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Israël prépare l'évacuation des civils de Rafah avant de lancer l'assaut
information fournie par Reuters 24/04/2024 à 12:14

par Dan Williams

Israël s'est procuré des dizaines de milliers de tentes pour héberger les centaines de milliers de civils palestiniens dont l'armée doit organiser l'évacuation de Rafah avant de lancer un assaut contre ce qu'elle considère être le dernier bastion du Hamas dans la bande de Gaza, a-t-on appris mercredi de sources israéliennes.

Le sort des civils réfugiés à Rafah inquiète les alliés occidentaux d'Israël mais aussi l'Egypte, qui a exclu qu'ils soient autorisés à franchir la frontière.

Après des semaines de négociations avec l'administration du président américain Joe Biden, qui a exigé des garanties pour la sécurité des civils avant de soutenir une éventuelle offensive, Israël a acheté 40.000 tentes pouvant accueillir chacune 10 à 12 personnes, ont dit des responsables gouvernementaux israéliens.

Une vidéo diffusée sur internet montre des alignements de tentes carrées blanches qui auraient été installées à Khan Younès, à cinq kilomètres de Rafah, pour y héberger les déplacés palestiniens.

Reuters n'a pas pu authentifier cette vidéo mais des images satellites de la société Maxar montrent que plusieurs camps de toile ont été installés à Khan Younès depuis le 7 avril.

Le ministère israélien de la Défense n'a pas souhaité faire de commentaire.

Selon les sources gouvernementales, le cabinet de guerre du Premier ministre Benjamin Netanyahu devrait se réunir sous deux semaines pour autoriser le transfert des civils palestiniens de Rafah vers Khan Younès, une entreprise qui pourrait s'étaler sur un mois.

L'armée israélienne se dit de son côté prête à mener une opération terrestre de grande ampleur contre le Hamas dans la zone frontalière de l'Egypte, jusqu'ici préservée des combats mais pas des bombardements aériens.

"Le Hamas a été durement frappé dans le secteur Nord. Il a également été durement frappé dans le centre de la bande de Gaza. Et bientôt, il le sera également à Rafah", a déclaré mardi à la télévision le général de brigade Itzik Cohen, commandant de la 162e division déployée à Gaza.

L'ANGOISSE DES CIVILS DÉPLACÉS

Mercredi, l'armée a annoncé avoir mobilisé deux brigades de réservistes en vue d'opérations à Gaza.

Israël affirme que Rafah abrite quatre bataillons de la branche armée du Hamas, ainsi que des milliers de combattants islamistes qui ont fui les autres secteurs de la bande de Gaza. La victoire promise par Benjamin Netanyahu est impossible sans leur démantèlement et la libération de tous les otages capturés le 7 octobre, disent les responsables israéliens.

Dans un discours prononcé mardi à l'occasion du 200e jour de la guerre, le porte-parole de la branche armée du Hamas, Abou Oubaïda, a déclaré qu'Israël n'avait obtenu que "l'humiliation et la défaite" depuis le début d'une guerre qui a fait plus de 34.000 morts côté palestinien, selon les services de santé de Gaza contrôlés par le Hamas.

Sur les 253 otages enlevés par le groupe islamiste le 7 octobre, environ la moitié seraient encore détenus à Gaza, même si plusieurs ont peut-être été tués. L'armée israélienne a de son côté perdu plus de 260 soldats depuis le début de ses opérations terrestres le 20 octobre.

Pour les déplacés de Rafah, la perspective d'une nouvelle évacuation est particulièrement angoissante, alors que les civils manquent déjà de tout.

"Je dois décider si nous devons quitter Rafah parce que ma mère et moi craignons une invasion soudaine qui ne nous laisserait pas le temps de nous échapper", a dit Aya, une Palestinienne de 30 ans réfugiée avec sa famille dans une école. "Mais pour aller où ?"

Les agences humanitaires internationales et les experts soulignent qu'il ne sera pas possible d'évacuer de Rafah tous les civils qui y vivent ou s'y sont réfugiés, soit environ les deux tiers de la population de Gaza, ce qui rendra inévitable un lourd bilan humain en cas d'offensive de grande ampleur.

L'Égypte, qui craint qu'Israël ne cherche à pousser les Palestiniens vers son territoire, a aussi dit avoir fermement mis en garde Benjamin Netanyahu contre les conséquences d'une telle opération.

(Reportage de Dan Williams, avec la contribution d'Andrew MacAskill et Nidal al-Mughrabi ; version française Tangi Salaün, édité par Jean-Stéphane Brosse)

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