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Gaza-Combats et pénuries mettent l'hôpital Nasser à l'arrêt
information fournie par Reuters 18/02/2024 à 16:10

(Actualisé avec appel Macron-Sissi, derniers §§)

par Nidal al-Mughrabi et Ari Rabinovitch

L'hôpital Nasser de Khan Younès, deuxième plus grand établissement hospitalier de la bande de Gaza, est "complètement hors service" en raison du manque de carburant et des combats, ont déclaré dimanche des autorités médicales et locales.

"Il n'y a plus que quatre équipes médicales - 25 personnes - qui s'occupent des patients" à l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a dit à Reuters le porte-parole du ministère de la Santé gazaoui, Ashraf al-Qidra.

"Le complexe médical de Nasser est l'épine dorsale des soins de santé dans le sud de la bande de Gaza. Son arrêt est une condamnation à mort pour des centaines de milliers de Palestiniens déplacés à Khan Younès et Rafah", a-t-il ajouté.

Le manque de carburant et les combats autour de l'hôpital sont d'après lui responsables de la situation.

De plus, l'approvisionnement en eau a été interrompu car les générateurs sont hors service depuis trois jours ; les eaux usées inondent les salles d'urgence et le personnel restant n'a aucun moyen de traiter les patients en soins intensifs.

Le manque d'oxygène, également lié à la panne d'électricité, a entraîné la mort d'au moins sept patients.

Les forces israéliennes ont lancé un raid sur l'hôpital jeudi et arrêté une centaine de personnes. Le Hamas a rejeté les accusations selon lesquelles ses combattants utilisent des installations médicales pour se couvrir.

PROTECTION DES HÔPITAUX

La plupart des hôpitaux de Gaza ne fonctionnent plus en raison des combats et du manque de carburant, laissant 2,3 millions d'habitants sans soins de santé appropriés, alors que des dizaines de milliers de personnes ont été blessées par des frappes aériennes et que beaucoup d'autres souffrent de maladies chroniques et, de plus en plus, de la famine.

Israël a lancé des raids sur des établissements médicaux affirmant que des armes et des otages s'y trouvent, ce que le Hamas nie. La communauté internationale demande que les hôpitaux soient protégés en vertu de droit international.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a exhorté Israël à permettre à son personnel d'accéder à l'hôpital Nasser.

"Hier et avant-hier, l'équipe de l'OMS n'a pas été autorisée à entrer dans l'hôpital pour évaluer l'état des patients et les besoins médicaux critiques, bien qu'elle ait atteint l'enceinte de l'hôpital pour livrer du carburant", a dit le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau X.

L'armée israélienne a déclaré que ses forces spéciales opéraient à l'intérieur et autour de l'hôpital Nasser, qu'elles avaient tué des dizaines de combattants palestiniens et saisi une grande quantité d'armes lors des combats qui se sont déroulés dans la bande de Gaza au cours de la journée écoulée.

L'offensive aérienne et terrestre d'Israël a dévasté la majeure partie de la bande de Gaza et forcé la quasi-totalité de ses habitants à quitter leur domicile. Selon les autorités sanitaires palestiniennes, 28.985 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées depuis l'attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre, qui fait 1.200 morts et 253 otages.

RAFAH

Plus de la moitié de la population de Gaza a été déplacée vers Rafah et les projets israéliens pour prendre la ville d'assaut suscitent l'inquiétude de la communauté internationale.

Dimanche, des avions israéliens ont attaqué deux zones de Rafah, dont un bâtiment vide près de la frontière avec l'Égypte, selon des habitants et des responsables des médias du Hamas.

La seconde des deux frappes a touché un espace ouvert où s'abritaient des personnes déplacées, tuant six personnes, selon des médecins locaux.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression pour obtenir la libération des otages restants, s'est engagé samedi à poursuivre la campagne militaire.

La guerre de Gaza a déstabilisé tout le Moyen-Orient, car les alliés militaires du Hamas - tous des groupes paramilitaires soutenus par l'Iran - prennent pour cible les intérêts israéliens et américains dans la région.

Benjamin Netanyahu a rejeté les tentatives de négociation d'un cessez-le-feu soutenues par la communauté internationale, alors que les pays arabes et occidentaux appellent à une solution durable au conflit israélo-palestinien.

Dimanche, son cabinet a officialisé son opposition à ce qu'il a appelé la "reconnaissance unilatérale" du statut d'État palestinien.

Lors d'un entretien téléphonique, les présidents français Emmanuel Macron et égyptien Abdel Fattah al-Sissi "ont exprimé leur ferme opposition à une offensive israélienne à Rafah, qui conduirait à une catastrophe humanitaire d'une nouvelle ampleur", peut-on lire dans un communiqué de l'Elysée.

Les deux dirigeants s'opposent aussi à "tout déplacement forcé de populations vers le territoire égyptien, qui constituerait une violation du droit international humanitaire et ferait peser un risque supplémentaire d’escalade régionale."

(Reportage Nidal al-Mughrabi au Caire et Ari Rabinovitch à Jérusalem ; version française Kate Entringer et Elizabeth Pineau)

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