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Clap de fin pour Burton of London, "la plus anglaise des marques françaises"
information fournie par Boursorama avec AFP 14/02/2024 à 09:54

( AFP / THOMAS SAMSON )

( AFP / THOMAS SAMSON )

Après de nombreux atermoiements devant le tribunal de commerce de Paris, l'enseigne française Burton of London a été placée en liquidation judiciaire mardi, au grand désarroi de ses quelque 200 salariés, nouvelles victimes de la profonde crise traversée par le prêt-à-porter.

La route a été longue pour cette enseigne de milieu de gamme qui se définit comme "la plus anglaise des marques françaises" et a débouché sur une impasse.

Le groupe français de prêt-à-porter – initialement la filiale française d'une marque anglaise fondée en 1904 – avait été racheté pour un euro symbolique fin 2020 par l'entrepreneur Thierry Le Guénic.

Si la crise Covid a pesé sur les performances de l'entreprise, "les origines des difficultés sont antérieures", selon M. Le Guénic, interrogé l'année dernière par l'AFP. L'entrepreneur a évoqué des magasins qui, "depuis dix ans, ne sont pas rentables".

Placé en procédure de sauvegarde en octobre 2022, Burton of London avait commencé à réduire la voilure en février 2023, fermant 26 de ses 109 points de vente, espérant ainsi atteindre la rentabilité.

Mais cela n'a pas suffi et la procédure de sauvegarde s'est muée en redressement judiciaire en juin 2023.

Aucun candidat n'ayant proposé une offre de reprise globale, la direction de Burton of London avait été autorisée par les juges à présenter un plan de continuation alternatif, qui aurait permis d'abandonner une partie de la dette.

Mais celui-ci n'a pas convaincu les juges du tribunal de commerce qui ont alors décidé d'arrêter les frais et ont placé l'entreprise en liquidation judiciaire.

Burton of London n'est pas l'unique société rachetée par Thierry Le Guénic à avoir subi un funeste sort.

En 2020, M. Le Guénic a acquis l'enseigne d'ameublement Habitat – liquidée en décembre dernier - ainsi que, avec l'investisseur Stephane Collaert, le chausseur San Marina, liquidé en 2023 – entreprise dont il s'était désengagé en juillet 2021, a précisé son entourage.

L'enseigne de lingerie Orcanta appartenant à M. Le Guénic a également été liquidée à la rentrée 2023, selon le site spécialisé Fashion Network.

- "Catastrophe sociale" -

La liquidation de Burton of London prononcée mardi devrait entraîner la fermeture des magasins ainsi qu'un plan social sur la totalité du personnel, même s'il pourrait y avoir des propositions de reprise de magasins à l'unité, avait indiqué une source proche du dossier à l'AFP début février.

Selon Anne-Marie Da Costa, déléguée syndicale de la CFTC, Burton of London emploie quelque 200 salariés et possède 46 magasins, qui ont fermé samedi dernier. Le siège a fermé lundi, a-t-elle encore précisé à l'AFP.

Lorsque Thierry Le Guénic a acquis la société "via sa société Ulysse Capital, 658 salariés travaillaient chez Burton of London pour 122 magasins dans toute la France", a rappelé la CFTC dans un communiqué de presse.

"Aujourd'hui, il ne reste plus rien", déplore la CFTC.

Elle accuse M. Le Guénic qui "a refusé de faire tout apport dans la société malgré les aides qu'il a reçu (sic) de l'Etat" et "a pris des décisions au profit des sociétés du groupe et au détriment de Burton of London".

"Après les 228 licenciements déjà prononcés" lors du premier PSE en février 2023, "200 personnes se retrouvent à nouveau sur le carreau", selon la CFTC qui dénonce "une catastrophe sociale gravissime".

Camaïeu, Kookaï, Naf Naf, Gap France, Don't Call me Jennyfer, André, San Marina, Minelli, Pimkie, Comptoir des Cotonniers, Du Pareil au Même, Sergent Major, Princesse Tam Tam, Kaporal, IKKS... Le prêt-à-porter traverse une violente crise depuis plus d'un an.

Certaines entreprises coupent dans les effectifs et ferment des magasins, comme Pimkie, d'autres sont placées en redressement judiciaire, comme Naf Naf, et, plus rarement, liquidées, à l'image de San Marina.

Ces marques bien connues des centres-villes français ont souffert d'un cocktail détonnant: pandémie, inflation, hausse des prix de l'énergie, des matières premières, des loyers et des salaires ou encore concurrence de la seconde main et de la "fast fashion".

8 commentaires

  • 14 février 12:04

    Bref, seule solution pour sortir de ce cercle vicieux : contrôler la destination des aides, les assortir de compensation (une aide n'est pas un argent de poche...) et les reprendre en cas d'abus !


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