Juchés sur une balle de foin, une demi-douzaine de jeunes agriculteurs dégainent leurs smartphones comme un seul homme. Ils veulent garder un souvenir de la parade des moissonneuses organisée par Massey-Ferguson dans un champ près de Beauvais. C'est maintenant au tour de la start-up française Airinov et de son drone de montrer de quoi elle est capable. Petit, léger, discret, le drone fait pâle figure à côté des monstres d'acier. Devant un parterre d'hommes sceptiques, une jeune fille lâche l'appareil face au vent. L'aile en polypropylène expansé s'envole en faisant le bruit d'une abeille. Tout le monde lève la tête pour la suivre du regard tout en écoutant les explications délivrées au micro. L'avion miniature donne l'impression de virevolter dans le ciel, mais il suit un plan de vol précis (qu'un ordinateur a calculé pour lui) de manière à couvrir toute la parcelle à analyser. La vraie prouesse, ce n'est pas le vol du drone en lui-même, mais le capteur qu'il emporte sous son ventre. Il a fallu plusieurs années à Airinov et l'Inra pour le mettre au point. Ses quatre yeux sont capables d'observer le segment infrarouge renvoyé par la plante pour obtenir des infos sur son taux de chlorophylle. "Cela permet de déduire les besoins en azote zone par zone et de concevoir un traitement sur mesure", explique Romain Faroux, l'un des trois fondateurs d'Airinov. Ce fils d'agriculteur passé par une formation à HEC prédit un avenir radieux aux drones...
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer