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Climat : Air France compte notamment sur les carburants durables pour baisser ses émissions de CO2 de 12% d'ici 2030
information fournie par Boursorama avec Media Services 13/04/2022 à 14:40

( AFP / ERIC PIERMONT )

( AFP / ERIC PIERMONT )

Les nouveaux engagements d'Air France sont révélés au moment où le transport aérien est pointé du doigt pour sa contribution au réchauffement bien qu'il ne représente qu'entre 2,5 et 3% des émissions totales de CO2.

Air France annonce de nouveaux engagements ce mercredi 13 avril. La compagnie vise en effet une baisse de 12% de ses émissions de CO2 en valeur absolue en 2030 par rapport à 2019, via notamment le renouvellement de sa flotte et un recours accru aux carburants durables. Cet objectif correspond à une baisse de 30% des émissions par passager-kilomètre - un des indices de référence du secteur - sur 11 ans, selon l'entreprise, le différentiel étant dû à la croissance prévue du trafic, évaluée par le secteur à quelque 2% en rythme annuel.

Ces nouveaux engagements sont révélés au moment où le transport aérien est pointé du doigt pour sa contribution au réchauffement bien qu'il ne représente qu'entre 2,5 et 3% des émissions totales de CO2. Mais cette part relative est vouée à augmenter, étant donné le rythme de croissance que le secteur prévoit au-delà des effets du Covid-19 qui a quasiment divisé par trois sa clientèle mondiale en 2020 par rapport à 2019.

Cette année-là, 4,5 milliards de voyages en avion ont eu lieu dans le monde. En 2050, l'Association du transport aérien international (Iata), le porte-voix des compagnies, en envisage 10 milliards. Les membres de l'Iata se sont engagés à "zéro émission nette" de CO2 en 2050, grâce à des réductions nettes mais aussi au recours controversé à des compensations carbone. Cet objectif 2050 a été réaffirmé ce mercredi par Air France.

Son engagement pour 2030, qui représenterait une accélération de ses efforts, a été soumis au consortium de référence "Science-Based Targets initiative", qui valide que des objectifs sont fondés sur la science du climat et en ligne avec l'accord de Paris. La compagnie française revendique ainsi avoir réduit ses émissions nettes de 6% entre 2005 et 2019, malgré un trafic en hausse de 32%.

Pour réduire ses émissions nettes, Air France fait valoir qu'elle investit massivement dans des appareils de nouvelle génération moins polluants que leurs prédécesseurs, comme les moyen-courriers Airbus A220 et long-courriers A350. "D'ici 2030, ces appareils représenteront 70% de la flotte Air France contre 7% aujourd'hui grâce à un investissement d'un milliard d'euros par an d'ici 2025", a assuré la compagnie.

Celle-ci veut aussi intensifier le recours aux carburants d'aviation durables, d'origine non fossile, avec "au moins 10% d'incorporation sur l'ensemble de ses vols (d'ici à 2030), et 63% en 2050", contre 1% actuellement au départ de France, conformément à la réglementation.

Parmi les autres leviers, Air France mentionne l'optimisation des trajectoires de vol et des opérations au sol, la lutte contre le gaspillage alimentaire et le développement de l'intermodalité en coopération avec la SNCF.

Les préconisations d'experts pour "voyager bas carbone"

Le cercle de réflexion The Shift Project a présenté jeudi 7 avril ses plans pour "voyager bas carbone". Quand ils voyagent, les Français parcourent 42% des distances en avion, 43% en voiture, et 10% en train. Et les longs voyages (à plus de 900 kilomètres du domicile) ont fortement augmenté entre 2008 et 2019, surtout grâce à l'avion.

Pourtant, "afin de contribuer, comme tous les secteurs, à l’objectif de neutralité carbone (en 2050), la mobilité à longue distance doit baisser ses émissions de gaz à effet de serre sur un rythme annuel de 5% par an" , soulignent les auteurs du rapport. La mobilité longue distance doit donc s’électrifier, et le trafic aérien "progressivement décroître". Le Shift Project propose une "limitation progressive des vols long-courriers", en limitant les créneaux ou en alourdissant la fiscalité, tout en tenant compte "des enjeux spécifiques aux départements et régions d’Outre-mer".

Des offres alternatives aux voyages intercontinentaux en avion doivent alors "rendre attractifs les voyages beaucoup plus lents, les séjours qui durent plus longtemps, et les destinations plus proches, intra-européennes", selon ce rapport de près de 200 pages destiné aux citoyens mais aussi aux acteurs du tourisme et de la mobilité, et dirigé par Béatrice Jarrige, consultante et ex-chef économiste de la SNCF. Des offres touristiques plus lentes et décarbonées devraient "s’accompagner d’une flexibilisation de la prise de congés (pour pouvoir prendre des vacances moins souvent mais plus longues)".

Pour remplacer l'avion, le plan prévoit notamment de tripler la part du train dans ces longs déplacements. Mais il faudra investir dans le rail au niveau français et européen pour que l'offre soit variée (trains régionaux, à grande vitesse, de nuit, au long cours), internationale et accessible à tous, avec une réduction de la TVA.

Pour voyager, la voiture "électrique, petite, légère, peu puissante et économe", sera seulement "complémentaire au voyage en train" et souvent louée, si l'on ne peut pas rouler à vélo. La mise en place de ce volet "longue distance" du plan global de transformation de l'économie française (PTEF), porté par l'ONG, induit une division par plus de deux des emplois dans le secteur aérien (-38.000 équivalents temps plein), mais une multiplication par deux du besoin dans le secteur ferroviaire (+37.000 ETP).

"Ne parier que sur les propositions technologiques (hydrogénéification de l’aérien, biocarburants, efficacité énergétique des flottes d’avion, électrification des voitures) augmente les risques de ne plus pouvoir voyager dans les décennies à venir", soulignent les auteurs du rapport.

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1 commentaire

  • 13 avril 14:57

    il y a assez de nourriture comme ca ... faut favoriser la production de carburant sur les surfaces cultivables ...betterave , cereales riches en amidon ...


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