
Une douille à l'endroit où un jeune majeur a été blessé par balle lors d'une intervention policière, à Drancy, en Seine-Saint-Denis le 3 mai 2025 ( AFP / Ian LANGSDON )
Les gardes à vue des trois personnes interpellées pour violences sur des policiers à Drancy (Seine-Saint-Denis), intervention lors de laquelle un jeune majeur a été blessé par un tir policier, vont être prolongées, a annoncé samedi soir le procureur de Bobigny.
Vers 20H00 vendredi soir, un équipage de policiers est intervenu dans une rue du quartier de Drancy Avenir sur un rodéo urbain "filmé en vue d'être utilisé pour un clip de rap", a relaté le procureur de la République Eric Mathais dans un communiqué de presse.
"Plusieurs individus s'interposaient entre les policiers et le conducteur contrôlé", a décrit le représentant du parquet.
"Dans ce contexte de violences, après l'usage d'un pistolet à impulsion électrique et des tirs de sommation en l'air, un fonctionnaire de police ouvrait le feu à l'encontre d'un jeune homme de 19 ans, le blessant à la cuisse. Le fonctionnaire était lui-même blessé en chutant au sol concomitamment", a détaillé M. Mathais.
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux et tournée à proximité de la cité Youri Gagarine de Drancy, ville de 70.000 habitants au nord-est de Paris, montre une violente altercation entre deux policiers et plusieurs personnes autour d'une motocross tombée sur la chaussée.
L'un des fonctionnaires de police, en possession d'une arme à feu avec laquelle il procède à des tirs de sommation, est bousculé par un jeune en pull rouge.
Au cours de cet accrochage, un tir semble partir. Les images montrent le policier tomber sur la chaussée en se tenant le bras, le jeune en pull rouge se trouvant alors hors champ. C'est ce jeune qui est blessé par balle.
"Ses jours ne sont pas en danger", a indiqué samedi soir le parquet.
Trois personnes sont en garde à vue dans l'enquête pour violences en réunion sur des personnes dépositaires de l'autorité publique, confiée à la police judiciaire.
Parallèlement, l'inspection générale de la police nationale (IGPN) est en charge du volet sur l'usage de l'arme à feu par le fonctionnaire de police, ouverte du chef de violences avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une ITT de plus de huit jours.

L'endroit où un jeune majeur a été blessé par balle lors d'une intervention policière, à Drancy, en Seine-Saint-Denis le 3 mai 2025 ( AFP / Ian LANGSDON )
Un important dispositif policier a été déployé dans les heures suivant les faits dans le quartier par crainte de violences urbaines mais la nuit n'a pas connu d'incident notable.
"Rien ne justifie que l'on s'oppose par la violence à un contrôle de police. La justice fera toute la lumière sur les conditions dans lesquelles mes policiers ont dû protéger leur intégrité physique", a déclaré sur X le préfet de police Laurent Nuñez.
Le député insoumis de la circonscription, Aly Diouara, a appelé samedi dans un communiqué de presse à "la retenue et au respect", "bien que l'exaspération de la population soit légitime".
Cet épisode illustre "une défiance croissante entre une partie de la population et les forces de l'ordre", a-t-il estimé.
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