L'Onu n'a pas les ressources pour maintenir sur le long terme les flux d'aide humanitaire dans la bande de Gaza aux termes de l'accord de cessez-le-feu du 15 janvier, ne disposant à ce stade que de 3,6% du financement nécessaire, a déclaré à Reuters un responsable de l'organisation.
L'Onu s'efforce d'obtenir 4,1 milliards de dollars (3,91 milliards d'euros) pour les territoires palestiniens occupés cette année, dont près de 90% pour la bande de Gaza, ravagée par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas.
Muhannad Hadi, Coordinateur humanitaire pour les territoires palestiniens occupés, a déclaré à Reuters jeudi soir qu'il était "très satisfait" des premiers jours de mise en oeuvre de l'accord, tout en soulignant les difficultés de financement.
"Le financement est un problème. Nous avons besoin d'un financement immédiat pour nous assurer que nous continuons à fournir de l'aide pendant les 42 jours, mais aussi après les 42 jours, parce que nous espérons que nous passerons de la phase un à la phase deux", a-t-il déclaré, après son retour de Gaza au début de la semaine.
La première phase du cessez-le-feu du 15 janvier doit durer six semaines. Au 16e jour de la trêve, le 4 février, Israël et le Hamas doivent commencer à négocier la deuxième phase, dont l'objectif est de mettre fin définitivement aux hostilités.
"J'ai reçu des messages clairs de la part des habitants : ils ne veulent plus dépendre de l'aide humanitaire. Ils veulent reconstruire leur vie... Nous ne pouvons pas nous permettre de les laisser tomber", souligne Muhannad Hadi.
Interrogé sur la manière dont les Nations unies étaient parvenues à augmenter les livraisons aussi rapidement, il a cité l'amélioration de la sécurité des convois d'aide, affirmant avoir vu la police locale partout au cours de sa visite. "Les pillages ont considérablement diminué", a-t-il déclaré.
L'un des défis qui restent à relever pour les travailleurs humanitaires est l'acheminement de la nourriture et autres approvisionnements sur des voies endommagées et encombrées par les milliers de Gazaouis qui ont repris leurs déplacements à la faveur de l'accord.
Selon Muhannad Hadi, la situation pourrait se compliquer à partir du week-end quand plusieurs milliers de personnes devraient être autorisées à retourner dans le nord de la bande de Gaza, selon les termes de l'accord de cessez-le-feu.
(Reportage Emma Farge ; version française Mara Vîlcu, édité par Sophie Louet)
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