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Colombie: l'ancien président Uribe sera jugé pour subornation de témoins
information fournie par AFP 10/04/2024 à 01:51

L'ancien président colombien (2002-2010) Alvaro Uribe lors d'une conférence de presse après avoir témoigné sur un massacre de 1997 au bureau du procureur général à Bogota, le 27 novembre 2023 ( AFP / Juan BARRETO )

L'ancien président colombien (2002-2010) Alvaro Uribe lors d'une conférence de presse après avoir témoigné sur un massacre de 1997 au bureau du procureur général à Bogota, le 27 novembre 2023 ( AFP / Juan BARRETO )

L'ancien président colombien Alvaro Uribe (2002-2010), figure tutélaire de la droite conservatrice et l'un des hommes politiques les plus influents du pays, sera jugé pour subornation de témoins, a annoncé mardi le bureau du procureur.

C'est la première fois dans l'histoire du pays qu'un ex-chef de l’État est traduit devant les tribunaux.

Le bureau du procureur n'a pas précisé la date du procès d'Alvaro Uribe qui risque jusqu'à huit ans d'emprisonnement pour les faits qui lui sont reprochés.

En octobre, la justice avait rejeté une énième demande de clore cette enquête sur l'ancien président, mis en cause pour corruption et fraude procédurale dans une affaire de subornation de témoins.

Au pouvoir, M. Uribe avait mis en oeuvre une politique de fermeté à l'égard des guérillas d'extrême-gauche opérant dans le pays, politique applaudie par ses partisans mais vivement critiquée par l'opposition de gauche.

Affaibli par ses démêlés judiciaires, Alvaro Uribe reste le héraut et une personnalité phare de la droite, qui a dû céder le pouvoir à la gauche pour la première fois dans l'histoire de la Colombie avec l'élection à la présidence de Gustavo Petro en 2022

- Boomerang -

L'ancien président colombien (2002-2010) et sénateur Alvaro Uribe (C) à son arrivée au Palais de justice pour une audience devant la Cour suprême à Bogota, le 8 octobre 2019 ( AFP / Raul ARBOLEDA )

L'ancien président colombien (2002-2010) et sénateur Alvaro Uribe (C) à son arrivée au Palais de justice pour une audience devant la Cour suprême à Bogota, le 8 octobre 2019 ( AFP / Raul ARBOLEDA )

M. Uribe, accusé sur plusieurs fronts d'avoir des liens avec les narcotrafiquants et les paramilitaires, a subi un effet boomerang du système judiciaire colombien.

En 2012, il avait déposé une plainte contre un sénateur de gauche, Ivan Cepeda, pour un complot présumé contre lui, basé sur un faux témoignage, tentant de l'impliquer dans les activités criminelles de groupes paramilitaires.

La Cour suprême s'était abstenue de poursuivre M. Cepeda et avait au contraire commencé à enquêter sur M. Uribe. Les juges ont conclu qu'il avait tenté de manipuler les témoins pour discréditer son adversaire et ont ordonné en août 2020 son assignation à résidence.

M. Uribe avait alors démissionné du Sénat et son dossier avait été transféré à un tribunal ordinaire, qui avait levé cet ordre d'assignation.

Selon sa défense, l'ancien sénateur, âgé aujourd'hui de 71 ans, n'a fait que contacter des témoins pour qu'ils disent la vérité dans le cadre d'enquêtes sur son éventuelle implication avec des groupes paramilitaires d'extrême droite, un lien qu'Uribe a toujours nié.

- "Nouvelles preuves" -

Mardi en fin de journée, il n'avait pas encore réagi à l'annonce de son futur procès.

"Le président Uribe est innocent, la seule chose qu'il a faite a été de chercher à se défendre de la recherche de témoignages truqués contre lui", a commenté Paloma Valencia, une sénatrice de sa formation du Centre démocratique (droite).

M. Cepeda, interrogé par une TV locale, a quant à lui exprimé sa "satisfaction". "Cela fait plus d'une décennie, pratiquement 12 ans, que nous nous battons devant les tribunaux. (...) Après tant de tentatives pour clore cette affaire, la voix de la justice a fini par se faire entendre".

Diego Cadena, l'un des avocats de l'ancien président dans cette affaire, doit également être jugé pour avoir offert de l'argent à un ancien paramilitaire afin qu'il revienne sur son témoignage contre M. Uribe. Le bureau du procureur a fait état mardi de "nouvelles preuves" dans cette affaire.

Début mars, la Cour suprême a élu une nouvelle procureure générale, Luz Adriana Camargo Garzon, en remplacement de Francisco Barbosa nommé par le président conservateur Ivan Duque (2018-2022) et accusé par ses détracteurs d'avoir tenté d'enterrer l'affaire contre M. Uribe.

Plusieurs autres enquêtes sont en cours contre l'ex-président conservateur. En novembre dernier, il avait témoigné dans une enquête sur sa connaissance préalable présumée d'un massacre et du meurtre d'un défenseur des droits de l'homme.

Cette enquête découle du témoignage de l'ancien chef paramilitaire Salvatore Mancuso, qui a été extradé de Colombie vers les États-Unis en 2008, sous l'administration Uribe, et a été rapatrié en février dans son pays. Il est emprisonné mais collabore avec la justice pour tenter d’obtenir une réduction de peine.

Une enquête est également ouverte devant un tribunal argentin pour sa responsabilité présumée dans plus de 6.000 exécutions et disparitions forcées de civils commises entre 2002 et 2008 sous son gouvernement. La justice argentine n'a pas encore statué sur cette affaire.

1 commentaire

  • 10 avril 07:18

    S'attaquer à la gauche est mortel .


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