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France-L'ASN cible des priorités pour prolonger le parc nucléaire
information fournie par Reuters 14/06/2023 à 18:06

PARIS (Reuters) - EDF devra démontrer la résistance des tuyauteries de certains réacteurs nucléaires et répondre à un risque sismique pour la centrale de Cruas (Ardèche) afin de pouvoir potentiellement prolonger leur durée d'exploitation jusqu'à 60 ans, a indiqué l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dans un avis publié mercredi.

Cet avis, qui mentionne d'autres sujets techniques à régler, intervient après que le gouvernement a validé en février le lancement d'études permettant de préparer la prolongation de la durée de vie des centrales françaises à 60 ans et au-delà.

Selon une note citée par l'ASN, EDF estime que la résistance mécanique de certaines portions de tuyauteries du circuit primaire de certains réacteurs pourrait être "insuffisante" et propose des "pistes d'action" qui, selon l'autorité, "nécessitent des développements complémentaires".

Pour cinq réacteurs - Tricastin 4, Saint-Laurent 2, Dampierre 4, Blayais 3 et Paluel 2 -, l'ASN relève que la démonstration de l'efficacité des solutions envisagées "n'est pas acquise à ce stade" dans la perspective de la poursuite d'un fonctionnement au-delà de 50 ans.

Concernant la centrale de Cruas, la prise en compte du retour d'expérience d'un séisme survenu en 2019 appelle selon l'ASN "des investigations complémentaires", en cours de réalisation par EDF, afin de "mieux caractériser la géologie autour de ce site".

"Si ces investigations montraient la présence, sous le site de Cruas, d'une faille capable d'induire une rupture en surface, la démonstration de sûreté (...) serait complexe à établir et pourrait nécessiter des travaux conséquents, voire remettre en cause la poursuite du fonctionnement des réacteurs (...), indépendamment de l'échéance des réexamens périodiques", prévient l'ASN.

L'autorité ajoute que d'autres sujets, tels que le vieillissement des cuves et des enceintes de confinement, les effets du changement climatique ou encore le fonctionnement des installations du cycle du combustible, peuvent avoir "des conséquences significatives sur la disponibilité des centrales nucléaires" et doivent aussi faire l'objet d'une "attention particulière" en vue d'un fonctionnement jusqu'à 60 ans.

EDF SE DIT "CONFIANT"

En réaction à l'avis de l'ASN, EDF s'est dit "confiant dans sa capacité à remplir les conditions de sûreté nécessaires à la poursuite de fonctionnement de tous ses réacteurs" au-delà de 50 ans.

"Quelques réacteurs présentent une sensibilité technique particulière, mais pour chaque situation, des solutions de traitement ou de modifications existent ou sont en cours de développement", a ajouté le groupe, en évoquant notamment des réparation potentielles de tuyauteries reposant sur "la mécanisation et l'automatisation des procédés".

EDF a précisé qu'il portait "une attention particulière" à la centrale de Cruas, avec notamment un "important programme d'investigations et d'études" sismiques.

L'ASN a demandé à EDF de lui présenter ses hypothèses sur la prolongation du parc nucléaire jusqu'à 60 ans avant fin 2024 afin de pouvoir prendre position d'ici fin 2026, pour permettre des décisions sur la politique énergétique française à l'horizon 2040 et au-delà.

L'exécutif prévoit pour l'automne prochain une nouvelle loi sur l'énergie et le climat qui servirait de base au projet d'Emmanuel Macron, annoncé en février 2022, de lancer la construction d'au moins six nouveaux réacteurs de type EPR 2 et de prolonger toutes les centrales qui peuvent l'être.

L'ASN a rappelé mercredi que la standardisation importante du parc nucléaire français présentait le risque qu'un "défaut générique grave conduise à la suspension simultanée du fonctionnement de plusieurs réacteurs", comme cela a pu être le cas en 2022 lors de la découverte de problèmes dits de "corrosion sous contrainte".

L'autorité considère donc que ce type d'événement doit être pris en compte dans la vérification du respect des critères de sécurité d'approvisionnement en électricité de la France, afin que la mise à l'arrêt potentielle de plusieurs réacteurs sur une période courte soit "convenablement anticipée" dans une vision à long terme de la politique énergétique.

(Reportage Benjamin Mallet ; édité par Blandine Hénault)

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