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En Autriche, le candidat d'extrême droite battu sur le fil
information fournie par Reuters 23/05/2016 à 17:55

LE CANDIDAT D'EXTRÊME DROITE BATTU SUR LE FIL DANS LA PRÉSIDENTIELLE AUTRICHIENNE

LE CANDIDAT D'EXTRÊME DROITE BATTU SUR LE FIL DANS LA PRÉSIDENTIELLE AUTRICHIENNE

par François Murphy

VIENNE (Reuters) - Alexander Van der Bellen, un ex-dirigeant des Verts âgé de 72 ans, sera le prochain président de l'Autriche, évitant à son pays de devenir le premier membre de l'Union européenne à élire au suffrage universel un chef d'Etat d'extrême droite.

Les résultats très serrés du dépouillement des bureaux de vote dimanche n'avaient pas permis de désigner un vainqueur et il a fallu attendre la fin du décompte de centaines de milliers de votes par correspondance pour connaître l'issue du scrutin, qui opposait Alexander Van der Bellen à Norbert Hofer, le candidat du Parti de la liberté autrichien (FPÖ), eurosceptique et islamophobe.

Le ministère de l'Intérieur a finalement annoncé que Van der Bellen l'avait emporté avec 50,3% des voix contre 49,7% à Hofer. Dimanche soir, Norbert Hofer était crédité de 51,9% des voix et Alexander van der Bellen de 48,1%.

Norbert Hofer a reconnu sa défaite sur sa page Facebook, remerciant ses partisans et se félicitant de son score.

"Bien sûr, je suis triste aujourd'hui. J'aurais aimé veiller sur notre magnifique pays en étant votre président", a-t-il écrit.

La défaite de celui qui était donné favori pendant la campagne électorale, dominée par le dossier de l'accueil des réfugiés et des migrants, évite un revers embarrassant aux dirigeants européens, de plus en plus menacés par la montée en puissance des partis nationalistes, eurosceptiques et anti-immigration.

"Soulagement de voir les Autrichiens rejeter le populisme et l'extrémisme. Chacun doit en tirer les leçons en Europe", a ainsi déclaré sur Twitter le Premier ministre français, Manuel Valls.

Au Front national français, donné en tête des intentions de vote pour l'élection présidentielle de l'an prochain, Florian Philippot a parlé de "courte défaite numérique mais vraie victoire politique" en Autriche, ajoutant que "la dynamique populaire est du côté des idées nationales".

LE CHANCELIER REMPLACÉ ENTRE LES DEUX TOURS

Norbert Hofer, 45 ans, se décrit lui-même comme de centre droit et il a appelé pendant la campagne les électeurs à ne pas se laisser abuser par les arguments selon lesquels il serait un président dangereux.

Au premier tour de l'élection, le 24 avril, il était arrivé largement en tête avec 35% des voix contre 21% pour Alexander Van der Bellen tandis que les candidats du SPÖ (social-démocrate) et de l'ÖVP (conservateurs chrétiens), les deux partis qui dominaient la vie politique autrichienne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, avaient été éliminés.

Le SPÖ et l'ÖVP n'avaient pas donné de consigne de vote pour le second tour.

Les résultats sans précédent du premier tour ont provoqué ces dernières semaines des changements radicaux à Vienne. Le chancelier social-démocrate Werner Faymann, à la tête d'une grande coalition de gouvernement avec l'ÖVP, a démissionné et a été remplacé par Christian Kern, ancien patron des chemins de fer.

Werner Faymann avait notamment été critiqué dans son camp pour avoir durci les règles d'accueil des migrants et celles du droit d'asile pour les réfugiés. Les demandes d'asile ont bondi l'an dernier en Autriche, dépassant 90.000 pour 8,5 millions d'habitants.

Le chef de l'Etat autrichien joue traditionnellement un rôle protocolaire mais ses pouvoirs lui permettent de nommer le chancelier et de révoquer le gouvernement; il assume en outre le pouvoir de chef des armées.

Les prochaines élections législatives sont programmées en 2018 mais un scrutin anticipé pourrait accélérer l'arrivée au pouvoir du FPÖ, que les sondages créditent de plus de 30% d'intentions de vote, un score qui en ferait le possible pilier d'une future coalition.

(Marc Angrand pour le service français, édité par Tangi Salaün)

3 commentaires

  • 23 mai 19:55

    Dans une époque qui voit dans de plus en plus de pays, la médiocrité se développer et même s'imposer, il est heureux de voir qu'en Autriche, comme lors des régionales en France, le pire n'est pas toujours certain. Rassurant aussi de voir que c’est un « européen convaincu » militant écologiste et…professeur d’économie. Amusant de voir les reproches que lui adressé N. Hofer : « gauchiste .. » soutenu par l’élite… »


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