France: le recul des commandes plombe l'activité manufacturière en janvier (PMI)

information fournie par Boursorama avec AFP •01/02/2024 à 12:12

Photo d'illustration ( AFP / DENIS CHARLET )

L'activité manufacturière française a continué de se détériorer en janvier, entraînée par "un fort recul des nouvelles commandes", selon l'indice PMI publié jeudi par l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), impacté aussi par les attaques des Houthis en mer Rouge.

L'indicateur a progressé, de 42,1 en décembre à 43,1. Mais "s'il affiche ainsi son plus haut niveau depuis quatre mois, il continue de signaler une forte détérioration de la conjoncture du secteur", selon S&P.

Un indicateur inférieur à 50 marque une contraction de l'activité.

L'enquête montre "une baisse marquée des nouvelles commandes" début 2024, que les entreprises interrogées ont expliquée par "des coûts d’emprunt élevés, une plus grande frilosité des clients et un recul de l’activité dans des secteurs clés tels que celui du BTP".

La demande en provenance de l’étranger a également fortement faibli en janvier, même si le taux de contraction des nouvelles commandes à l’export est à un creux de sept mois.

L'emploi a reculé, les entreprises ayant indiqué souvent "le non-remplacement des départs volontaires et le non-renouvellement des contrats temporaires", selon l'enquête menée auprès de 400 chefs d'entreprises.

Parallèlement, la baisse des cours du pétrole et de l'énergie a contribué à une baisse des coûts: le taux de déflation a atteint son plus haut niveau depuis septembre dernier.

Norman Liebke, économiste à la HCOB, note une hausse "particulièrement marquée dans le secteur des biens intermédiaires" des délais de livraison d’intrants, les éléments entrant dans la production d'un bien. Elle est liée aux attaques de navires marchands en mer Rouge par les rebelles houthis du Yémen.

"Un contournement prolongé du canal de Suez risque de pousser les prix des achats à la hausse", estime-t-il, jugeant cependant "prématuré" de s'inquiéter de pressions inflationnistes actuellement.

L’enquête indique toutefois un redressement de l’indice des perspectives d’activité par rapport à décembre. Il atteint son plus haut niveau depuis six mois.

"L'industrie manufacturière française n'a pas démarré l'année 2024 sous les meilleurs auspices", observe M. Liebke, anticipant "une nouvelle contraction du secteur manufacturier au premier trimestre".

Observant le redressement pour le troisième mois consécutif de l'indice des perspectives d’activité - "nettement en dessous de la barre du 50" toutefois - il note que les entreprises se répartissent entre celles qui "se disent optimistes", et celles qui redoutent des niveaux d'activité affectés "au cours des douze prochains mois".