
Des habitants nettoient les dégâts laissés par des frappes israéliennes dans un immeuble de Téhéran, le 25 juin 2025 ( AFP / ATTA KENARE )
Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi une reprise "la semaine prochaine" des discussions entre les Etats-Unis et l'Iran, évoquant un possible accord sur le programme nucléaire iranien, retardé selon lui de "plusieurs décennies" par les frappes américaines.
Au deuxième jour du cessez-le-feu que M. Trump a initié entre l'Iran et Israël, ce dernier pays a estimé prématuré d'évaluer les dommages aux installations nucléaires iraniennes, qualifiés de "considérables" par les autorités iraniennes.
"Nous allons parler la semaine prochaine avec l'Iran, nous pourrions signer un accord, je ne sais pas", a annoncé le président américain à l'issue du sommet de l'Otan à La Haye.
Israël a lancé le 13 juin un attaque massive sans précédent sur l'Iran, dans l'objectif affiché d'empêcher son ennemi juré de se doter de l'arme nucléaire, une ambition que Téhéran dément nourrir.
La guerre a empêché la tenue d'une nouvelle session de pourparlers prévue le 15 juin entre Washington et Téhéran, sous médiation omanaise. Ces pourparlers indirects lancés en avril visent à parvenir à un accord encadrant le programme nucléaire d'Iran en échange de la levée des sanctions frappant son économie.
Criant "victoire" après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu mardi, l'Iran a réaffirmé ses "droits légitimes" à poursuivre son programme nucléaire à usage civil et s'est dit prêt à reprendre les discussions avec Washington.
- "Epuisés par la guerre" -

Des manifestants iraniens célèbrent le cessez-le-feu avec Israël, le 24 juin 2025 à Téhéran ( AFP / ATTA KENARE )
Le cessez-le-feu se passe "très bien", a estimé M. Trump, avant de présenter l'Iran et Israël comme "fatigués, épuisés" par la guerre.
"Ils se sont battus très, très durement et vraiment méchamment, et ils étaient tous les deux contents (...) de s'en sortir", a-t-il affirmé.
Selon lui, les frappes américaines menés dimanche en Iran ont provoqué la destruction "totale" des installations nucléaires visées, et les Iraniens ne vont "pas fabriquer de bombes avant longtemps".
En 12 jour de guerre, Israël a porté un "coup dur" au programme nucléaire iranien mais il est "encore tôt pour évaluer les résultats de l'opération", a affirmé de son côté le porte-parole de l'armée israélienne, le général de brigade Effie Defrin.
La veille, la divulgation d'un document confidentiel américain a semé le doute sur l'efficacité des bombardements américains menés, en soutien à Israël, contre les sites de Fordo au sud de Téhéran, Natanz et Ispahan (centre).

Des passagers attendent leurs bagages à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, le 25 juin 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
Selon ce rapport préliminaire du renseignement américain, dont le contenu a été décrit par des sources proches du dossier à des médias, les frappes n'auraient pas éliminé complètement les centrifugeuses ou les stocks d'uranium enrichi iraniens.
Elles auraient plutôt scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains, retardant le programme nucléaire iranien de seulement quelques mois.
La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a confirmé l'authenticité du rapport mais déclaré qu'il était "tout à fait erroné et classé +top secret+".

Photo satellitaire fournie par Planet Labs PBC et datée du 22 juin 2025, montrant le site nucléaire de Natanz, dans le centre de l'Iran, après des frappes américaines ( Planet Labs PBC / - )
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a jugé impossible à ce stade d'évaluer les dégâts et réclamé un accès aux sites. Des experts estiment que l'Iran pourrait avoir évacué le matériel nucléaire des sites touchés et Téhéran a affirmé toujours posséder des stocks d'uranium enrichi.
Avant le déclenchement de la guerre, l'AIEA a dit n'avoir décelé aucun indice d'un "programme systématique" de fabrication d'une bombe atomique dans le pays.
Mercredi, les députés iraniens ont voté en faveur d'une suspension de la coopération avec cette agence de l'ONU.
- "Recommencer à vivre" -
En Israël, l'armée a levé les restrictions imposées à sa population mais prévenu que "la campagne contre l'Iran n'était pas terminée".

Sur le front de mer de Tel-Aviv, le 24 juin 2025 ( AFP / Fadel SENNA )
Son chef d'état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir, a affirmé qu'elle allait se concentrer à nouveau sur la guerre avec le Hamas à Gaza.
A Tel-Aviv, les habitants ont repris une vie normale après la levée des restrictions.
Bains de soleil et parties de football sur la plage, rues et marchés à nouveau animés, écoules rouvertes: Yosi, une professeure de yoga et mère de deux enfants de 40 ans, se dit "épuisée, mais tellement soulagée" de "pouvoir recommencer à vivre".
A Téhéran, Saeed, un vendeur de 39 ans, se félicite aussi d'une "amélioration de la situation".
"Les gens retournent à leur travail et à leur vie" dit-il à l'AFP, dans une capitale toutefois encore plus calme que de coutume, où beaucoup de commerces restent fermés.
Les autorités iraniennes ont annoncé la levée progressive des restrictions sur internet, durcies pendant la guerre.
Des funérailles nationales seront organisées samedi à Téhéran pour les hauts gradés et scientifiques tués dans les frappes d'Israël, selon l'agence officielle Irna.
Selon le dernier bilan officiel iranien qui ne recense que les victimes civiles, la campagne militaire israélienne a fait au moins 627 morts et plus de 4.870 blessés.
L'Iran a riposté par des tirs de missiles et drones, qui ont fait 28 morts en Israël, selon les autorités.
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