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Israël promet une "vengeance terrible" après une attaque surprise du Hamas sur son sol
information fournie par Reuters 08/10/2023 à 04:07

par Maayan Lubell, Nidal al-Mughrabi et Ammar Awad

JÉRUSALEM/GAZA/SDÉROT, 8 octobre (Reuters) - Le groupe islamiste palestinien Hamas a lancé samedi de la bande de Gaza un assaut surprise contre Israël qui a coûté la vie à au moins 250 Israéliens, lors de la journée de loin la plus meurtrière pour l'Etat hébreu depuis la guerre du Kippour il y a cinquante ans.

Israël a répondu par des frappes massives contre l'enclave palestinienne, faisant plus de 230 morts. Les combats se poursuivaient dans la nuit.

"Nous exercerons une vengeance terrible pour cette journée noire", a promis le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

"Le Hamas a déclenché une guerre cruelle et mauvaise. Nous la remporterons mais le prix à payer est trop lourd à supporter", a-t-il ajouté. "Le Hamas veut notre mort à tous. C'est un ennemi qui tue des mères et des enfants dans leurs maisons, dans leurs lits. Un ennemi qui enlève des vieillards, des enfants, des adolescentes."

Ismail Haniyeh, le chef du Hamas, a déclaré que l'assaut qui avait commencé à Gaza s'étendrait à la Cisjordanie et à Jérusalem.

Lors d'un discours, il a évoqué les menaces planant sur la mosquée Al Aqsa, située à Jérusalem-Est, le blocus auquel est soumis la bande de Gaza et la normalisation des relations entre Israël et divers pays de la région.

"Combien de fois nous avons-vous prévenu que le peuple palestinien vit depuis 75 ans dans des camps de réfugiés et vous refusez de reconnaître les droits de notre peuple?", a-t-il dit.

Les cadavres de civils israéliens gisaient dans les rues de Sdérot, ville du sud d'Israël située près de la bande de Gaza.

"Je suis sorti, j'ai vu beaucoup de cadavres de terroristes, de civils, des voitures criblées de balles. Une mer de cadavres, dans Sdérot, sur la route, dans d'autres endroits, beaucoup de cadavres", a déclaré Shlomi, un habitant de la ville.

Près du kibboutz de Reim, de jeunes Israéliens participant à une rave party rassemblant plusieurs centaines de personnes ont fui sur une route et à travers les champs à l'arrivée de combattants du Hamas.

Une participante, Esther Borochov, a déclaré qu'elle avait fait semblant d'être morte après que le jeune conducteur qui l'avait aidé alors qu'elle essayait de s'enfuir a été abattu.

"Je ne pouvais pas bouger mes jambes", a-t-elle dit à Reuters alors qu'elle se trouvait à l'hôpital. "Des soldats sont venus et nous ont emmené dans les buissons."

Les combats opposant les soldats israéliens aux combattants du Hamas se poursuivaient à 01h30 heure locale (23H30 GMT) dans certaines parties du sud d'Israël.

Un porte-parole de l'armée israélienne a indiqué lors d'un briefing diffusé sur les réseaux sociaux que la situation n'était pas totalement sous contrôle.

Le bureau du Premier ministre a fait savoir que le cabinet de sécurité israélien avait approuvé les plans visant à détruire les capacité militaires et gouvernementales du Hamas et du Djihad islamique "pour de longues années", notamment en coupant l'approvisionnement en électricité et en carburant et en interdisant l'entrée de marchandises dans la bande de Gaza.

De la fumée noire et des flammes oranges s'élevaient dans le ciel de Gaza samedi soir, alors que des foules transportaient à travers les rues les corps d'activistes tués quelques heures auparavant.

D'après les autorités de santé de la bande de Gaza, les raids israéliens ont fait 232 morts et au moins 1.700 blessés.

BIDEN APPORTE SON SOUTIEN À NETANYAHU

Les pays occidentaux ont dénoncé l'attaque. A Washington, Joe Biden a déclaré qu'Israël avait le droit de se défendre avant d'adresser une mise en garde aux pays hostiles à Israël.

"Ce n'est pas le moment, pour toute partie hostile à Israël, d'exploiter ces attaques. Le monde vous regarde", a dit le président américain.

L'attaque survient alors que l'administration de Joe Biden s'efforce de négocier un accord de normalisation des liens entre Israël et l'Arabie saoudite assorti d'un pacte de défense entre Washington et Ryad.

Les Palestiniens redoutent qu'un tel accord ne compromette la création d'un Etat indépendant regroupant la Cisjordanie et la bande de Gaza et qui aurait Jérusalem-Est pour capitale.

Des manifestations en faveur du Hamas ont eu lieu en Irak, en Syrie, au Liban, au Yémen.

Tard dans la nuit, les habitants n'avaient pas encore reçu l'autorisation de rentrer chez eux.

"Ce n'est pas fini parce que (l'armée) n'a pas encore indiqué qu'il n'y avait plus de terroristes dans le kibboutz", a dit Dani Rahaim à Reuters depuis l'abri dans lequel il se trouvait à Nahal Oz, près de la bande de Gaza.

DES DIZAINES DE SOLDATS CAPTURÉS

Dans la soirée, le Hamas a annoncé avoir tiré 150 roquettes vers Tel Aviv en représailles à une frappe menée par Israël lors de laquelle un immeuble comptant plus de 100 appartements a été détruit.

Un dirigeant du Hamas, Saleh Al Arouri, a déclaré à la chaîne Al Djazira que le Hamas avait suffisamment de prisonniers pour contraindre l'Etat hébreu à libérer tous les détenus palestiniens.

Le Hamas, qui prône la destruction d'Israël, a justifié son offensive par ce qu'il considère comme une escalade des attaques contre des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem, et contre les détenus palestiniens.

"Voici le jour de la plus grande des batailles pour mettre fin à la dernière occupation sur Terre", a affirmé Mohammed Deif, haut commandant militaire du Hamas, en annonçant le lancement de l'opération dans un message sur les ondes, appelant les Palestiniens au combat où qu'ils se trouvent.

Le mouvement islamiste palestinien a mené quatre guerres contre Israël depuis qu'il s'est emparé de la bande de Gaza en 2007 mais l'Etat hébreu n'avait pas connu de telles scènes de violence sur son territoire depuis la campagne d'attentats suicides palestiniens de la deuxième Intifada au début des années 2000.

MONTÉE DES VIOLENCES

Cette escalade intervient alors que la Cisjordanie connaît depuis début 2022 une recrudescence des violences entre Palestiniens et armée israélienne.

Les raids israéliens se sont multipliés en Cijordanie, des Palestiniens ont mené des attaques dans les rues et des colons juifs s'en sont pris à des villages palestiniens.

Les conditions de vie des Palestiniens ont empiré sous le gouvernement ultra-conservateur de Benjamin Netanyahu. Cela fait des années que le processus de paix est au point mort.

Des heurts ont éclaté samedi dans plusieurs lieux en Cisjordanie, lors desquels des jeunes ont jeté des pierres contre des soldats israéliens.

Quatre Palestiniens, dont un garçon de 13 ans, ont été tués. Les factions palestiniennes ont appelé à une grève générale dimanche.

(Avec la contribution de Henriette Chacar, Emily Rose et Dan Williams à Jérusalem, Ali Sawafta à Ramallah, rédigé par James Mackenzie, Tom Perry, Michael Georgy, Peter Graff et Patricia Zengerle; version française Camille Raynaud)

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