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Changement climatique : il est "crucial" de limiter les voyages aériens, selon une ONG
information fournie par Boursorama avec Media Services 08/03/2022 à 12:15

( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / JUSTIN SULLIVAN )

( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / JUSTIN SULLIVAN )

Après la crise qui a divisé par trois en 2020 le nombre de passagers aériens en Europe, "il faut agir vite pour éviter une augmentation rapide des émissions de l'aviation", a plaidé T and E, en rappelant que le trafic aérien avait explosé de 83% entre 2005 et 2019.

Un rapport de l'ONG Transport and Environment (T and E) publié ce mardi 8 mars préconise de limiter ou réduire les déplacements, en particulier les voyages d'affaires, pour faire tomber à zéro la contribution nette du secteur aérien européen au réchauffement climatique à l'horizon 2050.

"Il sera crucial de réduire ou limiter la demande des passagers (pour les voyages aériens) car les carburants et appareils zéro émission ne seront pas prêts à être déployés en masse avant les années 2030", souligne l'ONG.

Elle met ainsi à jour sa "feuille de route" pour une décarbonation de l'aviation, publiée pour la première fois en 2018, avant la crise du Covid-19, les engagements européens en faveur d'un "zéro émission nette" d'ici au milieu du siècle, et une prise de conscience encore plus aiguë de l'urgence climatique .

La principale organisation représentative des compagnies aériennes à l'échelle mondiale, l'Iata, vise elle aussi "zéro émission nette" en 2050, misant en particulier sur les progrès technologiques, dont les carburants durables.

Mais l'Iata n'envisage pas une limitation du trafic aérien, estimant que le secteur transportera 10 milliards de passagers par an au niveau mondial dans 28 ans, contre 4,5 en 2019.

Après la crise qui a divisé par trois en 2020 le nombre de passagers aériens en Europe, "il faut agir vite pour éviter une augmentation rapide des émissions de l'aviation", a plaidé T and E, en rappelant que le trafic aérien avait explosé de 83% entre 2005 et 2019.

Pour l'ONG, cela passera par "la fin du développement des aéroports en Europe (...) et la réduction de moitié des voyages d'affaires par rapport aux niveaux pré-Covid", quand les déplacements pour motifs professionnels contribuaient au tiers des émissions de l'aérien.

Un tel objectif serait facilité par des habitudes prises pendant la crise sanitaire, notamment les vidéoconférences, fait remarquer l'ONG, qui préconise néanmoins aussi une limitation des voyages aériens de loisirs , en particulier les long-courriers, au niveau de 2019.

L'un des ressorts d'incitation à voler moins serait de mettre fin aux "scandaleuses exemptions de taxes" dont bénéficie le secteur, dont sur le kérosène, et d'inclure les liaisons aériennes extra-communautaires dans les quotas d'émissions (ETS) européens, selon T and E.

Le secteur aérien européen s'est élevé contre ces taxes au nom du risque de distorsion de concurrence.

La feuille de route de l'ONG prévoit comme le secteur aérien des réductions d'émissions via un volet technologique (nouveaux avions, carburants, contrôle aérien optimisé).

"Des pertes de plus en plus irréversibles" selon le rapport du Giec

Le dernier rapport du Giec est alarmant. Selon les experts climat de l'ONU, le changement climatique a déjà entraîné des "pertes irréversibles" pour la nature et pourrait s'il n'est pas freiné déclencher des réactions en chaîne aux effets potentiellement catastrophiques pour les espèces, dont l'humain.

"Le changement climatique a causé des dommages substantiels et des pertes de plus en plus irréversibles aux écosystèmes", soulignent d'emblée les experts du Giec.

Des effets qui touchent toutes les formes de vie sur Terre et qui sont liés entre eux par un vaste réseau de causes et de conséquences. "La vulnérabilité des humains et des écosystème sont interdépendants. Les tendances non-soutenables actuelles de développement augmentent l'exposition des écosystèmes et des populations aux risques climatiques".

Leur capacité d'adaptation au réchauffement est "limitée" et plusieurs ont déjà atteint ou sont proches de ces limites. Ainsi, les vagues de chaleur se multiplient dans les océans, dont l'acidification affecte la vie marine.

Comme les coraux, dont les moins profonds "ne devraient pas survivre jusqu'à la fin du siècle si le réchauffement se poursuit sans relâche". Les forêts, tropicales ou boréales, sont également particulièrement menacées, avec l'augmentation des températures, de l'aridité et des incendies. Des hausses de mortalité de 20% ont été enregistrées pour les arbres dans certaines régions.

A 4°C de réchauffement, la moitié de l'Amazonie pourrait se transformer en savane avec des conséquences désastreuses, cet immense puits de carbone se mettant au contraire à relâcher son CO2, accélérant de ce fait le réchauffement en un cycle catastrophique... Le pergélisol, sol gelé en permanence, pourrait de son côté commencer à dégeler avec + 2°C, relâchant son contenu d'immenses volumes de méthane, gaz à effet de serre plus puissant que le CO2.

A l'heure de la "sixième extinction de masse" le réchauffement ajoute sa pierre à la mise en danger de nombreuses espèces, et a même déjà conduit à lui seul à l'extinction de deux d'entre elles, un crapaud d'Amérique latine et un petit rongeur présent sur une île du Pacifique.

Environ 13% des espèces pourraient être "en grand danger" d'extinction directement à cause du réchauffement à + 4°C et 9% dès + 1,5°C. Ce qui est déjà 1.000 fois plus que le taux naturel. Terrestre ou marine, animale ou végétale, la menace est partout.

7 commentaires

  • 08 mars 13:12

    Ah oui, il est prudent d'arrêter le voyage aérien mais surtout pas l'expansion inconsidérée du numérique et l'inflation de mails, de QR codes, de photos et de vidéos postées à tort et à travers sur des milliards de smartphones et qui font que le numérique, c'est deja plus de dégagement de CO2 que tout l'aérien avant Covid et que c'est projeté à deux fois les émissions de l'aérien en 2025.


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