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En Equateur, un référendum dans la tourmente
information fournie par AFP 21/04/2024 à 17:11

Le président équatorien Daniel Noboa vote lors d'un référendum sur plusieurs mesures du gouvernement contre le narcotrafic et les gangs, le 21 avril 2024 à Olon, dans l'ouest de l'Equateur ( AFP / Gerardo MENOSCAL )

Le président équatorien Daniel Noboa vote lors d'un référendum sur plusieurs mesures du gouvernement contre le narcotrafic et les gangs, le 21 avril 2024 à Olon, dans l'ouest de l'Equateur ( AFP / Gerardo MENOSCAL )

En plus de la violence criminelle, deux crises, l'une énergétique, l'autre diplomatique, frappent désormais l'Equateur qui se prononce dimanche par référendum sur plusieurs mesures du gouvernement contre le narcotrafic et les gangs.

Les opérations de vote ont débuté dimanche à 7H00 locales (12H00 GMT), a constaté l'AFP à Quito. Quelque 13,6 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour répondre par oui ou par non à onze questions posées par le président Daniel Noboa.

Des soldats distribuent du matériel électoral pour un référendum, le 20 avril 2024 à Quito, en Equateur ( AFP / Rodrigo BUENDIA )

Des soldats distribuent du matériel électoral pour un référendum, le 20 avril 2024 à Quito, en Equateur ( AFP / Rodrigo BUENDIA )

"Le résultat de cette consultation définira la direction et la politique d'Etat que nous prendrons pour relever le défi de la lutte contre la violence, le crime organisé, la lutte contre la corruption et pour la création d'emplois", a déclaré le président Noboa lors de l'ouverture du scrutin, prévu pour se terminer à 17H00 locales.

Parmi les principales propositions figurent l'extradition des ressortissants équatoriens liés au crime organisé, notamment vers les Etats-Unis.

L'Equateur, gangréné par le narcotrafic et la corruption, devenu la principale plateforme de l'exportation de cocaïne produite en Colombie et au Pérou voisins, fait face depuis mi-janvier à une grave crise sécuritaire provoquée par les gangs.

Le président Noboa, élu en novembre pour 18 mois, a déclaré le pays en "conflit armé interne" et a déployé l'armée pour neutraliser une vingtaine de ces groupes.

Une coordinatrice de bureau de vote prépare le matériel électoral pour un référendum, le 20 avril 2024 à Quito, en Equateur ( AFP / Rodrigo BUENDIA )

Une coordinatrice de bureau de vote prépare le matériel électoral pour un référendum, le 20 avril 2024 à Quito, en Equateur ( AFP / Rodrigo BUENDIA )

Depuis, au moins une douzaine d'hommes politiques, responsables locaux, ou encore des procureurs ont été assassinés. Vendredi, le maire d'une localité minière du sud du pays a été tué par balle, troisième assassinat d'un édile en trois jours, et cinquième en un an.

En août 2023, peu avant le premier tour de la présidentielle, le principal candidat de l'opposition, Fernando Villavicencio, avait été abattu à la sortie d'un meeting.

- "Aucun regret" -

À ces tensions s'ajoute la tempête diplomatique provoquée par l'assaut policier début avril sur l'ambassade du Mexique à Quito, pour capturer l'ancien vice-président de Rafael Correa (2007-2017), Jorge Glas (2013-2017), qui fait l'objet d'une enquête pour corruption.

Le président équatorien Daniel Noboa, équipé d'un gilet pare-balles et d'un casque de protection, vérifie les résultats d'une opération policière et militaire dans le quartier Socio Vivienda à Guayaquil, le 26 mars 2024  ( AFP / Gerardo MENOSCAL )

Le président équatorien Daniel Noboa, équipé d'un gilet pare-balles et d'un casque de protection, vérifie les résultats d'une opération policière et militaire dans le quartier Socio Vivienda à Guayaquil, le 26 mars 2024 ( AFP / Gerardo MENOSCAL )

M. Noboa, 36 ans, affirme qu'il n'a "aucun regret" concernant ce raid, qui a coûté au pays un procès toujours en cours devant la Cour internationale de justice (CIJ), et une condamnation internationale.

Malgré cette image écornée, "les gens approuvent" les décisions prises par M. Noboa "en matière de sécurité", commente à l'AFP le politologue Santiago Basabe, de la Faculté latino-américaine des sciences sociales (Flacso).

Au niveau national, l'urgence du moment est énergétique, depuis une semaine, avec de sévères rationnements d'électricité (jusqu'à 13 heures par jour à Quito) et une revue en urgence des installations hydroélectriques.

Des clients dans un magasin plongé dans la pénombre en raison des rationnements d'électricité, le 19 avril 2024 à Quito, en Equateur ( AFP / Rodrigo BUENDIA )

Des clients dans un magasin plongé dans la pénombre en raison des rationnements d'électricité, le 19 avril 2024 à Quito, en Equateur ( AFP / Rodrigo BUENDIA )

Conséquence de la sécheresse, du phénomène el Niño, mais aussi d'une mauvaise gestion administrative, de l'aveu même des autorités, cette pénurie d'électricité serait aussi le fait de "sabotages" liés à ses ennemis politiques, selon le président Noboa.

Un décret présidentiel vendredi a ordonné la mobilisation de la police et de l'armée "pour garantir la sécurité des infrastructures énergétiques cruciales afin de prévenir le sabotage, les attaques terroristes ou d'autres menaces susceptibles d'affecter leur fonctionnement".

- "Légitimer" -

"Nous subissons des attaques qui sont le résultat de notre lutte déterminée contre le crime organisé", a accusé le secrétaire d'État à la communication, Roberto Izurieta.

Les Equatoriens se prononceront également sur la participation de l'armée au contrôle des armes, sur l'alourdissement des peines pour les délits liés au crime organisé et sur la possibilité pour les forces de sécurité d'utiliser des armes saisies.

M. Noboa, qui devrait briguer un nouveau mandat en 2025, a également proposé la formalisation d'un travail payé à l'heure.

Sur les onze questions, qui font l'objet d'un vote individuel, six visent des réformes juridiques et cinq des amendements constitutionnels.

Manifestation contre le président équatorien Daniel Noboa, le 17 avril 2024 à Quito, en Equateur ( AFP / Rodrigo BUENDIA )

Manifestation contre le président équatorien Daniel Noboa, le 17 avril 2024 à Quito, en Equateur ( AFP / Rodrigo BUENDIA )

Pour le politologue Basabe, le référendum n'apportera pas de changements substantiels. Il s'agit de questions auxquelles "il est difficile de dire non", qui sont surtout "un moyen de légitimer le gouvernement en place".

Selon lui, le gouvernement a "l'espoir de pouvoir gagner le référendum", deux sondages réalisés ces derniers jours confirmant cette tendance. Pour M. Noboa, "dimanche le Oui gagnera".

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