Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Royaume-Uni: nouveau vote crucial au Parlement sur l'aide à mourir
information fournie par AFP 20/06/2025 à 04:46

La loi visant à légaliser l'aide médicale à mourir revient devant les députés britanniques pour un second vote à haut risque ( AFP / Pascal POCHARD-CASABIANCA )

La loi visant à légaliser l'aide médicale à mourir revient devant les députés britanniques pour un second vote à haut risque ( AFP / Pascal POCHARD-CASABIANCA )

La loi visant à légaliser l'aide médicale à mourir revient vendredi devant les députés britanniques pour un second vote à haut risque, après un débat intense durant lequel le texte initial a été largement amendé.

Fin novembre, les députés avaient approuvé en première lecture, à une courte majorité, la légalisation d'une aide à mourir - ou suicide assisté - pour certains malades en phase terminale.

Vendredi, s'ils approuvent de nouveau le texte, celui-ci continuera son parcours à la chambre des Lords. A l'inverse, s'ils le rejettent, le projet de loi sera abandonné, dix ans après une première tentative infructueuse pour légaliser l'aide à mourir.

Partisans et opposants à un changement de la loi sont attendus devant le Parlement pendant que les députés examineront le texte.

Selon Kim Leadbeater, députée de la majorité travailliste à l'origine de cette proposition de loi, le texte est important pour accompagner des personnes "confrontées à la perspective d'une mort douloureuse et indigne, pour elles-mêmes ou pour un proche".

Cette image extraite d'une séquence vidéo diffusée par PRU via le site Internet Parliament TV le 16 mai 2025, montre la députée travailliste Kim Leadbeater s'exprimant à la Chambre des communes à Londres ( PRU / - )

Cette image extraite d'une séquence vidéo diffusée par PRU via le site Internet Parliament TV le 16 mai 2025, montre la députée travailliste Kim Leadbeater s'exprimant à la Chambre des communes à Londres ( PRU / - )

"L'injustice et l'inhumanité du statu quo nous empêchent d'attendre plus longtemps pour leur offrir l'espoir d'une mort meilleure", insiste-t-elle auprès de l'AFP.

Le texte prévoit que l'aide à mourir soit légalisée pour les adultes en phase terminale, dont l'espérance de vie est inférieure à six mois, et qui sont capables de prendre eux-mêmes la substance provoquant leur décès.

Mais les députés ont apporté plusieurs changements notables au projet initial.

Outre deux médecins, le dernier mot pour autoriser une aide à mourir sera dans les mains d'un collège d'experts, et non du ressort d'un juge de la Haute Cour de Justice, un changement fustigé par les opposants.

Les professionnels de santé (infirmiers, pharmaciens, travailleurs du secteur médical) auront aussi le droit de refuser de participer à un suicide assisté, comme les médecins.

Il sera également interdit de faire la publicité des services liés au suicide assisté.

Enfin, des experts indépendants seront proposés pour soutenir les personnes souffrant de problèmes de santé mentale, ainsi qu'un conseil consultatif sur le handicap, chargé de conseiller le gouvernement sur la mise en œuvre de la loi et son impact sur les personnes handicapées.

Jeudi, le Royal College of Psychatrists s'est toutefois dit "inquiet des modalités de la loi".

- Vote serré -

Les partisans d'une légalisation de l'aide à mourir estiment que les personnes mourantes ont besoin de pouvoir choisir leur fin de vie, y voyant une question de dignité.

Ses opposants s'inquiètent des personnes vulnérables, qui pourraient être incitées, selon eux, à recourir au suicide assisté, par peur de devenir un poids pour leurs proches ou pour le système de santé.

Le vote vendredi s'annonce serré, plusieurs députés ayant indiqué avoir changé de position depuis novembre.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer à Londres, le 19 juin 2025 ( POOL / Jordan Pettitt )

Le Premier ministre britannique Keir Starmer à Londres, le 19 juin 2025 ( POOL / Jordan Pettitt )

Les partis n'ont pas donné de consigne à leurs élus. Le Premier ministre Keir Starmer a affirmé soutenir le projet de loi.

Si le texte est finalement adopté dans les deux chambres, il faudra encore attendre quatre ans avant que le suicide assisté ne soit effectivement mis en place.

Selon une évaluation du gouvernement, entre 160 et 640 suicides assistés pourraient avoir lieu dans la première année, avant une hausse progressive jusqu'à environ 4.500 la dixième année.

Actuellement, l'aide médicale à mourir est illégale et fait encourir une peine de 14 ans de prison en cas d'aide ou d'incitation en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord.

En Ecosse, où une personne aidant quelqu'un à mourir peut être poursuivie pour homicide volontaire, les députés ont adopté le mois dernier en première lecture un projet de loi pour légaliser le suicide assisté.

L'Ile de Man est devenue en mai le premier territoire britannique à légaliser une forme d'aide à mourir.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau lors d'une visite à la Gare du Nord à Paris, le 19 juin 2025 ( POOL / Martin LELIEVRE )
    information fournie par AFP 20.06.2025 10:53 

    Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a demandé aux préfets de maintenir "une extrême vigilance" lors de la Fête de la musique, qui se tient samedi dans toute la France, en raison du "niveau très élevé de la menace terroriste" et des risques de débordements. ... Lire la suite

  • Vue aérienne de cages d'élevage de saumons au large des côtes de Vakfikebir, dans la mer Noire,le 11 juin 2025 à Trabzon, en Turquie ( AFP / Ozan KOSE )
    information fournie par AFP 20.06.2025 10:39 

    Assis dans son vaste bureau avec vue sur la mer Noire, Tayfun Denizer a le sourire: ses truites arc-en-ciel, élevées dans des cages immergées qu'il désigne au loin, ont fait de lui un homme riche. "Nos exportations ont bondi de 500.000 dollars en 2017 à 86 millions ... Lire la suite

  • Mélanie Joly : "Le Canada veut se tourner davantage vers l'Europe"
    information fournie par France 24 20.06.2025 10:36 

    Commerce, défense, investissement.... À l'occasion du Salon du Bourget à Paris, Mélanie Joly, ministre de l'Industrie et ancienne ministre des Affaires étrangères du Canada, explique comment la guerre commerciale change la donne pour son pays qui s'oriente vers ... Lire la suite

  • Une rue pavée de la vieille ville de Lyon le 28 juillet 2023 ( AFP / EMMANUEL DUNAND )
    information fournie par AFP 20.06.2025 10:31 

    Après Paris en novembre, Lyon interdit à partir de samedi le transit des véhicules dans son centre-ville, une mesure vivement défendue par les élus écologistes malgré les critiques de commerçants et de l'opposition La zone à trafic limité (ZTL), qui concerne 55 ... Lire la suite