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Jean-Marie Le Pen, figure historique de l'extrême droite française, fondateur et ancien président du Front national, est mort à l'âge de 96 ans, a-t-on appris mardi auprès de son entourage et des instances du Rassemblement national (RN).
Sa famille politique, à commencer par le président du RN Jordan Bardella, a salué le patriotisme du défunt là où la gauche, à l'image du leader de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, l'accuse d'avoir répandu "la haine" dans le pays.
Dans un communiqué, le président Emmanuel Macron en appelle pour sa part au "jugement de l'Histoire" pour cette "figure historique de l’extrême-droite" qui a "joué un rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans."
Jean-Marie Le Pen a collectionné les sanctions pénales, notamment lorsqu'il a parlé des chambres à gaz nazies comme d'un "détail" de la Seconde Guerre mondiale. Il a été condamné à de multiples reprises pour "banalisation de crimes contre l'humanité."
Il a également justifié l'usage de la torture lors de son temps de service en Algérie contre des partisans du FLN, par la nécessité de lutter contre le terrorisme.
Le père de Marine Le Pen et grand-père de Marion Maréchal, députée européenne, était hospitalisé depuis plusieurs semaines.
D'une santé fragile, il avait déjà été hospitalisé en février 2022 à la suite d'un accident vasculaire cérébral puis en avril 2023 après un malaise cardiaque.
Plusieurs fois candidat à l'élection présidentielle, il avait créé la surprise en 2002 en accédant au second tour de la course à l'Elysée face à Jacques Chirac.
Marine Le Pen, l'une de ses trois filles, a dirigé à sa suite le Front national, qu'elle a rebaptisé Rassemblement national, entre 2012 et 2022.
Elle s'est qualifiée à deux reprises pour le second tour de l'élection présidentielle, en 2017 et 2022, et s'est inclinée à chaque fois face à Emmanuel Macron.
L'élue du Pas-de-Calais et patronne des députés RN était en escale mardi de retour d'un voyage à Mayotte, dans l'océan Indien, quand elle a appris la mort de son père, a-t-on appris auprès de son entourage.
"Au-delà des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond, Jean-Marie Le Pen aura été une figure de la vie politique française. On savait, en le combattant, quel combattant il était", a commenté sur X le Premier ministre François Bayrou.
Le président du RN, Jordan Bardella, a salué sur X la mémoire d'un homme qui a selon lui "toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté".
"Au cours de six décennies de combat politique actif, il s’est avéré être un visionnaire, imposant dans le débat public les grands sujets qui structurent aujourd’hui la vie politique comme la démographie et son corollaire l’immigration, la mondialisation et le déclassement de la France, la souveraineté nationale et le risque de dilution dans l’Union européenne", a déclaré le Rassemblement national dans un communiqué.
Pour le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, "quelle que soit l’opinion que l'on peut avoir de Jean Marie Le Pen, il aura incontestablement marqué son époque."
La gauche s'est montrée beaucoup plus critique, à l'image du chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon qui a dénoncé sur le réseau X les actes "insupportables" de Jean-Marie Le Pen.
"Le combat contre l'homme est fini. Celui contre la haine, le racisme, l'islamophobie et l'antisémitisme qu'il a répandus, continue", ajoute-t-il.
Sur le même réseau, l'élu communiste Ian Brossat retient les "idées nauséabondes" du défunt. "Combattons-les, sans relâche".
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PORTRAIT
-Jean-Marie Le Pen, des outrances au séisme de 2002
(Reportage Jean-Stéphane Brosse et Elizabeth Pineau, édité par Kate Entringer)
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