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Des structures du grand âge face à une situation financière "dramatique" et "inédite"
information fournie par Boursorama avec AFP 22/04/2024 à 17:56

Treize organisations du secteur du grand âge, public et associatif, ont tiré lundi la sonnette d'alarme sur la "gravité de la situation" financière, d'une ampleur "inédite", touchant leurs établissements et les services d'autonomie à domicile.

( AFP / VALERY HACHE )

( AFP / VALERY HACHE )

"La situation est totalement inédite. Cela n'est jamais arrivé (...) de constater une (telle) situation presque généralisée de déficit", a souligné Emmanuel Sys, président de la Conférence nationale des directeurs d'établissements pour personnes âgées et handicapées (CNDEPAH) lors d'une conférence de presse.

Après une année 2022 "alarmante", 2023 s'est terminée sur un constat "dramatique", a-t-il ajouté, mettant en avant "le risque d'arrêt d'activités".

Le secteur public et associatif représente quelque 5.200 établissements, soit 450.000 places pour les personnes en perte d'autonomie.

Douze autres organisations, comme Nexem, la Mutualité française, l'Una, étaient présentes à cette conférence de presse, un événement "rare" témoignant de la "gravité de la situation", selon M. Sys.

En cause, "l'accélération de la déconnexion entre les recettes et les dépenses", qui ont nettement augmenté avec l'inflation (énergie, alimentation...) et les revalorisations salariales importantes accordées depuis le Ségur de la Santé de 2020.

Pour Pascal Champvert, président de l'AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées), la situation est "extrêmement grave et totalement choquante", "l'immense majorité" des structures étant en déficit alors même que la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), leur principal financeur, "va être en excédent" en 2024.

Les chefs d'établissements "se refus(ent)" à "compter les croûtons dans la soupe ou les biscottes au petit-déjeuner", comme le "faisait l'ancienne direction d'Orpea" (groupe privé d'Ehpad rebaptisé depuis Emeis), clouée au pilori dans un livre-enquête début 2022, a relevé M. Champvert.

"Beaucoup d'établissements ne survivront pas à une année 2024 dans les mêmes conditions", a assuré Marc Bourquin, conseiller stratégie à la Fédération hospitalière de France (FHF), qui a publié jeudi une enquête montrant que près de 85% des Ehpad publics, soit quasiment le double de 2019, ont enregistré un déficit en 2023.

La Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés solidaires (Fehap) a déjà fait état de "fermetures d'unités ou de services" dans certains établissements.

Dans ce contexte, l'ensemble des structures "appellent à une action immédiate et volontariste des pouvoirs publics".

Elles demandent un nouveau fonds d'urgence, en évaluant les besoins à près de 1,4 milliard d'euros, ainsi qu'une augmentation des tarifs.

Alors qu'entre 2030 et 2040, le nombre des plus de 85 ans va bondir de plus de 50%, elles réclament aussi un grand débat ou une loi sur le grand âge, un texte attendu de longue date par le secteur.

6 commentaires

  • 22 avril 19:15

    "l'immense majorité" des structures étant en déficit : oui normal de plus en plus de retraites pauvres qui ne peuvent pas payer ou pas assez, rendant de facto le tarif de ceux qui payent plus pour les autres totalement prohibitif. et donc leur entrée en Ephad le plus tard possible.


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