukrainien lors d'une audience de la Cour pénale
internationale de La Haye, aux Pays-Bas, consacrée au soutien
apporté par Moscou aux séparatistes pro-russes qui ont abattu le
vol MH17 de Malaysian Airlines au-dessus de l'est de l'Ukraine
en 2014.
  
        
  
        CONTRE-OFFENSIVE EN TOILE DE FOND
  
        Selon les autorités ukrainiennes, le barrage et la
centrale hydroélectrique attenante ont été détruits par des
explosions internes. Elles n'ont pas apporté de preuve visuelle
de leur affirmation pour le moment. 
  
        Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a nié tout
rôle de son pays dans l'explosion du barrage, qu'il a accusé
l'Ukraine d'avoir "délibérément saboté".
  
        "Nous pouvons dire sans l'ombre d'un doute que nous
parlons d'un sabotage délibéré de la part de la partie
ukrainienne", a-t-il dit à la presse à Moscou, sans apporter
davantage de preuves. "Le régime de Kyiv devrait porter
l'entière responsabilité de toutes les conséquences."
  
        A court terme, la destruction du barrage semble profiter
davantage à la Russie, alors que l'assèchement des berges du
delta du Dniepr pendant la période estivale aurait pu faciliter
d'éventuelles opérations de l'armée ukrainienne en direction de
la Crimée.
  
    Les Russes agissent "dans la panique" face à la perspective
de la contre-offensive ukrainienne, ont estimé les services de
renseignement militaires de Kyiv.
        Aussi tragique soit-elle pour les civils vivant en aval
du barrage, sa destruction ne fera pas dérailler les préparatifs
de la contre-offensive ukrainienne, a assuré l'armée
ukrainienne, alors que les experts s'attendent à des attaques
majeures dans la région de Zaporijjia, en amont de Nova
Kakhovka.
  
        Les troupes ukrainiennes poursuivent pour le moment leur
progression près de la ville martyre de Bakhmout, que les
mercenaires de Wagner qui l'ont péniblement conquise le mois
dernier ont récemment remise à l'armée russe.
  
        Le ministère russe de la Défense a démenti que ses
forces aient abandonné le faubourg de Berkhivka, comme l'en a
accusé le chef du groupe paramilitaire Evguéni Prigojine. 
  

 (Bureaux de Reuters; version française Zhifan Liu et Tangi
Salaün, édité par Blandine Hénault et Jean-Stéphane Brosse)

29 commentaires

  • 07 juin 09:11

    Sérieusement ZvR, n avez-vous pas compris que la stratégie des cri*minels russes est de raser l Ukraine, de détruire toutes les villes et les infrastructures pour rendre toute vie impossible, d inonder les champs pour ruiner les récoltes et dans la panique actuelle, retarder l avancée inéluctable des troupes ukrainiennes en élargissant le Dniepr et son détroit. Vos explications à la noix sont pitoyables.


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