La reconnaissance du génocide arménien par les députés du Bundestag, le 2 juin 2016, a provoqué la colère d'Ankara. Cela "va sérieusement affecter les liens turco-allemands", avait déclaré après le vote le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui vient d'interdire une visite officielle à des troupes allemandes postées en Turquie. Klaus-Peter Sick, du centre franco-allemand de recherche en sciences sociales Marc Bloch, à Berlin, juge que les liens très forts qui unissent les deux pays devraient empêcher la Turquie d'aller trop loin. Entretien.
Le Point.fr : Pour Erdogan, les députés qui ont voté la reconnaissance du génocide arménien ont le« sang corrompu » et sont « les bras prolongés des terroristes ». Êtes-vous étonné par ces réactions très violentes ?
Klaus-Peter Sick : Pas vraiment. Recep Tayyip Erdogan est un personnage imprévisible et irrationnel. Avec lui, tout est possible. Je crois même qu'il est potentiellement plus dangereux que Vladimir Poutine. Il est donc tout à fait imaginable que le bras de fer actuel continue encore quelque temps.
Ankara peut-elle décider de ne pas respecter l'accord signé avec l'Union européenne sur l'envoi vers la Turquie des migrants en situation irrégulière débarqués en Grèce ?
Je ne l'espère pas. C'est le pari que je fais. ...
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