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Israël "en guerre" après une attaque surprise du Hamas sur son sol
information fournie par Reuters 08/10/2023 à 10:56

Tirs de roquettes lancés vers Israël depuis Gaza

Tirs de roquettes lancés vers Israël depuis Gaza

par Nidal al-Mughrabi et Maayan Lubell

JERUSALEM/GAZA (Reuters) - Le groupe islamiste palestinien Hamas a lancé samedi sa plus vaste offensive contre Israël depuis plusieurs années, tuant au moins 100 personnes et blessant plusieurs centaines d'autres dans une attaque surprise conjuguant l'infiltration sur le sol israélien d'hommes armés et un tir nourri de roquettes lancées à l'aube depuis la bande de Gaza.

Israël a déclaré que le groupe, soutenu par l'Iran, venait de lui déclarer la guerre, et confirmé que l'armée israélienne luttait contre des combattants dans plusieurs villes d'Israël et dans des bases militaires près de Gaza.

Le Premier ministre israélien a promis des représailles.

"Notre ennemi va payer un prix tel qu'il ne l'a jamais connu", a dit Benjamin Netanyahou. "Nous sommes dans une guerre et nous allons la gagner."

Lloyd Austin, secrétaire américain à la Défense, a dit dans un communiqué qu'il travaillerait dans les prochains jours pour garantir qu'Israël dispose du nécessaire pour se défendre.

Le média israélien N12 News a rapporté qu'au moins 100 Israéliens avaient trouvé la mort. Le ministère de la Santé a fait état pour sa part de 740 blessés, un bilan qui risque encore de s'alourdir.

Un photographe de Reuters a vu plusieurs cadavres dans les rues de la ville de Sderot, dans le Sud du pays.

L'armée israélienne a annoncé avoir riposté par des frappes aériennes sur Gaza, où des témoins ont entendu de fortes explosions. Selon les autorités sanitaires de Gaza, les frappes ont fait environ 200 morts.

Le Hamas a déclaré avoir pris en otage plusieurs dizaines de personnes tandis que le groupe palestinien Jihad islamique a annoncé s'être joint à l'offensive contre Israël et détenir captifs plusieurs soldats israéliens. L'armée israélienne a refusé de faire un commentaire sur ce sujet.

La chaîne de télévision israélienne Reshet 13 TV News a rapporté que des combattants avaient pris des Israéliens en otage dans la ville d'Ofakim et que cinq combattants avaient été tués à Sderot, où des maisons avaient été incendiées.

Le Haut commissaire des Nations unies aux Droits de l'Homme s'est dit choqué par les tirs de roquettes et par les informations selon lesquelles des civils israéliens auraient été pris en otage.

"Cette attaque est en train d'avoir un impact horrible sur les civils israéliens", a dit Volker Tuerk dans un communiqué. "Les civils ne doivent jamais être la cible d'attaques."

Il a également appelé Israël à prendre des précautions pour éviter des pertes civiles lors des frappes aériennes lancées en réponse aux attaques.

"UN DANGEREUX PRECIPICE"

Les évènements de samedi, qui ont fait retentir des sirènes à travers tout le pays, y compris à Jérusalem, sont marqués par une infiltration sans précédent du Hamas depuis Gaza et la plus grave escalade depuis qu'Israël et le Hamas se sont livré une guerre pendant dix jours en 2021.

Il s'agit aussi du plus important revers pour les forces de sécurité israéliennes dans le conflit avec les Palestiniens depuis la vague d'attentats suicides de la deuxième Intifada, il y a deux décennies.

Mohammed Deif, haut commandant militaire du Hamas, a annoncé le lancement de l'opération dans un message retransmis sur les ondes, appelant les Palestiniens au combat où qu'ils se trouvent.

"Voici le jour de la plus grande des batailles pour mettre fin à la dernière occupation sur Terre", a-t-il dit, ajoutant que 5.000 roquettes avaient été tirées. Un nombre estimé à 2.500 par l'armée israélienne,

Le président palestinien Mahmoud Abbas a ajouté samedi que son peuple avait le droit de se défendre contre la "terreur des colons et des troupes d'occupation", selon des propos cités par l'agence de presse officielle WAFA, tandis que l'Iran, via un conseiller du guide suprême Ali Khamenei cité par l'agence semi-officielle Isna, a assuré les combattants palestiniens de son soutien "jusqu'à la libération de la Palestine et de Jérusalem".

Des médias israéliens ont rapporté que des hommes armés avaient ouvert le feu sur des passants dans le Sud du pays, et fait état de batailles de rues entre des groupes de combattants palestiniens et les forces de sécurité dans plusieurs villes de cette partie d'Israël.

"Un nombre de terroristes se sont infiltrés sur le territoire israélien depuis la Bande de Gaza", a annoncé l'armée dans un communiqué, ajoutant qu'il avait été conseillé aux habitants des secteurs entourant la Bande de Gaza de rester chez eux.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a déclaré pour sa part que les "troupes israéliennes étaient en train de combattre l'ennemi à tous les endroits".

Une femme parlant au téléphone au média israélien N12 News a dit que des combattants avaient tenté d'ouvrir la porte de l'abri où elle s'était réfugiée dans un kibboutz près de Gaza, et qu'elle entendait de nombreux coups de feu à l'extérieur.

Le Coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a condamné l'attaque sur Israël et mis en garde contre le risque d'escalade. "C'est un dangereux précipice et j'appelle tout le monde à s'en éloigner."

CONDAMNATION INTERNATIONALE

L'ambassade de France en Israël a invité dans un tweet posté sur le réseau X les ressortissants français "à rester vigilants et à suivre les consignes locales.

Les condamnations de l'attaque se multiplient. "Je condamne fermement les attaques terroristes qui frappent actuellement Israël. J'exprime ma pleine solidarité avec les victimes, leurs familles et leurs proches", a déclaré le président de la République Emmanuel Macron dans un message posté sur le réseau social X, précédemment connu sous le nom Twitter.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en déplacement à Toulouse, a déclaré de son côté sur BFM TV avoir donné consigne aux préfets de protéger les lieux communautaires.

"Dès ma rentrée à Paris, je présiderai une réunion de sécurité pour connaître les difficultés que nous pourrions avoir sur le sol national", a-t-il ajouté. "Nous n'avons aucune menace évidemment à l'heure ou je vous parle, mais le président de la république m'a demandé d'être extrêmement attentif à la protection des lieux ou la communauté juive se rend, bien sûr les synagogues mais aussi les écoles par exemple."

L'Allemagne, le Japon, la Russie ou l'Arabie saoudite ont appelé à une cessation immédiate de la violence, tandis que l'Egypte a plaidé pour la plus grande retenue et mis en garde contre les graves conséquences d'une escalade.

Le président ukrainien Volodimir Zelensky a déclaré de son côté que le droit d'Israël à se défendre "ne pouvait être mis en doute".

Le Koweït et le Qatar ont également fait part de leur préoccupation, mais le premier a pointé la responsabilité d'Israël à travers l'extension des implantations de colons, tandis que le second a appelé le pays à ne pas utiliser les évènements de samedi comme un prétexte pour lancer une guerre disproportionné.

L'attaque de samedi intervient un jour après la commémoration par Israël du 50e anniversaire de la guerre du Kippour, en 1973, quand le pays avait frôlé la catastrophe et risqué la défaite face à une offensive militaire surprise conduite conjointement par la Syrie et l'Egypte.

(Gilles Guillaume pour la version française)

3 commentaires

  • 08 octobre 14:21

    La colère ne justifie pas cela


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