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Entre attaques et ironie, Attal et Bardella confrontent deux visions de l'Europe
information fournie par Reuters 24/05/2024 à 07:32

Le Premier ministre français Gabriel Attal

Le Premier ministre français Gabriel Attal

A deux semaines des élections européennes, le Premier ministre, Gabriel Attal, et le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, ont confronté jeudi soir leurs visions de l'Europe lors d'un débat télévisé où les accusations de "mensonges" et de renoncement ont fusé des deux côtés.

Le camp présidentiel attend de ce duel un sursaut dans la campagne atone de la tête de liste Renaissance Valérie Hayer, qui stagne à 15,5%-16,5% dans les intentions de vote, largement devancée par la liste du RN conduite par Jordan Bardella, qui plafonne à 33% dans un sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio diffusé jeudi.

Autre signe alarmant pour le président Emmanuel Macron - qui refuse de "nationaliser" le scrutin du 9 juin -, la liste PS-Place publique de Raphaël Glucksmann réduit nettement l'écart avec la liste de la présidente du groupe Renew Europe au Parlement européen.

Gabriel Attal n'a eu de cesse jeudi soir sur France 2 de défendre la "vision" de Valérie Hayer, mais l'absence de la candidate a inspiré à Jordan Bardella une pique ironique. Il a qualifié le chef du gouvernement de "pyromane", lui imputant un bilan désastreux selon lui pour la France, et de "pompier qui vient au secours de votre candidate".

Invité par le chef de l'Etat à s'engager plus avant dans une campagne électorale à hauts risques de l'avis de plusieurs macronistes, Gabriel Attal, qui sait les dangers politiques d'une surexposition, s'est efforcé de ne pas démentir la réputation d'"arme anti-Bardella" distillée par l'Elysée.

Il s'est employé à mettre en difficulté son adversaire sur la politique énergétique européenne - singulièrement le nucléaire, sur lequel il l'a accusé de "raconter n'importe quoi" -, sur l'immigration et le concept "fumeux" de "double frontière" du RN, ainsi que sur les liens avec la Russie du parti cofondé par Jean-Marie Le Pen.

Le Premier ministre, qui a relevé des imprécisions de son adversaire, s'est également attaché à renvoyer Jordan Bardella aux contradictions et revirements du RN en matière communautaire, notamment le projet de sortie de l'euro aujourd'hui abandonné, et a multiplié les piques sur son assiduité et ses votes au Parlement européen : "Je ne suis pas comme vous, à changer d'avis sur tout".

L'eurodéputé a répliqué dans le même registre, s'offusquant du manque d'"élégance" et de la "caricature" du Premier ministre, et le rendant comptable du bilan d'Emmanuel Macron, qui "depuis sept ans rogne le pouvoir d'achat des Français".

Jordan Bardella a accusé l'exécutif européen de brader les intérêts économiques français et a appelé de ses voeux l'instauration d'un "patriotisme économique". Il a estimé en outre que le gouvernement a failli dans la lutte contre l'immigration irrégulière et qu'il impose une "immigration de fait accompli" avec le Pacte migratoire européen.

Au-delà des élections européennes se jouaient également dans ce débat les prémices de la guerre de succession pour la présidentielle de 2027, entre Gabriel Attal, 35 ans, et le dauphin annoncé de Marine Le Pen, 28 ans.

Les deux prétendants auront marqué chacun des points pour leurs camps respectifs, sans lever l'incertitude sur le scrutin du 9 juin.

LE DEBAT :

20h15 - La confrontation débute.

20h17 - Jordan Bardella déclare qu'"un projet" et "un bilan se font face". Il attaque Emmanuel Macron, qui "depuis sept ans rogne le pouvoir d'achat des Français". "Je veux une Europe qui assume le patriotisme économique."

20h19 - Gabriel Attal estime que l'enjeu du scrutin du 9 juin porte sur un choix d'avenir : "Est-ce qu'on sera plus forts en étant plus unis, ou en étant isolés, en se repliant sur nous?"

20h20 - La tête de liste RN s'inquiète d'un "risque d'effacement de la France sur la scène européenne et internationale". Il entend passer du "libre échange au juste échange" sur le plan économique, évoquant la concurrence commerciale de la Chine et des Etats-Unis. "Il faut mettre fin au temps de la naïveté".

20h23 - "L'Europe c'est la prospérité", dit Gabriel Attal. Elle "ne règlera pas les factures", rétorque son interlocuteur.

20H24 - A la "préférence nationale" voulue par le RN, le Premier ministre oppose le risque de "couper les jambes" à des entreprises françaises : "Comment vous réglez le problème des entreprises françaises qui ont des contrats publics dans d'autres pays européens?"

20h29 - Il faut protéger les entreprises européennes contre "la concurrence déloyale d'entreprises extra-européennes". "Il faut mettre des droits de douane" quand des secteurs industriels sont menacés, dit Jordan Bardella.

20h30 - "Il faut refaire de l'Europe un paradis énergétique", ajoute le président du RN, qui accuse l'exécutif français d'avoir "affaibli la politique nucléaire" de la France.

20h31 - "Il a raconté n'importe quoi sur le nucléaire", réplique Gabriel Attal.

20h33 - Le Premier ministre plaide pour la réforme du marché de l'électricité - qui entrera en vigueur en 2026 - qui "va permettre de baisser la facture" énergétique des Français, ce que réfute Jordan Bardella. "Vous ne lisez pas les lois" communautaires, lui dit Gabriel Attal, qui l'accuse de "mensonges".

20h34 - "Je reconnais bien là le talent macroniste de dire tout et son contraire", lance Jordan Bardella. "C'est mieux que les mensonges du lepénisme", répond Gabriel Attal.

20h40 - Gabriel Attal souligne que l'Union européenne "doit prendre [ses] responsabilités" sur la transition écologique. "C'est le combat de notre génération", poursuit-il, ajoutant à l'adresse du candidat RN qu'"il ne suffit pas d'être jeune pour incarner un espoir."

20h42 - "Le défi climatique est l'un des grands défis de notre génération", renchérit Jordan Bardella, pour qui les "ambitions environnementales irréalistes" du l'UE menacent entreprises et particuliers.

20h44 - Le candidat RN dénonce une politique "dogmatique" qui met en péril selon lui la filière automobile nationale (il évoque notamment l'interdiction de la vente de véhicules neufs à moteur thermique à l'horizon 2035).

20h46 - Gabriel Attal marque la nécessité de fixer des objectifs de long terme pour "sortir de la dépendance au pétrole". Deux millions de véhicules électriques seront produits en France en 2030, précise-t-il.

20h48 - Le Premier ministre attaque le président du RN, sur la défensive, à propos des revirements du parti de Marine Le Pen en matière communautaire : "Qu'est-ce qui fait que vous avez changé d'avis" sur l'euro, sur le Frexit, le marché européen...?

20h56 - "Il faut arrêter de mettre nos agriculteurs en concurrence avec des produits qui viennent du bout du monde", déclare Jordan Bardella, condamnant le CETA (accord de libre-échange entre l'UE et le Canada), le Mercosur auquel la France est opposée.

20h58 - "Vous avez voté contre le budget de la Politique agricole commune (PAC) en 2019", réplique le Premier ministre, qui défend les retombées commerciales du CETA pour l'UE.

21H00 - "Aucune clause miroir sur les fermes usines, aucune clause miroir sur la traçabilité", dénonce Jordan Bardella à propos du Comprehensive Economic and Trade Agreement. "Vous mentez aux agriculteurs M. Attal".

21h02 - "Quand je vous ai traité de menteur tout à l'heure, vous avez dit que j'étais irrespectueux", répond le Premier ministre.

21h04 - Jordan Bardella dénonce le Pacte migratoire européen, "une immigration de fait accompli". "L'immigration ce n'est pas un problème, c'est un projet" pour vous. Il appelle de ses voeux "un tournant migratoire", estimant que l'exécutif français est dans l'incapacité de contrôler les flux migratoires clandestins.

21h06 - "J'assume de soutenir le Pacte Asile Immigration" qui "va nous rendre beaucoup plus efficaces" face à l'immigration irrégulière. Il juge "révoltant" le rapprochement établi selon lui par l'extrême droite entre immigration et criminalité.

21h10 - Jordan Bardella, qui juge que l'agence Frontex de garde-frontières européens est "une hôtesse d'accueil pour migrants", défend le principe de "la double frontière", qui empêchera, selon son parti, les clandestins d'entrer dans l'UE et garantira la libre circulation dans l'espace Schengen aux seuls ressortissants de l'UE.

21h12 - Gabriel Attal dit débusquer des contradictions et un problème de faisabilité dans ce concept "fumeux" de "double frontière". Quid par exemple du contrôle journalier du "demi-million" de travailleurs transfrontaliers français, interroge-t-il. "Il y a plein de promesses, mais quand on gratte il n'y a rien derrière."

21h18 - Jordan Bardella se dit favorable à une "immigration de travail" pour répondre aux "besoins ponctuels" de l'économie française.

21h23 - A propos du conflit en Ukraine, Jordan Bardella estime qu'Emmanuel Macron "a jeté de l'huile sur le feu" en évoquant l'envoi de troupes sur le territoire ukrainien. "Le risque d'escalade est majeur. Je ne me joue pas général en chef de l'Europe", dit-il, ajoutant que le président français a mis en lumière "les divisions" du camp occidental.

21h25 - Gabriel Attal renvoie son interlocuteur à l'"alliance d'intérêts mutuels" entre la Russie et l'ancêtre du RN, le Front national, qui a bénéficié de financements russes. "Vous avez un contrat moral avec eux, vous n'êtes pas libres de vos votes" au Parlement européen. "Vous êtes faibles avec les forts et forts avec les faibles", lâche le Premier ministre.

21H26 - "Vous êtes caricatural", déclare Jordan Bardella, dénonçant la "naïveté" d'Emmanuel Macron à l'égard du président russe Vladimir Poutine. "Ce n'est pas Marine Le Pen qui a reçu Vladimir Poutine sur son lieu de vacances à Bregançon. C'est Emmanuel Macron", déclare-t-il. "La 'popol' que vous faites est un petit débat".

21h31 - "Jordan Bardella passe son temps à expliquer qu'il a déjà gagné", ironise Gabriel Attal au terme du débat. Evoquant le scénario d'une dissolution de l'Assemblée nationale française, évoqué par Marine Le Pen, en cas d'échec de la majorité présidentielle le 9 juin, il dit à l'eurodéputé: "Vous passez votre temps à parler d'une assemblée où vous n'êtes pas élu alors que vous n'êtes pas dans une assemblée où vous êtes élu".

"Vous détestez l'Europe", assène-t-il.

21h34 - Prié de dire quel message il souhaite adresser à la jeunesse, le président du RN répond porter "les espoirs d'une génération touchée par la crainte du lendemain, l'insécurité".

Il appelle l'électorat jeune, qui "a le coeur qui saigne en voyant l'état du pays", à se déplacer aux urnes le 9 juin.

Gabriel Attal appelle à "un vote responsable et d'espoir."

(Rédaction de Reuters)

9 commentaires

  • 24 mai 11:48

    Eh ! Les bookmakers, seules, les urnes diront le chemin de la veritè ! Le reste c est pschitt


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