L'inflation stabilisée à 0,7% et sept baisses consécutives des taux d'intérêt de la BCE ont permis aux acheteurs de retrouver du pouvoir d'achat.

( AFP / PASCAL PAVANI )
"Les conditions de la reprise" dans le secteur immobilier sont là, alors que les prix se stabilisent et que les transactions augmentent sous l'effet de la baisse des taux d'intérêt, selon les baromètres des réseaux d'agences pour le premier semestre 2025.
Avec une hausse de 11,4% des ventes de janvier à juin, Century 21 affiche un "net rebond d'activité" après deux années d'ajustements sévères. "Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas eu un alignement de planètes aussi favorable ", a commenté Charles Marinakis, président de Century 21 France.
En cause, une inflation stabilisée à 0,7% et sept baisses successives des taux d'intérêt de la BCE depuis juin 2024, pour atteindre 3,11% sur 20 ans, ce qui a permis aux acheteurs de retrouver du pouvoir d'achat.
La baisse des prix semble également enrayée , observe Laforêt, qui enregistre même une légère progression (+0,9%), dans un contexte où l'offre peine toujours à suivre la demande. "Les conditions d'une reprise se dessinent, même s'il semble prématuré de parler d'une reprise solide", commente pour l' AFP Yann Jéhanno, président de Laforêt. "Les acquéreurs sont conscients qu'ils ont profité d'une baisse des prix de 7% à 8 % ces deux dernières années, d'une baisse des taux d'un point, et les vendeurs sont davantage enclins à la négociation", analyse-t-il.
Hausse dans toutes les régions
Les marchés les plus chers sont par ailleurs les plus longs à redémarrer. "Le volume d'acheteurs progresse de seulement 7,7% en Île-de-France alors qu'il augmente de 17,3% en Bretagne ou de 21,1% en Bourgogne-France-Compté", souligne Corinne Jolly, PDG de PAP.
Toutes les régions françaises enregistrent une hausse de leurs transactions, une première depuis 2015, note Century 21, qui classe les Pays-de-la-Loire, la Nouvelle-Aquitaine et le Centre-Val de Loire en tête. À Paris, le prix moyen a repassé la barre des 9.500 euros le m2 (+1,6%), une première depuis 2020.
Les primo-accédants sont de retour mais l'investissement locatif reste en repli, ce que pourrait changer la création d'un "statut du bailleur privé".
Autre tendance, la chute de l'engouement pour les résidences secondaires (-20,8% chez Century 21), conséquence probable, selon son président, du durcissement des conditions de mise en location saisonnière et de la hausse de la fiscalité locale.
Pour 2025, les agences sont raisonnablement optimistes, même si des incertitudes subsistent. "Nous sommes inquiets de voir que les obligations garanties par l'État ont une rémunération supérieure aux taux d'emprunt des Français", observe ainsi Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim). S'il espère une stabilité politique, "personne ne peut savoir ce qui se passera dans six mois ni quelle sera l'orientation du prochain budget", reconnaît-il aussi. L'instabilité géopolitique pourrait également mettre à mal ce rebond.
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