Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Une prof, neuf élèves tués: en Autriche, l'incompréhension après le drame
information fournie par AFP 11/06/2025 à 21:15

Des fleurs et des bougies déposées devant un établissement scolaire où dix personnes ont été tuées par balles la veille, le 11 juin 2025 à Graz, en Autriche ( AFP / Alex HALADA )

Des fleurs et des bougies déposées devant un établissement scolaire où dix personnes ont été tuées par balles la veille, le 11 juin 2025 à Graz, en Autriche ( AFP / Alex HALADA )

"Merci Hanna pour les quinze années passées à tes côtés": l'Autriche s'est recueillie mercredi au lendemain de la mort dans un établissement scolaire de Graz de dix personnes tuées par un ancien élève, une épreuve inédite dans ce pays paisible.

"C'est difficile de croire que tu doives nous quitter si tôt", a confié Kenan en pleurs en saluant la mémoire de sa sœur Hanna, tombée sous les balles du tireur, devant une foule réunie au cœur de la ville pour une émouvante cérémonie.

Six jeunes filles et trois garçons, dont un Franco-Autrichien et un Polonais, âgés de 14 à 17 ans, ainsi qu'une enseignante ont succombé aux tirs de l'assaillant.

Onze personnes ont été blessées, dont neuf se trouvent en soins intensifs mais sont désormais "hors de danger", selon la police. Parmi eux, deux Roumains et un Iranien.

- "Panique, larmes, peur" -

Leur destin a basculé mardi vers 10H00 (08H00 GMT) quand un Autrichien de 21 ans a ouvert le feu sur des élèves en pleine classe.

Des fleurs et des bougies déposées devant l'établissement scolaire de Graz, où dix personnes ont été tuées par balles la veille, le 11 juin 2025 en Autriche ( AFP / Alex HALADA )

Des fleurs et des bougies déposées devant l'établissement scolaire de Graz, où dix personnes ont été tuées par balles la veille, le 11 juin 2025 en Autriche ( AFP / Alex HALADA )

Paul Nitsche, professeur de religion, se trouvait seul dans une salle. Il raconte avoir entendu une détonation puis le bruit des douilles tombant sur le sol dans le couloir.

"Quelque chose a basculé en moi, je me suis levé d'un bond et j'ai décidé de courir", dit-il. Dans sa fuite, il aperçoit le tireur qui "essaie d'enfoncer la porte d'une classe avec un fusil".

"En dévalant les escaliers, je me dis que ce n'est pas vrai, que c'est un film", poursuit ce pasteur. Mais la réalité le rattrape quand il voit les corps allongés à terre et le silence glaçant s'installer dans ce lieu d'ordinaire plein de vie.

Lors de la cérémonie, une élève a raconté d'abord "l'incrédulité" quand les coups de feu ont retenti. Mais "nous avons soudain compris que nous devions sortir de là, le plus vite possible. Sortir de la cour de récréation. Sauter par-dessus la clôture", a-t-elle décrit. "Nous avons essayé de protéger les plus jeunes".

Des personnes se recueillent lors d'une minute de silence à la mémoire des victimes tuées par balles dans un établissement scolaire la veille, le 11 juin 2025 à Graz, en Autriche ( AFP / Alex HALADA )

Des personnes se recueillent lors d'une minute de silence à la mémoire des victimes tuées par balles dans un établissement scolaire la veille, le 11 juin 2025 à Graz, en Autriche ( AFP / Alex HALADA )

La jeune fille a évoqué "la panique, les larmes, la peur, mais aussi la solidarité".

Les forces de l'ordre sont intervenues en quelques minutes mais l'auteur avait déjà semé la mort. Il s'est suicidé dans les toilettes après son crime, d'après la police qui a commencé à mener une reconstitution des faits pour tenter d'y voir plus clair.

Les enquêteurs ont découvert lors d'une perquisition à son domicile "une bombe artisanale" non utilisable et des messages d'adieu adressés à sa mère, mais ils n'offrent aucun indice sur son mobile.

Une petite fille allume une bougie dans la cathédrale Saint-Etienne de Vienne, le 11 juin 2025, en hommage aux victimes de la tuerie scolaire survenue la veille à Graz ( APA / GEORG HOCHMUTH )

Une petite fille allume une bougie dans la cathédrale Saint-Etienne de Vienne, le 11 juin 2025, en hommage aux victimes de la tuerie scolaire survenue la veille à Graz ( APA / GEORG HOCHMUTH )

Pour commettre l'attaque, le tireur a utilisé un fusil et une arme de poing qu'il détenait légalement. Il avait été scolarisé dans cet établissement accueillant environ 400 jeunes mais n'avait pas terminé son cursus.

Certains médias affirment qu'il avait été harcelé. Sur les plateaux des télévisions, on s'interroge aussi sur la facilité de se procurer des armes à feu en Autriche et sur leur nombre important en circulation. Sécurité privée, chasse et tir sportif: 1,5 million sont recensées pour 9,2 millions d'habitants.

- "Surréaliste" -

Le président Alexander Van der Bellen, venu mercredi à Graz apporter son soutien, a appelé "à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter à l'avenir une telle souffrance".

Le président Alexander Van der Bellen lors d'une cérémonie en commémoration aux victimes de la tuerie scolaire, le 11 juin 2025 à Graz ( APA / ERWIN SCHERIAU )

Le président Alexander Van der Bellen lors d'une cérémonie en commémoration aux victimes de la tuerie scolaire, le 11 juin 2025 à Graz ( APA / ERWIN SCHERIAU )

"Et si nous arrivons à la conclusion que la législation autrichienne sur les armes doit être modifiée, alors nous le ferons", a-t-il promis.

L'Autriche n'avait jamais été confrontée à une telle violence scolaire et la tragédie a plongé le pays dans la stupeur.

"C'est surréaliste. On ne peut ni mettre des mots ni saisir le sens" de ce qui s'est passé, témoigne Ennio, un lycéen venu se recueillir aux côtés de ses camarades. "Laissez-nous pleurer en paix", souffle-t-il.

Bougies et fleurs, programmes radio et télé interrompus, sonneries des cloches des églises et messages de solidarité dans les transports viennois: l'heure est à l'unité face à l'impensable.

Les drapeaux noirs ont été hissés sur les bâtiments publics et le silence s'est fait dans le pays un jour exactement après la tuerie.

Le drapeau noir en signe de deuil sur la façade de l'Opéra de Vienne, à la mémoire des victimes tuées par balles dans un établissement scolaire de Graz la veille, le 11 juin 2025 en Autriche ( APA / HELMUT FOHRINGER )

Le drapeau noir en signe de deuil sur la façade de l'Opéra de Vienne, à la mémoire des victimes tuées par balles dans un établissement scolaire de Graz la veille, le 11 juin 2025 en Autriche ( APA / HELMUT FOHRINGER )

"C'est l'horreur", "Pourquoi?": le choc fait la une des journaux et l'incompréhension reste très partagée, le quotidien "Kurier" faisant le choix d'une couverture en noir.

De la France à l'Ukraine, de nombreux dirigeants européens ont fait part de leur émotion tout comme le pape Léon XIV qui a adressé ses "prières aux victimes", alors que le continent a été secoué par plusieurs attaques en milieu scolaire et universitaire ces dernières années.

4 commentaires

  • 11:54

    85554976 si mais ne reclamez pas ce nom trop fort vous pourriez etre décu dans vos certitudes.


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi