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Israël refuse d'assouplir le siège de Gaza tant que les otages ne seront pas libérés
information fournie par Reuters 12/10/2023 à 13:39

par Nidal al-Mughrabi, Henriette Chacar et Ilan Rozenberg

JERUSALEM/GAZA/ASHKELON, 12 octobre (Reuters) - Les autorités israéliennes ont déclaré jeudi qu'elles ne lèveraient pas le siège de la bande de Gaza tant que tous les otages n'auront pas été libérés, après que la Croix-Rouge a demandé d'autoriser l'envoi de carburant pour éviter que les hôpitaux débordés ne "se transforment en morgues".

Israël a juré d'anéantir le mouvement Hamas, qui dirige la bande de Gaza, en représailles à l'attaque la plus meurtrière contre des civils de confession juive depuis l'Holocauste.

Le bilan des attaques en Israël s'est alourdi à au moins 1.300 morts depuis samedi, a rapporté la télévision publique israélienne Kan. La plupart des victimes sont des civils qui ont été abattus chez eux, dans la rue ou lors de la rave party près de la frontière. Des dizaines d'otages israéliens et étrangers sont détenus à Gaza ; Israël affirme avoir identifié 97 d'entre eux.

Les forces israéliennes ont pu constater l'ampleur des massacres ces derniers jours, lorsqu'elles ont repris le contrôle des localités attaquées par le Hamas et trouvé des maisons jonchées de cadavres. Elles affirment avoir trouvé des femmes violées et tuées, et des enfants abattus et brûlés.

Jusqu'à présent, Israël a réagi en soumettant Gaza, qui compte 2,3 millions d'habitants, à un siège total et en lançant la campagne de bombardements de loin la plus puissante des 75 ans d'histoire du conflit israélo-palestinien, détruisant des quartiers entiers.

Des témoins ont rapporté que l'aviation israélienne avait lourdement bombardé la ville de Gaza et les autorités locales ont également fait état d'une frappe aérienne sur le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de l'enclave.

Les autorités gazaouies affirment que les bombardements sur l'enclave ont fait plus de 1.200 morts et plus de 5.000 blessés. L'unique centrale électrique a été coupée et les hôpitaux manquent de carburant pour les générateurs de secours.

Le Comité international de la Croix-Rouge estime que le carburant qui alimente les groupes électrogènes de secours des hôpitaux pourrait s'épuiser dans quelques heures.

"La misère humaine causée par cette escalade est odieuse, et j'implore les parties de réduire les souffrances des civils", a déclaré Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR, dans un communiqué publié jeudi.

"À mesure que Gaza perd son alimentation en électricité, les hôpitaux en perdent aussi, ce qui met en danger les nouveau-nés en couveuse et les personnes âgées sous oxygène. Les dialyses rénales sont arrêtées et il n'est pas possible de faire des radios. Sans électricité, les hôpitaux risquent de se transformer en morgues"

Le ministre israélien de l'Énergie, Israël Katz, a déclaré qu'il n'y aurait aucune exception au régime de siège imposé à Gaza tant que les otages israéliens ne seront pas libérés.

"L'aide humanitaire à Gaza ? Aucun interrupteur électrique ne sera actionné, aucune pompe à eau ne sera ouverte et aucun camion de carburant n'entrera tant que les otages israéliens ne seront pas rentrés chez eux. L'humanitaire contre l'humanitaire. Et personne ne devrait nous faire la morale", a posté Israël Katz sur le réseau social X.

PAS DE DÉCISION SUR L'ASSAUT TERRESTRE

À l'hôpital de Khan Younès, la principale ville du sud de la bande de Gaza, une femme tente de calmer une fillette en pleurs dont la maison a été touchée. La fillette n'arrêtait pas de crier "ma mère, je veux ma mère".

"Elle cherche sa mère. Nous ne savons pas où elle est", a déclaré la femme qui a pris la fillette dans ses bras.

Dans le camp de réfugiés d'Al Chati, à Gaza, les habitants fouillaient les décombres à mains nues à la recherche de survivants et de dépouilles. Les secouristes affirment qu'ils manquent de carburant et d'équipement pour extraire les victimes des bâtiments effondrés.

Selon les Nations unies, au moins 340.000 habitants de Gaza se sont retrouvés sans abri au cours des quatre derniers jours. Près de 220.000 d'entre eux ont trouvé refuge dans 92 écoles gérées par les Nations unies.

Dans une école transformée en refuge, Hanan Al Attar, 14 ans, raconte que sa famille s'est précipitée hors de sa maison avec rien d'autre que les vêtements qu'ils portaient sur le dos lorsque les bombes sont tombées à proximité. Son oncle est retourné chercher des vêtements et a été tué lorsque leur domicile a été touchée.

"Ils bombardent les maisons qui abritent des civils, des femmes et des enfants", a commenté son grand-père.

De l'autre côté du mur qui sépare Gaza du sud d'Israël, dans la ville d'Ashkelon, des employés balaient des débris. Des voitures et des bâtiments ont été endommagés par de nouveaux tirs de roquettes en provenance de Gaza.

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a atterri en Israël jeudi, dans le cadre d'un voyage visant à témoigner de la solidarité avec Israël, à contribuer à empêcher la guerre de s'étendre. Le diplomate entend faire pression en faveur de la libération des otages, y compris des citoyens américains.

Il se rendra également en Jordanie vendredi pour rencontrer le roi Abdallah II et Mahmoud Abbas, le chef de l'Autorité palestinienne à l'autonomie limitée en Cisjordanie occupée.

Le parti de Mahmoud Abbas, le Fatah, a perdu le contrôle de la bande de Gaza au profit du Hamas en 2007. Le dirigeant n'a pas condamné les attaques contre Israël, et a imputé l'escalade des violences à la négligence des revendications palestiniennes. Mahmoud Abbas a également appelé les Palestiniens vivant en dehors de la bande de Gaza à résister à l'armée israélienne.

Mercredi, Israël a formé un nouveau gouvernement d'union nationale, intégrant dans son cabinet des opposants au Premier ministre Benjamin Netanyahu.

L'Etat a appelé des centaines de milliers de réservistes à se préparer à un possible assaut terrestre sur Gaza mais aucune décision à ce sujet n'a encore été prise. "Mais nous nous y préparons", a déclaré le porte-parole militaire, le lieutenant-colonel Richard Hecht, tôt dans la journée de jeudi.

Le conflit a propagé une onde de choc sur la région, au moment même où Israël s'apprêtait à conclure un accord pour normaliser ses relations avec l'Arabie saoudite, la plus riche puissance arabe, et quelques mois après que Riyad a renoué les liens avec l'Iran, qui soutient le Hamas.

Antony Blinken, en déplacement dans la région, tentera de dissuader l'Iran et tous les groupes soutenus Téhéran d'aggraver le conflit. L'Iran, qui a salué les attaques du Hamas, a nié en être à l'origine.

(version française Nicolas Delame)

4 commentaires

  • 12 octobre 15:46

    Le deal est correct - donnant donnant ou gagnant gagnant pour tous. Les otages ne doivent pas être "otages" ils ont été kidnappés et la rançon est de rendre les prisonniers détenus en Israël. Je ne sais pas comment agiront les français et tout européen avec une éthique et une morale si cela se passait en Europe. Les actes de guerre ne concernent que les militaires


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