
Le Premier ministre français François Bayrou
La France doit redoubler d'efforts pour redresser ses finances publiques cette année, sous peine de subir dans le futur la pression des marchés financiers, a déclaré mercredi la Cour des comptes.
Le Premier ministre François Bayrou s'efforce de reprendre le contrôle des finances publiques après l'envolée du déficit budgétaire l'année dernière, sous l'effet de dépenses en hausse et de recettes fiscales inférieures aux attentes.
Paralysée par la tenue d'élections législatives anticipées convoquées à l'initiative du président Emmanuel Macron, puis par un Parlement sans majorité claire, la France a été incapable de prendre les mesures nécessaires pour corriger la détérioration de ses finances publiques.
Dans l'objectif de ramener le déficit budgétaire à 3% du produit intérieur brut en 2029, en ligne avec les exigences de l'Union européenne, le gouvernement vise à le limiter à 5,4% du PIB cette année, contre 5,8% l'an dernier.
Le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a qualifié mercredi cet objectif d'"atteignable mais fragile".
"Je pense que nous avons le choix entre l'effort volontaire maintenant et l'austérité subie demain", a-t-il souligné, rappelant que les marchés financiers pourraient sanctionner tout faux pas en faisant grimper les coûts d'emprunt de la France.
François Bayrou, qui met depuis longtemps en garde contre le risque représenté par l'envolée de la dette, a déclaré qu'il présenterait à la mi-juillet ses propositions visant à réduire les dépenses publiques de 40 milliards d'euros l'année prochaine, afin de ramener le déficit à 4,6% du PIB.
Son gouvernement de centre-droit est cependant à la merci d'une motion de censure qui pourrait être votée par la gauche et l'extrême-droite, comme cela avait été le cas pour le gouvernement de Michel Barnier lors des discussions sur le budget 2025.
Alors que la charge de la dette va devenir d'ici la fin de la décennie le premier poste budgétaire français, Pierre Moscovici a souligné mercredi qu'il ne suffirait pas de respecter l'objectif de 3% de déficit de l'UE pour éviter une crise de la dette.
"Pour garantir véritablement la souveraineté de la dette française, il est indispensable de revenir à un excédent primaire qui en est la condition", a-t-il insisté.
(Reportage de Leigh Thomas, version française Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)
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