C'est un homme détruit. À 52 ans, Michel-Thierry Atangana a la santé chancelante et enchaîne les séjours à l'hôpital. Ce Français d'origine camerounaise impute ses problèmes aux longues années de détention, qu'il a passées à Yaoundé. Nommé en 1994 pour représenter un consortium d'entreprises françaises du BTP réclamant près de 100 milliards de francs CFA (environ 150 millions d'euros) à l'État camerounais, cet homme d'affaires a été condamné en juillet 1997 à 15 ans de prison. Il en a finalement passé 17 dans une cellule de 7 mètres carrés.
« Une condamnation irrégulière », dénonce son avocate Marie-Agnès Nicolas du cabinet Hughes Hubbard & Reed. « Conduit au procès sans avocat après une garde à vue de 52 jours, là où la loi locale prévoit qu'elle ne peut excéder 4 jours, Michel-Thierry Atangana a été condamné nuitamment sans avoir pu faire valoir ses droits », argue-t-elle. Le verdict, tombé à 4 heures du matin, n'a même pas été communiqué à l'intéressé. Ses avocats affirment ne toujours pas connaître les chefs d'accusation précis qui ont été retenus contre lui.
« La France m'a abandonné »
« On m'a accusé de tout : de détournement de fonds publics dans le but de soutenir un opposant au pouvoir en place (Titus Edzoa, lui-même incarcéré pendant de longues années dans le même bâtiment, NDLR), mais aussi de grand gangstérisme d'État ! »...
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