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Crise agricole: la FNSEA s'impatiente, les ONG quittent une réunion sur les pesticides
information fournie par Boursorama avec AFP 13/02/2024 à 08:11

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, sur le barrage de l'autoroute A16, près de Beauvais, le 28 janvier 2024. ( AFP / JULIEN DE ROSA )

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, sur le barrage de l'autoroute A16, près de Beauvais, le 28 janvier 2024. ( AFP / JULIEN DE ROSA )

A moins de quinze jours du Salon de l'agriculture, le syndicat majoritaire FNSEA veut voir le gouvernement "accélérer le tempo" avec des annonces "concrètes" et les associations environnementales claquent la porte d'une réunion sur l'évaluation des pesticides.

Parmi les sujets urticants, tant pour les agriculteurs que les défenseurs de l'environnement, figure le suivi des usages de pesticides.

Huit ONG environnementales ont quitté une réunion du Comité d'orientation stratégique et de suivi (COS) du plan Ecophyto, qui s'est tenue dans l'après-midi au ministère de l'Agriculture, avec le gouvernement, des élus et des représentants des agriculteurs et de l'industrie.

Ce plan, qui vise une réduction de moitié de l'utilisation des pesticides d'ici 2030 (par rapport à 2015-2017), a été suspendu par le Premier ministre Gabriel Attal "le temps de mettre en place un nouvel indicateur" qui remplacerait le Nodu, principal outil de mesure français.

Les ONG, dont le WWF France, la Fondation pour la Nature et l'Homme et la LPO, ont quitté la réunion avant même son commencement, faisant du maintien du Nodu "une ligne rouge": "On n'avait pas de raison de participer à cette réunion qui pour nous était une mascarade, alors même que les décisions avaient déjà été annoncées par le Premier ministre", a déclaré à l'AFPTV François Veillerette, porte-parole de l'association Générations Futures.

"Il n'est pas acceptable, alors qu'aucune décision n'a été prise, de quitter une réunion d'échange et de concertation", a réagi le ministère de l'Agriculture, soulignant que les ONG avaient été "reçues spécifiquement" avant la réunion par quatre ministres (Agriculture, Transition écologique, Recherche et Santé).

A l'issue du Cos, le gouvernement a "réaffirmé" l'objectif de réduction des pesticides du plan Ecophyto. "Le choix de l'indicateur final n'est pas encore fait" et sera annoncé "d'ici le Salon de l'agriculture", a-t-on indiqué lors d'un "brief" avec la presse.

- "Accélérer le tempo" -

L'objectif de l'échange était avant tout de "poser le problème": examiner les différents indicateurs existants, dont le Nodu franco-français et le HRI1 européen.

Ce dernier, qui "pondère les substances par leur dangerosité, fait apparaître une baisse plus forte [des usages] sur les dernières années que le Nodu, mais il reste dans les deux cas une marche importante à franchir", a-t-on précisé de source gouvernementale.

Le gouvernement assure par ailleurs avancer sur les grands dossiers agricoles, alors que la FNSEA s'impatiente.

Le président de la puissante Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) Arnaud Rousseau hausse le ton depuis dimanche dans la presse: "Personne n'a intérêt à nous balader", a-t-il dit, prévenant que sans "avancée concrète", les agriculteurs n'hésiteraient pas à redescendre dans la rue.

"On n'est pas dans le bon tempo (...), il faut accélérer le tempo", a-t-il relevé sur BFM-TV, mais aussi sur franceinfo, exhortant le gouvernement à des actes avant la tenue du Salon de l'agriculture à Paris (24 février-3 mars) et prévenant que la qualité de l'accueil du président de la République Emmanuel Macron en dépendrait.

Après deux semaines de blocages de routes et d'actions parfois tumultueuses, les manifestants ont levé le camp début février à la suite de trois salves d'annonces de Gabriel Attal sur des sujets aussi divers que les pesticides, les retraites des exploitants, la simplification des normes et des aides à l'élevage ou à l'agriculture bio.

Lundi matin, Matignon a annoncé que Gabriel Attal recevrait mardi à 16H30 les syndicats majoritaires —FNSEA et Jeunes Agriculteurs— en présence du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau et de sa ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher.

Les deux ministres chargés de l'Agriculture "verront dans la semaine chacune des organisations syndicales", notamment pour évoquer le projet de loi sur le renouvellement des générations, a-t-on précisé au cabinet de Marc Fesneau.

"Je mets au défi quiconque de me trouver un moment politique où on aura fait autant de choses en aussi peu de temps", a déclaré Marc Fesneau, interrogé lundi au salon Wine Paris, appelant à la "patience" car une loi ou un décret "ne se fait pas sur un coin de table".

Rue de Varenne, on précise que le gouvernement travaille "tous les dossiers". Les annonces de Gabriel Attal — avec des mesures d'urgence chiffrées à 400 millions d'euros par Bercy — ont commencé à être déclinées concrètement, affirme-t-on au ministère, en évoquant par exemple l'ouverture depuis le 5 février des dispositifs d'indemnisation pour les éleveurs et de multiples réunions en préfecture en vue de la "simplification" administrative.

3 commentaires

  • 13 février 09:26

    Depuis des années la FNSEA se laisse acheter par les gouvernements sans régler le problème de fond. Cela continue les petites exploitations continueront à ne pas pouvoir vivre de leur travail et les gros continueront à rouler en Mercedes et Range Rover.
    Ceux qui sont censés nous nourrir devraient un peu plus réfléchir doù vient le problème.


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