Ce 18 mai 2014 devait être un jour de recueillement pour tous les Tatars de Crimée. À Simferopol, capitale de la région autonome, plusieurs milliers d'entre eux étaient attendus au pied de la stèle à la mémoire du "Sürgünlik" : la déportation ordonnée par Staline en 1944 de deux cent dix mille personnes d'ethnie tatare, peuple collaborateur du IIIe Reich aux yeux des Soviétiques.
Pourtant, dimanche, le souvenir a laissé place à la colère. En ce jour symbolique, les Tatars, minoritaires en Crimée (seulement 12 % de la population, soit 250 000 personnes), se sont en effet vu interdire toute "action de masse" par les autorités locales, vassales de Moscou depuis le rattachement (le 16 mars 2014) de la péninsule à la Fédération de Russie. Soixante-dix ans après, les rues de Simferopol étaient de nouveau quadrillées par les forces de l'ordre et les véhicules blindés.
Il fallait aller quelques kilomètres plus loin, dans le village d'Ak-metchet (ancien nom tatar de Simferopol), pour retrouver rassemblés quelque vingt mille irréductibles venus saluer la mémoire de ces milliers d'hommes et de femmes traqués par les soldats soviétiques, puis "placés dans des wagons à bestiaux à destination de l'Asie centrale [Ouzbékistan, Kazakhstan, NDLR]", rappelle Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l'Institut Thomas-More. "Des milliers d'entre eux ont péri pendant le trajet, et en quatre ans seulement, le quart de ce peuple avait disparu",...
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