C'est "un peu comme si Omicron menaçait de retirer 1.000 à 1.500 infirmiers de nos établissements - sachant qu'il en manque déjà autant", a résumé le patron de l'AP-HP.
Martin Hirsch à Paris, le 30 mars 2020. ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )
Le mois de janvier va être particulièrement tendu dans les hôpitaux français, sous l'effet du variant Omicron qui va provoquer de nombreuses hospitalisations mais également beaucoup d'arrêts maladie parmi les soignants, a averti jeudi 30 décembre le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch.
"La première certitude, c'est que ça va tanguer" , a-t-il prévenu dans une interview aux Échos , alors que le variant Delta continue "d'entraîner de nombreuses admissions" et que la vague Omicron, plus contagieux selon l'OMS, monte en puissance.
Si les formes sont plutôt "légères", "nous constatons qu'il frappe déjà un grand nombre de soignants , (...) le taux d'absentéisme augmente fortement, avec des arrêts maladie qui se multiplient et aucune équipe complète", alerte Martin Hirsch.
Le patron de l'AP-HP a évoqué le cas du Royaume-Uni, ou la vague a quelques jours d'avance sur la France. "Avec Omicron, 25% de leurs soignants avaient été arrêtés. Cela n'a plus rien à voir avec la première vague", marquée par un absentéisme autour de 11%, a-t-il souligné.
"Déprogrammations supplémentaires"
C'est "un peu comme si Omicron menaçait de retirer 1.000 à 1.500 infirmiers de nos établissements - sachant qu'il en manque déjà autant", résume-t-il, parlant de "15 jours cruciaux". Cela entraînera des déprogrammations supplémentaires, "en chirurgie comme en médecine, sauf indications vitales et transplantations". Une consigne ministérielle prévoit déjà, pour éviter la pénurie, que les soignants "positifs mais asymptomatiques" continuent de travailler.
En Île-de-France, 380 personnes ont été admises en soins critiques cette semaine, portant le nombre total de patients à 700. Au 7 janvier, ce nombre devrait continuer d'augmenter, avec 830 à 1.000 malades concernés, selon Martin Hirsch. Or, "75% des patients en réanimation n'ont soit pas de vaccin, soit une seule dose" , précise-t-il.
En cette période de vacances et de circulation d'autres pathologies hivernales, "l'absence de médecine de ville" pose aussi des difficultés: "impossible de faire venir un médecin à domicile en ce moment, et donc Samu et urgences sont sursollicitées", relève le directeur général de l'AP-HP, espérant que les choses reviennent à la normale avec la rentrée.
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