Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Face à la propagation du variant Delta et l'instauration du pass sanitaire, le gouvernement pressé de prolonger les aides aux entreprises
information fournie par Boursorama avec Media Services 27/07/2021 à 15:16

Lors du débat au Parlement sur la loi de gestion de la crise sanitaire, des sénateurs ont d'ores et déjà demandé que la perte d'affluence et d'activité liée au pass sanitaire soit compensée par l'État.

Le ministère de l'Economie.  ( AFP / JOEL SAGET )

Le ministère de l'Economie. ( AFP / JOEL SAGET )

L'instauration du pass sanitaire, pour contrer la propagation du variant Delta du coronavirus, ressuscite les craintes des entreprises quant à la reprise de leur activité, et certaines demandent déjà au gouvernement de ne pas supprimer les aides d'urgence à la fin du mois d'août comme il l'avait prévu. Le comité de suivi de ces mesures a d'ailleurs estimé mardi 27 juillet que si les aides mises en place pour soutenir les entreprises avaient bien fonctionné, des risques pèsent sur la sortie de crise et pourraient nécessiter de prolonger ces aides après l'été.

L'impact du pass sanitaire

Imposé depuis mercredi dernier dans les lieux de culture, le pass sanitaire a déjà fait plonger la fréquentation des cinémas et des parcs de loisirs. Les entrées ont ainsi chuté de 70% entre mardi et mercredi dans les salles obscures, selon les professionnels, qui ont évoqué "une catastrophe industrielle", appelant l'État à augmenter le niveau d'aide, notamment la prise en charge de l'activité partielle, réduite depuis juin. Lundi, le président du syndicat national des espaces de loisirs, d'attractions et culturels (Snelac) Arnaud Bennet, évoquait lui une chute d'activité de 20 à 70% selon les parcs, qui risquait de "massacrer" les entreprises.

Début août, une fois la loi sur la gestion de la crise sanitaire validée par le Conseil constitutionnel, le pass sanitaire sera aussi obligatoire dans d'autres établissements recevant du public, comme les restaurants et les cafés. Dès l'annonce de cette mesure par Emmanuel Macron mi-juillet, le principal syndicat de l'hôtellerie restauration, l'Umih, avait insisté sur la nécessité de voir les aides au secteur "maintenues et proportionnelles à la perte d'activité qui pourrait découler de ces mesures".

Car avec la levée des restrictions à la mi-mai, le gouvernement a décidé de supprimer progressivement puis d'arrêter fin août la plupart des soutiens d'urgence mis en place depuis le début de la crise sanitaire, comme le fonds de solidarité et l'activité partielle. Une manière de sortir du "quoi qu'il en coûte", alors que l'activité économique reprend, même si ce retrait progressif a conduit le gouvernement à remettre plus de 15 milliards d'euros dans les enveloppes dédiées aux aides d'urgence dans son budget rectificatif adopté début juillet. Bruno Le Maire défendait alors au Parlement un texte "de transition entre protection maximale (...) et le retour à la normale", qui signifiera "la fin du 'quoi qu'il en coûte'".

Un maintien des aides potentiellement nécessaire, selon le comité de suivi

Mardi, le comité de suivi et d’évaluation des mesures de soutien aux entreprises face à la crise du Covid-19, a toutefois appelé le gouvernement à la vigilance, estimant qu'un maintien des aides pourrait s'avérer nécessaire. Du fait de "l'incertitude" économique engendrée par la propagation du variant Delta, "le comité attire l'attention sur le fait de bien doser la sortie des dispositifs", a déclaré à la presse son président Benoît Coeuré, en présentant son rapport final.

"Cette logique incitative est absolument justifiée dans une perspective de reprise rapide, mais l'incertitude est là et si cette reprise ne se manifestait pas ou si elle était moins forte que prévu, il faut pouvoir moduler le rythme de sortie des dispositifs", a-t-il insisté.

Le comité souligne d'ailleurs, dans son rapport remis mardi au Premier ministre Jean Castex, que plusieurs pays européens ont prolongé leurs aides jusqu'à la fin de l'année.

Un rendez-vous fin août à Bercy

Lors du débat au Parlement sur la loi de gestion de la crise sanitaire, des sénateurs ont d'ores et déjà demandé que la perte d'affluence et d'activité liée au pass sanitaire soit compensée par l'État.

De son côté, le ministère de l'Économie renvoie à fin août, le ministre Bruno Le Maire ayant prévu depuis fin mai de faire un point à ce moment-là sur la situation de l'économie et des entreprises, restant ouvert au maintien de certaines aides. Ce rendez-vous permettra notamment d'"avoir un peu de recul sur la mise en place du passe sanitaire", explique-t-on à Bercy. Le ministre recevra tout de même mercredi les représentants des exploitants de salles de cinéma, avec la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

Cette "clause de revoyure n'est pas une figure de style, il y aura un vrai besoin à la fin de l'été et puis en septembre, au moment de la préparation de la loi de finance pour 2022, d'évaluer la situation macroéconomique et de voir si le scénario de sortie de crise reste le même", a défendu Benoît Cœuré.

Des aides globalement efficaces

Le rapport final du comité de suivi, publié après un point d'étape en avril, confirme par ailleurs globalement que les aides massives mobilisées par l’État, notamment plus de 74 milliards d'euros de dépenses pour le fonds de solidarité, l'activité partielle et les exonérations de charges, ont bien fonctionné.

Elles ont permis d'éviter une explosion des défaillances d'entreprises, de limiter la casse sur l'emploi et de préserver en moyenne le pouvoir d'achat des Français, détaille le rapport. Le fonds de solidarité et l'activité partielle ont aussi permis en moyenne de compenser près de la moitié de la perte de bénéfice brut des entreprises durant la première vague, et la totalité de cette perte durant la deuxième vague.

"L'argent est allé aux entreprises qui en avaient besoin", a résumé Benoît Cœuré. Mais le rapport souligne toutefois que les difficultés structurelles des entreprises françaises perdurent : des marges inférieures à celles de leurs voisines européennes et un endettement supérieur.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer