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Gaza-Frappes israéliennes à l'est de Rafah, fin sans accord des pourparlers au Caire
information fournie par Reuters 09/05/2024 à 20:25

D es chars et des avions israéliens ont bombardé
jeudi des zones de Rafah, au sud de la bande de Gaza, alors même
que les Etats-Unis ont exprimé leur opposition à une offensive
majeure dans la ville considérée comme le dernier refuge relatif
pour les civils palestiniens, menaçant de suspendre leurs
livraisons d'armes.
    En marge des opérations militaires d'Israël, le dernier
cycle de négociations indirectes au Caire entre l'Etat hébreu et
les groupes palestiniens a pris fin sans accord, a déclaré un
haut représentant israélien, ajoutant que la délégation dépêchée
dans la capitale égyptienne avait exprimé ses réserves à l'égard
des propositions du Hamas et rentrait en Israël.
    Deux sources sécuritaires égyptiennes ont fait part
d'avancées dans les négociations destinées à conclure un
cessez-le-feu et à permettre la libération d'otages, tout en
confirmant l'absence d'un accord. 
    La délégation du Hamas est repartie à Doha au Qatar, où se
trouve son bureau politique, imputant à Israël l'absence d'un
quelconque accord.
    Israël se dit ouvert à la conclusion d'une trêve mais a
rejeté l'une des principales requêtes du Hamas - un
cessez-le-feu définitif dans la bande de Gaza.
    L'Etat hébreu va poursuivre comme prévu ses opérations à
Rafah, à la frontière avec l'Egypte, et dans d'autres zones de
la bande de Gaza, a indiqué le haut représentant israélien, en
écho à des commentaires du Premier ministre Benjamin Netanyahu
et du ministre de la Défense, Yoav Gallant.
    
    CHARS D'ASSAUT MASSÉS AUX PORTES DE RAFAH
    Le Hamas et le Djihad islamique ont dit avoir tiré des
roquettes et des mortiers en direction des chars d'assaut
israéliens massés en périphérie est de Rafah, seule ville de la
bande de Gaza où l'armée israélienne n'a pas encore mené
d'invasion terrestre depuis le début du siège total de l'enclave
lancé en réponse à l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier.
    Selon des habitants et des médecins, une attaque de Tsahal
contre une mosquée de l'est de Rafah a tué au moins trois
personnes et blessé plusieurs autres.
    Des vidéos montrent le minaret jonché sur des ruines et deux
cadavres enveloppés dans des couvertures.
    Un hélicoptère israélien a ouvert le feu dans un quartier de
la pointe orientale de Rafah, ont rapporté des habitants,
ajoutant que des drones ont survolé les maisons, parfois en
rasant leurs toits. 
    Israël dit vouloir éradiquer à Rafah le dernier bastion du
Hamas, un objectif qualifié de prioritaire pour la sécurité de
son Etat.
    Plusieurs pays occidentaux et les Nations unies ont prévenu
qu'un assaut à Rafah, où sont massés près de la moitié des 2,3
millions de Gazaouis ayant fui les combats, serait à même de
provoquer une catastrophe humanitaire.
    Le président américain Joe Biden pense qu'une opération
militaire majeure israélienne à Rafah ne fera pas avancer
l'objectif d'éradiquer le Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré
jeudi la Maison blanche.
    
    "S'IL LE FAUT, NOUS COMBATTRONS AVEC NOS ONGLES"
    Joe Biden a exprimé à plusieurs reprises son opposition à un
assaut à Rafah sans un plan pour protéger les civils
palestiniens massés dans la ville, considérée comme le dernier
abri relatif depuis le début des combats dans l'enclave.
    Il a décidé de mettre "en pause" une livraison de munitions
à Israël, comme l'a indiqué le secrétaire américain à la
Défense, Lloyd Austin, et menacé de suspendre les livraisons
d'armes à Israël si une opération de grande ampleur était lancée
à Rafah.
    "J'ai fait comprendre clairement que s'ils entrent dans
Rafah (...) je ne fournis pas les armes", a déclaré Joe Biden
dans un entretien à la chaîne américaine CNN mercredi soir.
    Les Etats-Unis, alliés de longue date d'Israël, sont le
principal fournisseur d'armes de l'Etat hébreu. Ils ont accéléré
les livraisons et renforcé leur aide militaire à la suite de
l'attaque du Hamas en octobre dernier.
    Dans une vidéo diffusée jeudi, Benjamin Netanyahu a semblé
faire fi des déclarations de Joe Biden, déclarant que "s'il le
faut, nous combattrons avec nos ongles".
    Le ministre israélien de la Défense a pour sa part prévenu
les "amis et ennemis" d'Israël que celui-ci réalisera ses
objectifs dans la bande de Gaza. "L'Etat d'Israël ne peut pas
être soumis", a dit Yoav Gallant. "Nous allons réaliser nos
objectifs; nous allons frapper le Hamas, nous allons frapper le
Hezbollah (libanais), et nous parviendrons à la sécurité".
    
    LES CIVILS DÉPLACÉS CRAIGNENT UNE INVASION
    A Rafah, l'un des déplacés par les combats dans la bande de
Gaza a déclaré craindre que les bombardements israéliens soient
un prélude à une invasion de la ville, par laquelle transitait
une grande partie de l'aide humanitaire depuis le début du siège
total de l'enclave palestinienne.
    "Cela me rappelle ce qui est arrivé avant que les chars
israéliens ne fassent irruption dans les zones résidentielles de
la ville de Gaza", a dit Mohammad Abder-Rahman, 42 ans. 
    "Les lourds bombardements permettent généralement aux chars
d'avancer dans les zones qu'ils ont l'intention d'envahir",
a-t-il ajouté via une application de messagerie.
    Près de 35.000 personnes, pour la plupart des civils selon
les autorités sanitaires gazaouies, ont été tuées dans la bande
de Gaza depuis le début de l'offensive lancée par Israël en
réponse à l'attaque du Hamas lors de laquelle 1.200 personnes
ont été tuées.
    Une nouvelle phase du siège total de l'enclave par Tsahal
semble avoir débuté plus tôt cette semaine, avec la prise de
contrôle de la partie palestinienne du point de passage
frontalier de Rafah.
    
    "LE SECTEUR MÉDICAL S'EST EFFRONDRÉ"
    D'après l'Onu, les avancées de l'armée israélienne ont
contraint 80.000 personnes à fuir Rafah cette semaine. 
    La quasi-totalité des habitants de la bande de Gaza ont été
déplacés au moins une fois depuis le début des combats dans
l'enclave.
    "Le tribut payé par ces familles est insupportable. Aucun
lieu n'est sûr", a déploré l'Office de secours et de travaux de
l'Onu pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient
(UNRWA) sur le réseau social X.
    Dans un communiqué quotidien sur ses opérations dans la
bande de Gaza, jeudi, l'armée israélienne n'a pas fait mention
de la ville de Rafah.
    Selon des habitants, des frappes israéliennes ont été menées
en différents points de l'enclave palestinienne, notamment au
nord du territoire, dans un des quartiers de la ville de Gaza,
forçant des centaines de familles à fuir. Tsahal a dit sécuriser
la zone et frapper des "cibles terroristes".
    Au coeur de la bande de Gaza, la ville de Deir al-Balah a vu
arriver de nombreuses personnes ayant fui Rafah ces derniers
jours. Une frappe de drone y a fait deux morts, dont une femme,
ont rapporté des médecins palestiniens.
    Le blocage par l'armée israélienne du point de passage de
Rafah empêche l'évacuation de blessés et de malades ainsi que
l'acheminement de fournitures médicales, a déclaré le ministère
gazaoui de la Santé.
    "De l'aide médicale arrivait généralement, mais ce n'est
plus le cas", a déploré Ali Abou Khourma, un chirurgien
jordanien travaillant comme volontaire à l'hôpital Al-Aqsa, à
Deir al-Balah. "Le secteur médical tout entier s'est effondré".

 (Reportage Nidal al-Mughrabi au Caire, Mohammad Salem à Rafah,
Jarrett Renshaw à Washington, avec Maytaal Angel à Jérusalem,
Ahmed Mohamed Hassan au Caire, Doaa Rouqa à Gaza; rédigé par
Jean Terzian)

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