La Haute cour de justice de Hong Kong a condamné mardi 45 activistes pro-démocratie à des peines d'emprisonnement allant jusqu'à dix ans, en conclusion du plus important procès organisé dans le territoire en vertu d'une loi restrictive de sécurité nationale imposée par la Chine à la suite des vastes manifestations antigouvernementales de 2019.
Benny Tai, juriste et ancien professeur de droit, décrit comme un "organisateur" du mouvement de contestation, a été condamné à dix ans de prison - la plus lourde peine infligée mardi.
Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, ont dénoncé par le passé un procès aux motivations politiques, appelant à la libération immédiate des accusés.
Ce verdict survient plus de trois ans après que la police a arrêté 47 membres de l'opposition démocrate dans le cadre d'une vague de perquisitions simultanées à travers la région administrative spéciale, en vertu de la loi de sécurité nationale.
Trente-et-une des 47 personnes arrêtées avaient plaidé coupable des accusations les visant. Quatorze autres ont été reconnues coupables en mai dernier. Deux personnes ont été acquittées.
La plupart des accusés se trouvent en détention depuis février 2021.
Cette affaire dite "des 47", comme elle a été surnommée, est liée à un vote officieux de présélection organisé par l'opposition pro-démocratie, en juillet 2020, que les procureurs ont dénoncé comme un "complot vicieux" destiné à paralyser le gouvernement.
Dans les rangs pro-démocratie, on a assuré qu'il s'agissait uniquement d'une tentative pour déterminer les meilleurs candidats en vue d'un scrutin dans le territoire, afin de remporter une majorité historique au parlement local.
Parmi les accusés jugés coupables figurent trois anciens élus démocrates, dont Leung Kwok-hung, 68 ans. L'avocat Lawrence Lau et le travailleur social Lee Yue-shun ont été acquittés.
Depuis l'entrée en vigueur de la loi de sécurité nationale en 2020, les autorités hongkongaises ont arrêté de nombreux activistes pro-démocratie, tandis que des médias libéraux et des ONG ont cessé leurs activités.
Les détracteurs de la loi dénoncent une violation des libertés garanties lors de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, en 1997. Pékin et l'exécutif local décrivent les mesures comme nécessaires pour la stabilité dans le territoire après les manifestations de 2019 et disent respecter les droits civiques.
(James Pomfret et Jessie Pang; version française Jean Terzian)
2 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer