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"Il y a un décalage entre l'euphorie de la reprise et des gens qui n'arrivent pas à boucler leurs fins de mois", déplore Philippe Martinez
information fournie par Boursorama avec Media Services 05/10/2021 à 11:58

Pour le patron de la CGT, "en cette rentrée, il y a de nombreux sujets sociaux urgents et il n'est pas question d'attendre le prochain président de la République pour y répondre".

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, le 16 septembre 2021. ( AFP / SEBASTIEN SALOM-GOMIS )

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, le 16 septembre 2021. ( AFP / SEBASTIEN SALOM-GOMIS )

Alors que salariés et chômeurs sont appelés à faire grève et à manifester ce mardi 5 octobre à l'appel des syndicats CGT, FO, Solidaires, FSU, ainsi que des organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et l'UNL, pour exiger des "réponses urgentes", notamment sur la question des salaires, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a déploré, dans un entretien aux Echos , le "décalage entre l'euphorie de la reprise et des gens qui n'arrivent pas à boucler leurs fins de mois".

"En cette rentrée, il y a de nombreux sujets sociaux urgents et il n'est pas question d'attendre le prochain président de la République pour y répondre. Sur le haut de la pile, il y a la question du pouvoir d'achat, les enjeux industriels… De vrais sujets qui intéressent beaucoup les salariés que je croise et qui sont loin des débats de la pré-campagne présidentielle. Quand je vais dans les entreprises, on me parle de salaire, pas d'immigration ", souligne le leader syndical. "Il y a un décalage entre l'euphorie de la reprise - croissance, bénéfices des grandes entreprises - et des gens qui sont de plus en plus dans la galère, qui n'arrivent pas à boucler leurs fins de mois. Les inégalités se sont accrues dans la dernière période, c'est ça qui produit la colère", analyse Philippe Martinez dans le quotidien économique.

L'emploi progresse mais...

Selon lui, " l'emploi progresse, mais le problème porte sur sa nature et sa qualité ". "On se concentre sur l'évolution de la catégorie A des inscrits à Pôle emploi, c'est-à-dire sans activité. Il y a aussi ceux qui alternent activité et chômage. Avec 853.000 intérimaires, le travail temporaire est revenu à son niveau d'avant-crise, selon le ministère du Travail. Sans oublier les chômeurs invisibles, qui ne s'inscrivent pas à Pôle emploi", explique-t-il. "C'est le vieux débat : vaut-il mieux un petit boulot que pas de boulot du tout ? Peut-on vivre décemment en travaillant un jour par semaine ? C'est l'enjeu de la réforme de l'assurance-chômage à laquelle nous sommes totalement opposés", insiste-t-il.

Alors qu'un recours a été déposé contre le décret qui durcit le calcul de l'allocation chômage, la CGT estime que "l'argument du gouvernement, selon lequel les conditions économiques sont meilleures aujourd'hui, ne tient pas". "Les chômeurs n'ont pas plus de possibilités de trouver un CDI ou un CDD long. Aucun ne trouve plus facilement du travail parce qu'on lui coupe les vivres. Les emplois non pourvus sont limités à quelques secteurs dont les conditions de travail sont dégradées", souligne Philippe Martinez.

L'immigration, une solution

Par ailleurs, souligne le syndicaliste, il faut différencier salaire et pouvoir d'achat . "Quand des candidats à l'élection présidentielle promettent d'augmenter de 10% les salaires en supprimant les cotisations sociales, on ne peut pas être d'accord : si on baisse les recettes de la Sécu, il faudra payer plus en allant chez le médecin", explique-t-il. Et selon Philippe Martinez, le gouvernement pourrait peser dans les négociations sur les conditions de travail des salariés dits de "deuxième ligne" en "augmentant automatiquement tous les minima de branche" dès que le SMIC augmente. "Aujourd'hui, il faut dix mois de négociations dans de nombreuses branches entre l'augmentation du SMIC et l'éventuelle réévaluation des grilles. C'est du ressort du gouvernement… qui se cache derrière l'alibi du dialogue social", déplore le patron de la centrale syndicale.

Si la question de l'immigration occupe une place de choix dans les débats de la pré-campagne présidentielle, le patron de la CGT estime que " l'immigration est une solution, pas le problème depuis la nuit des temps !". "De tout temps, on a agité la question de l'immigration pour refuser de régler un certain nombre de problèmes économiques, qui au fond sont des problèmes politiques. A chaque période de notre histoire, on a dit que le chômage était la faute des immigrés. Vu le nombre de travailleurs sans papiers parmi les sous-traitants de rang trois, quatre ou cinq dans l'industrie, heureusement qu'ils sont là. Ils devraient tous être régularisés", estime-t-il.

5 commentaires

  • 05 octobre 12:52

    "...depuis la nuit des temps...", oui mais maintenant il fait jour. La CGT, c'est la politique du fait accompli, nous devons régulariser tout le monde, pas parce que le pays en a besoin, mais juste parce qu'ils ont réussi à entrer. Le NPA prone la meme chose, ce qui prouve que la CGT est un parti d'extreme gauche, pas qu'un syndicat.


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