
Distribution de nourriture dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 5 mai 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Le Hamas a estimé mardi que des négociations pour une trêve à Gaza n'avaient plus d'intérêt à ce stade et appelé le monde à faire pression sur Israël pour faire cesser "la guerre de la faim", au lendemain de l'annonce par Israël d'un plan de "conquête" du territoire palestinien.
"Il n'y a aucun sens à engager des négociations, ni à examiner de nouvelles propositions de cessez-le-feu tant que se poursuivent la guerre de la faim et la guerre d'extermination dans la bande de Gaza", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, un membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien.
"Le monde doit faire pression sur le gouvernement (de Benjamin) Netanyahu pour mettre fin aux crimes de la faim, de la soif et aux meurtres" à Gaza, a-t-il ajouté.
Ces déclarations surviennent au lendemain de l'annonce par le gouvernement israélien d'une nouvelle campagne militaire qui prévoit la "conquête" de la bande de Gaza et un déplacement massif de sa population à l'intérieur du territoire.
"L'opération inclut une attaque de grande envergure" et "le déplacement de la plupart de la population de la bande de Gaza" hors des zones de combat, a déclaré lundi le général de brigade Effi Defrin, porte-parole de l'armée.
La France a "fermement" condamné ce plan mardi. Son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a affirmé que le gouvernement israélien était "en infraction avec le droit humanitaire".
La Chine "s'oppose à la poursuite des opérations militaires israéliennes à Gaza", a de son côté réagi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
La veille, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'était dit "alarmé" par le plan israélien.
- "Forte explosion" -

Déploiement de troupes israéliennes près de la frontière avec la bande de Gaza, le 5 mai 2025 ( AFP / Menahem KAHANA )
La bande de Gaza, dont la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ont déjà été déplacés, souvent à plusieurs reprises, depuis le début de la guerre, est soumise à un blocus hermétique par Israël depuis le 2 mars et en proie à une grave crise humanitaire.
Le porte-parole de la défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré mardi qu'au moins trois Palestiniens, parmi lesquels une fillette, avaient été tués à la suite de bombardements israéliens à l'aube dans différentes zones de la bande de Gaza.
"Nous avons été réveillés à une heure et quart du matin par une très forte explosion. Tout était couvert de poussière (...), on ne voyait plus rien. Nous n'avons pas pu secourir les blessés", a déclaré à l'AFP Moaz Hamdan, qui a perdu des membres de sa famille dans une frappe à Nousseirat (centre).
L'armée israélienne a repris son offensive sur le territoire le 18 mars, mettant fin à deux mois de trêve avec le Hamas.

Distribution de nourriture à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 5 mai 2025 ( AFP / Eyad BABA )
L'objectif affiché par le gouvernement de Benjamin Netanyahu est toujours de "vaincre" le mouvement islamiste, qui a déclenché la guerre avec son attaque sans précédent du 7 octobre 2023 contre Israël, et de "ramener les otages" enlevés ce jour-là.
- "Mettre fin à la guerre" -
En Israël, l'armée a lancé un appel à des dizaines de milliers de réservistes mais un haut responsable sécuritaire a affirmé lundi qu'il restait une "fenêtre" de négociations en vue de la libération des otages jusqu'à la fin de la visite du président américain Donald Trump au Moyen-Orient.
Cette visite est prévue du 13 au 16 mai.
Le président israélien Isaac Herzog a estimé mardi que "toutes les parties devraient faire des efforts supplémentaires (...) afin de voir nos otages revenir immédiatement", selon un communiqué de son bureau.

Camp de déplacés dans la ville de Gaza, le 4 mai 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
Des centaines d'Israéliens ont manifesté lundi devant la Knesset à Jérusalem, à l'occasion de l'ouverture d'une session parlementaire, pour exprimer leur opposition au nouveau plan du gouvernement.
"Si nous voulons libérer les otages, nous devons mettre fin à la guerre maintenant, garantir leur libération, et ensuite, le Hamas nous donnera mille raisons de revenir combattre", a déclaré à l'AFP Yaya Fink, l'un des organisateurs de la contestation.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Des Israéliens manifestent contre le gouvernement et pour réclamer le retour des otages détenus à Gaza, à Tel-Aviv le 3 mai 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. Le Hamas retient également la dépouille d'un soldat israélien tué lors d'une précédente guerre à Gaza, en 2014.
La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 52.567 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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