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Gratuité, vignettes ou péages ? Les autoroutes d'Espagne à un tournant
information fournie par Boursorama avec Media Services 07/09/2021 à 15:11

Le gouvernement espagnol avait promis de remettre le modèle autoroutier sur la table.

(illustration) ( AFP / LLUIS GENE )

(illustration) ( AFP / LLUIS GENE )

Le débat agite l'Espagne, où le gouvernement souhaite remettre à plat le financement des 12.000 km de voies rapides, après avoir provisoirement rendu gratuites plusieurs sections en fin de concession. "Ne vous arrêtez pas!" Depuis le 1er septembre, voilà le message qui s'affiche devant plusieurs barrières de péages de Catalogne, notamment sur l'autoroute AP-7 entre la frontière française et Barcelone, prisée des touristes européens. Avec l'arrivée à échéance des contrats de concession détenus par des filiales du groupe Abertis, le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez a repris de facto les portions concernées dans le giron de l'Etat.

Cette décision, qui porte sur quatre sections et près de 500 km d'autoroute, "va permettre une économie de 750 millions d'euros" par an "pour les utilisateurs", s'est félicitée la ministre des Transports, Raquel Sánchez. Dans le pays (où, au total, près de 85% des voies rapides sont actuellement libres de péages), deux sections avaient déjà été rendues gratuites en 2020, précédées de trois autres en 2018. En trois ans, 1.029 kilomètres de voies rapides sont ainsi passés du privé au public, pour un gain estimé à 1,4 milliard d'euros pour les automobilistes.

Ces décisions correspondent à un engagement du gouvernement: lors de son arrivée au pouvoir en 2018, Pedro Sánchez avait promis de ne pas prolonger les concessions arrivant à échéance, afin de remettre à plat le modèle autoroutier espagnol, marqué par de fortes disparités.

Sujet sensible

La gratuité ne devrait cependant ne pas durer. "Ce que nous souhaitons, c'est un système de tarification à l'usage", a assuré Raquel Sánchez, promettant un système "juste, équilibré et durable", "homogène territorialement" et "qui ne suscite pas de rancoeurs".

Autoroutes publiques ou privées, nationales ou régionales... Au cours des dernières décennies, l'Etat espagnol a multiplié les formules pour "améliorer son réseau routier", malgré "des ressources financières limitées", explique à l'AFP María Ángeles Baeza, professeure à l'Université de Grenade (sud).

Le "système de concession", privilégié dans les périodes 1967-1975 et 1996-2006, a favorisé le "développement économique" mais a aussi "généré de l'incompréhension chez les citoyens, d'un bout à l'autre de l'Espagne", insiste cette spécialiste du système autoroutier espagnol. Pour cette raison, la remise à plat voulue par Madrid est un sujet sensible. L'entretien des autoroutes a un coût élevé, de l'ordre de 80.000 euros par km et par an. Un coût difficile à assumer pour l'Etat, au vu du niveau de la dette publique espagnole (122,1% du PIB).

Dans son plan de relance envoyé à la Commission européenne, le gouvernement espagnol s'est engagé à revoir "le modèle de financement des voies rapides" en instaurant une source de "revenu" dédiée. "Cela n'a pas de sens que leur entretien dépende du budget de l'Etat", alimenté "par l'ensemble des citoyens, même ceux qui n'utilisent pas ces routes", fait valoir la ministre des Transports.

Les discussions vont durer des mois

Quelle sera la nature de ce financement? Plusieurs options sont sur la table. Parmi elles, la mise en place d'une "vignette" sur le modèle suisse, permettant aux automobilistes d'emprunter l'ensemble du réseau autoroutier contre une redevance fixe.

Autre possibilité: le paiement au kilomètre via un système de portiques automatisés permettant de débiter directement la facture sur la carte bancaire de l'utilisateur. Avec, là encore, un tarif indifférencié quelle que soit la région.

Selon les médias espagnols, la balance pencherait alors en faveur d'un péage "généralisé mais symbolique" de 1 à 1,5 centime par km pour les voitures et de cinq centimes pour les camions. Des chiffres susceptibles d'évoluer. Quel que soit le modèle retenu, la solution impliquera de rendre payantes de nombreuses sections jusqu'à présent gratuites. Une perspective qui suscite des crispations chez nombre d'automobilistes. Face aux les réticences, le gouvernement s'est engagé à une concertation qui devrait durer plusieurs mois.

4 commentaires

  • 07 septembre 17:14

    on a les politiciens que l'on mérite, vil pin et sarko deux belles s... ie


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