L'?il journalistique se pose volontiers là où se dévoile l'ambition intime, la noble ? celle qui n'est pas diffusée sur M6, mais imprimée sur papier Gallimard ?, qui consiste à déclarer son amour à l'être aimé. D'autant plus lorsque l'auteur, mort en 1996, jouit d'un crédit infini et, qui plus est, savait écrire. Entre les « Animour » et les « chère grande duchesse » laissés à la postérité, les récits journaliers et les considérations météorologigues, les lettres* de François Mitterrand à Anne Pingeot regorgent d'informations précieuses sur le rapport de l'ancien chef de l'État à la politique. On y découvre un homme qui ne brûle pas toujours de passion pour la chose publique. C'est souvent avec un ton désabusé, las, que Mitterrand évoque telle réunion politique ou tel déplacement dans le « brouillard » et le « givre » nivernais. Ainsi cet aveu : « Je n'ai qu'un goût modéré pour ces échanges avec le public, toujours inconnu, qu'il faut convaincre avec les discours et des idées, tâche absurde quand on sait que seuls l'amour, les actes et l'exemple ont une force conquérante. »
Plus loin, dans une lettre de 1964, il narre de façon distanciée la journée type du député de Nevers qu'il est. À 6 h 30, il sort « avec peine d'un rêve confus ». Ensuite, taxi, train (« Un express pas pressé »). Puis « des discours (...) méandreux et filandreux » ; présence en commission des finances où on l'a vu « ...
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