Secrétaire général adjoint de la Société française d'anesthésie, le professeur Jean-Michel Constantin, anesthésiste-réanimateur à la Pitié-Salpêtrière (Paris), explique que les hôpitaux ne devraient pas avoir à faire de choix entre les patients à sauver et les autres. À condition, bien sûr, que tout le monde respecte le confinement et que celui-ci soit efficace. Il reste cependant inquiet, les moyens humains étant sous pression.Le Point : La France peut-elle connaître une situation à l'italienne où se multiplient les témoignages de soignants obligés de trier les patients et de choisir ceux qui doivent être réanimés et les autres ?Les notions de tri et de choix sont différentes. Le tri est déjà au c?ur de notre métier, indépendamment de l'épidémie de Covid-19. Nous ne plaçons pas tous les patients en réanimation. Lorsque nous pensons que celle-ci n'apportera pas à la sortie un confort de vie significatif, nous décidons de ne pas réanimer le patient dont l'état est trop grave. Ces décisions sont encadrées. Elles sont collégiales et se font en pleine transparence avec les proches. Il ne s'agit pas d'un choix binaire. Lorsque nous avons un doute, nous avons la possibilité de placer nos patients dans une situation « d'attente » pendant vingt-quatre ou quarante-huit heures, ce qui permet d'observer leur réaction et de prendre le temps de décider sereinement. Ces questions éthiques et médicales sont déjà au c?ur de...
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