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Les mesures anti-COVID contestées à travers la Chine, heurts à Shanghaï
information fournie par Reuters 27/11/2022 à 18:33

 (Actualisé tout du long)
    par Casey Hall, Josh Horwitz et Martin Quin Pollard
       SHANGHAI/PEKIN, 27 novembre (Reuters) - Plusieurs
centaines de manifestants ont affronté la police dimanche soir à
Shanghaï alors que le mouvement de contestation contre les
restrictions drastiques imposées à la population chinoise dans
le cadre de la lutte contre le COVID-19 semble s'étendre à de
nombreuses villes du pays trois jours après l'incendie meurtrier
d'un immeuble résidentiel dans la région du Xinjiang.
        Cette vague de désobéissance est sans précédent en Chine
depuis l'accession au pouvoir de Xi Jinping en 2012, la
politique de "zéro COVID" imposée par le dirigeant chinois
suscitant une frustration croissante au sein de la population
près de trois ans après le début de la pandémie.
  
        "Je suis ici parce que j'aime mon pays, mais je n'aime
pas mon gouvernement (...) Je veux pouvoir sortir librement,
mais je ne peux pas. Notre politique de lutte contre le COVID-19
est un pari et elle n'est pas fondée sur la science ou la
réalité", a dit Shaun Xiao, un manifestant à Shanghaï, centre
financier de la Chine, dont l'économie pourrait pâtir des
confinements imposés par les autorités dans chaque foyer
potentiel de contaminations par le coronavirus responsable de la
maladie.
  
        Des manifestants sont aussi descendus dimanche dans les
rues de Wuhan, où le COVID-19 est apparu fin 2019 avant de se
répandre à travers le monde, et de Chengdu. A Pékin, de petits
groupes ont organisé des veillées dans le calme. Des étudiants
de nombreuses universités ont aussi manifesté leur colère au
cours du week-end à travers le pays.
  
        Le mécontentement d'une partie de la population chinoise
à l'égard de la politique "zéro COVID" s'est transformé en
contestation dans la rue à la suite de la mort de 10 personnes
jeudi soir dans l'incendie d'un immeuble résidentiel à Urumqi,
la capitale du Xinjiang, dans l'ouest de la Chine.
  
        "À BAS XI JINPING"
  
        Les images du sinistre diffusées sur les réseaux sociaux
ont nourri l'idée selon laquelle les mesures de confinement dans
cette ville avaient entravé les secours et contribué à ce bilan
de 10 morts. Au cours d'une conférence de presse organisée à la
hâte samedi matin, les dirigeants d'Urumqi ont rejeté ce
scénario, alors qu'une grande partie des quatre millions
d'habitants de la capitale du Xinjiang ont interdiction de
sortir de chez eux depuis une centaine de jours, soit l'un des
plus longs confinements imposés en Chine depuis le début de la
pandémie.
  
        La police a été déployée en nombre dimanche à Shanghaï
sur l'avenue Wulumuqi - autre façon d'orthographier le nom
d'Urumqi - où une veillée aux chandelles a dégénéré samedi en
manifestation.
  
        "Nous réclamons seulement nos droits humains de base. On
ne peut pas sortir de chez nous sans subir un test. C'est
l'accident au Xinjiang qui a fait déborder les gens", a dit un
manifestant âgé de 26 ans à Shanghaï, refusant de donner son nom
en raison des risques liés à la situation.
  
        "Les gens ici ne sont pas violents mais la police les
arrête sans raison. Ils ont essayé de m'attraper mais les gens
tout autour de moi m'ont tenu les bras si fort et m'ont tiré en
arrière que j'ai pu m'échapper."
  
        Des centaines de personnes s'étaient de nouveau
rassemblées au même endroit dimanche soir. Certaines
brandissaient des feuilles blanches en signe de protestation.
  
        Dans la nuit de samedi à dimanche, certains manifestants
ne se sont pas contentés de réclamer la fin des confinements
mais ont aussi scandé "A bas le Parti communiste chinois, à bas
Xi Jinping", selon des témoins et des vidéos diffusées sur les
réseaux sociaux.
  
        Des scènes similaires ont eu lieu dimanche à Chengdu,
métropole du sud-ouest de la Chine, où, selon des images
diffusées sur internet, la foule a là aussi brandi des feuilles
blanches et scandé : "Nous ne voulons pas de dirigeants à vie.
Nous ne voulons pas d'empereurs".
  
        Xi Jinping a été reconduit en octobre à la tête du Parti
communiste chinois après avoir obtenu la suppression de la
limitation du nombre de mandats. Le dirigeant chinois s'est en
outre entouré d'un bureau politique entièrement composé de
fidèles.
  
        MANIFESTATION À L'UNIVERSITÉ TSINGHUA DE PÉKIN
  
        A Wuhan, des vidéos sur les réseaux sociaux ont montré
des centaines d'habitants manifester dans les rues, abattre des
barrières métalliques et démonter des tentes destinées aux tests
de dépistage.
  
        Des scènes similaires semblent avoir eu lieu dans
plusieurs villes dimanche, notamment à Lanzhou, dans le
nord-ouest du pays.
  
        Reuters n'a pas été en mesure de vérifier l'authenticité
de ces vidéos.
  
        A Pékin, plusieurs dizaines de personnes ont participé à
un rassemblement pacifique contre les mesures anti-COVID à la
prestigieuse université Tsinghua, au cours duquel elles ont
entonné l'hymne national, montrent là encore des images sur les
réseaux sociaux.
  
        Deux manifestations apparemment spontanées ont aussi
éclaté dimanche soir dans le quartier de Chaoyang.
  
        Dans l'une d'elles, au moins une centaine de personnes
ont brandi des papiers blancs. Dans l'autre, la foule a repris
divers slogans, dont "Nous ne voulons pas de masques, nous
voulons la liberté. Nous ne voulons pas de tests anti-COVID,
nous voulons la liberté".
  
        La Chine a enregistré nettement moins de contaminations
et de morts dus au COVID-19 que la plupart des autres pays,
relativement à sa population, mais le nombre quotidien de
contaminations ces derniers jours n'y a jamais été aussi élevé
depuis le début de la pandémie. Et alors que les restrictions
sont levées quasiment partout ailleurs dans le monde, elle
multiplie les mesures de confinement à travers son territoire
conformément à sa politique de "zéro COVID".
  
 (Martin Quin Pollard, Yew Lun Tian, Eduardo Baptista et Liz Lee
à Pékin, Brenda Goh, Josh Horwitz, David Stanway, Casey Hall et
Engen Tham à Shanghaï et la rédaction de Shanghaï, rédigé par
Tony Munroe; version française Camille Raynaud, Kate Entringer
et Bertrand Boucey)
 

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