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Janet Yellen en Chine pour plaider contre les pratiques "déloyales"
information fournie par AFP 04/04/2024 à 00:04

Janet Yellen à Norcross, en Géorgie (sud des Etats-Unis), le 27 mars 2024 ( AFP / CHRISTIAN MONTERROSA )

Janet Yellen à Norcross, en Géorgie (sud des Etats-Unis), le 27 mars 2024 ( AFP / CHRISTIAN MONTERROSA )

La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a décollé mercredi pour la Chine, deuxième visite dans le pays en moins d'un an, afin de discuter de pratiques commerciales par Pékin que Washington estime "déloyales".

Ce voyage, qui s'étendra jusqu'à mardi, doit débuter à Guangzhou (sud) par une rencontre de la ministre des Finances de Joe Biden avec des chefs d'entreprises américains implantés sur place et des responsables locaux avant de rallier Pékin.

Dans la ville méridionale, elle rencontrera notamment le vice-Premier ministre He Lifeng, avant de retrouver à Pékin son homologue Lan Fo'an, ainsi que le Premier ministre Li Qiang et le gouverneur de la banque centrale Pan Gongsheng.

Cette visite intervient tout juste huit mois après son précédent voyage, qui avait permis de stabiliser une relation conflictuelle entre les deux premières économies mondiales, notamment grâce à la création de groupes de travail bilatéraux.

Cette fois, Janet Yellen espère discuter des "investissements massifs réalisés en Chine dans certains secteurs industriels, entraînant des surcapacités" en matière de production, a-t-elle expliqué à la presse.

"Nous nous inquiétons des conséquences que pourraient avoir les subventions chinoises dans ces industries sur l'économie américaine et d'autres pays", a ajouté Mme Yellen.

Parmi les secteurs suscitant ces inquiétudes, la secrétaire au Trésor a notamment cité les batteries lithium-ion et les véhicules électriques, secteurs dans lesquels les Etats-Unis tentent eux-mêmes de développer leur production à l'aide de subventions.

Interrogée sur la possibilité de mettre des tarifs douaniers sur la table pour faire pression sur la Chine, Janet Yellen a a assuré "ne pas vouloir exclure tout moyen nous permettant" de protéger ces industries.

- Meilleure compréhension -

Les Etats-Unis ont déjà été confrontés à une surproduction chinoise, a rappelé à l'AFP le sous-secrétaire américain au Trésor pour les affaires internationales, Jay Shambaugh, et "ce n'est pas quelque chose que nous nous contenterons d'observer passivement".

Washington veut notamment revenir sur des objectifs de production par Pékin "qui, de fait, dépassent ce que le marché mondial peut absorber", a-t-il ajouté.

Mais si des mesures commerciales doivent être prises, il est important que Pékin comprenne qu'il ne s'agit pas "d'une série de mesures anti-Chine", a insisté Jay Shambaugh.

Fin 2023, Janet Yellen avait assuré que Washington continuerait à demander plus de clarté dans la politique économique chinoise, prévenant que la deuxième économie mondiale était "trop importante pour bâtir sa croissance sur les exportations".

D'autant que les difficultés sur le marché immobilier ou l'endettement des collectivités locales font craindre que les chocs qui secouent le pays ne finissent par avoir un impact au niveau mondial.

Mais les relations économiques et la collaboration entre les deux pays sont "indubitablement plus solides désormais qu'il y a deux ans", a affirmé un responsable du Trésor.

Selon Brent Neiman, conseiller de Janet Yellen, les banques centrales des deux pays ont notamment comparé leurs modélisations en matière de risque climatique.

"Nous connaissons nos homologues, leurs systèmes et ils connaissent les nôtres. Et franchement, si quelque chose devait mal se passer, nous savons qui appeler", a-t-il expliqué à l'AFP.

- Semi-conducteurs -

"La dégradation" des relations sino-américaines a pris fin l'année dernière, estime Bill Bishop, qui publie la newsletter Sinocism, "mais rien ne vient pour autant indiquer un retournement de la tendance".

Pékin reste en particulier "sensible et énervé" par les efforts réalisés pour restreindre l'accès de la Chine aux semi-conducteurs de haute technologie, alors que le pays tente de faire monter son économie en gamme.

Mais avec l'approche des élections américaines, "aucune des deux parties ne compte lancer des négociations ou des initiatives bilatérales", estime Patricia Kim, chercheuse à la Brookings Institution.

"Pékin, comme beaucoup d'autres capitales, attend de voir qui sortira vainqueur" entre Joe Biden et Donald Trump, dont le mandat avait été marqué par une forte hausse des tensions commerciales, a-t-elle souligné.

La précédente visite de Janet Yellen à Pékin avait fait l'objet de beaucoup d'attention en Chine.

Dans un éditorial publié la semaine dernière, le quotidien d'Etat China Daily soulignait que Janet Yellen est connue pour "ses positions souvent pragmatiques et plutôt optimistes" concernant les relations sino-américaines.

Opposant la secrétaire au Trésor aux "faucons anti-Chine de Washington", le quotidien estimait qu'elle était la personne idoine pour jouer un "rôle d'intermédiaire" grâce à la confiance acquise auprès de ses homologues chinois.

5 commentaires

  • 04 avril 09:09

    34flora les méthodes US consistent entre autres à ignorer les brevets des autres.......


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