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Cannes: Jafar Panahi défie Téhéran, Scarlett Johansson devient cinéaste
information fournie par AFP 20/05/2025 à 22:05

Le réalisateur, scénariste et producteur iranien Jafar Panahi arrive pour la projection du film « Un simple accident » lors de la 78e édition du Festival de Cannes, le 20 mai 2025 ( AFP / Miguel MEDINA )

Le réalisateur, scénariste et producteur iranien Jafar Panahi arrive pour la projection du film « Un simple accident » lors de la 78e édition du Festival de Cannes, le 20 mai 2025 ( AFP / Miguel MEDINA )

Pour la première fois depuis 15 ans, le cinéaste iranien Jafar Panahi a pu se déplacer en personne à Cannes pour présenter "Un simple accident", un thriller en forme de défi aux autorités de Téhéran et d'introspection pour ses dissidents.

La projection du film, en lice pour la Palme d'or, était l'un des évènements du jour, avec celle du premier long métrage de réalisatrice d'une star d'Hollywood, Scarlett Johansson, et le retour de l'actrice francophile et francophone Jodie Foster, dans un film français signé Rebecca Zlotowski.

L'homme politique iranien Ebrahim Azizi (g), l'acteur iranien Majid Panahi (3ème à gauche), le réalisateur, scénariste et producteur iranien Jafar Panahi (centre) et l'acteur iranien Vahid Mobasseri (d), lors de la 78e édition du Festival de Cannes, le 20 mai 2025 ( AFP / Miguel MEDINA )

L'homme politique iranien Ebrahim Azizi (g), l'acteur iranien Majid Panahi (3ème à gauche), le réalisateur, scénariste et producteur iranien Jafar Panahi (centre) et l'acteur iranien Vahid Mobasseri (d), lors de la 78e édition du Festival de Cannes, le 20 mai 2025 ( AFP / Miguel MEDINA )

Peu de montées des marches auront été aussi symboliques que celle de Panahi, 64 ans, et de son équipe: très grand nom du cinéma iranien, le réalisateur de "Taxi Téhéran" ou "Trois visages" est habitué à voir ses oeuvres primées dans les plus grands festivals, beaucoup moins à fouler les tapis rouges.

Depuis sa condamnation en 2010 pour "propagande contre le régime", il n'avait pu se rendre à aucun de ces rendez-vous internationaux. Nul ne sait quel sort lui réserveront les autorités de Téhéran après ce onzième long-métrage qui s'en prend très directement à elles et à l'arbitraire des forces de sécurité.

L'an dernier, un autre cinéaste iranien, Mohammad Rasoulof, a choisi l'exil, arrivant clandestinement à Cannes pour son film brûlot "Les graines du figuier sauvage" (prix spécial du jury).

- La justice et la vengeance -

Le réalisateur iranien Jafar Panahi après la projection de son film "Un simple accident" le 20 mai 2025 à Cannes ( AFP / Miguel MEDINA )

Le réalisateur iranien Jafar Panahi après la projection de son film "Un simple accident" le 20 mai 2025 à Cannes ( AFP / Miguel MEDINA )

Comme lui, Panahi a tourné dans la clandestinité. Au mépris des lois, plusieurs de ses actrices apparaissent cheveux nus, comme récemment dans "Mon gâteau préféré" du couple de cinéastes Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha, sélectionnés à Berlin l'an dernier puis condamnés à des peines de prison avec sursis pour "propagande contre le régime et obscénité".

Thriller très réussi, "Un simple accident" raconte l'histoire d'un homme enlevé par d'anciens détenus convaincus qu'il était leur tortionnaire en prison. Le long-métrage est aussi une réflexion sur la justice et la vengeance face à l'arbitraire.

Avec ce film, Panahi, incarcéré à deux reprises dans son pays, devient un candidat très sérieux à la Palme d'or, décernée samedi par la présidente du jury Juliette Binoche. Actrice engagée, celle-ci l'a régulièrement soutenu.

Son compatriote Saeed Roustaee présentera jeudi "Woman and Child". Sa dernière venue à Cannes pour "Leïla et ses frères", en 2022, lui a valu une peine de six mois de prison en Iran.

- "Historique et très actuel" -

Seconde star hollywoodienne à présenter un premier film dans la section Un certain regard cette année, après Kristen Stewart avec "The chronology of water", Scarlett Johansson a, pour sa part, fait salle comble avec "Eleanor the Great" - "un rêve devenu réalité", a-t-elle confié, citée sur le site spécialisé Variety.

Le long métrage de l'actrice de 40 ans, vue dans "Lost in translation" et "Match Point", suit Eleanor Morgenstein (June Squibb) qui, à 94 ans, retourne à New York pour prendre un nouveau départ après des décennies passées en Floride.

L'actrice et réalisatrice américaine  Scarlett Johansson et les actrices américaine June Squibb et britannique Erin Kellyman arrivent pour la projection du film "Eleanor the Great" le 20 mai 2025 à Cannes ( AFP / Miguel MEDINA )

L'actrice et réalisatrice américaine Scarlett Johansson et les actrices américaine June Squibb et britannique Erin Kellyman arrivent pour la projection du film "Eleanor the Great" le 20 mai 2025 à Cannes ( AFP / Miguel MEDINA )

"C'est un film sur l'amitié, sur le deuil, sur le pardon. Et je pense que ce sont tous des thèmes dont nous avons particulièrement besoin aujourd'hui (...) C'est un film que je trouve historique et également très actuel", a poursuivi Scarlett Johansson.

L'autre film en compétition, "Fuori", adapte l'histoire d'une autrice italienne, Goliarda Sapienza, incarcérée pour vol en 1980. Ce long-métrage, réalisé par Mario Martone et avec Valeria Golino, signe le retour de l'Italien de 65 ans dans la course à la Palme, après "Nostalgia" en 2022 et "L'Amour meurtri" en 1995.

Daniel Auteuil, Jodie Foster, Rebecca Zlotowski et Virginie Efira après la projection du film "Vie privée" le 20 mai 2025 à Cannes ( AFP / Bertrand GUAY )

Daniel Auteuil, Jodie Foster, Rebecca Zlotowski et Virginie Efira après la projection du film "Vie privée" le 20 mai 2025 à Cannes ( AFP / Bertrand GUAY )

Hors compétition (section Cannes Première), les festivaliers devaient découvrir en soirée "Vie privée", le nouveau thriller psychologique de Rebecca Zlotowski ("Les enfants des autres", "Une fille facile") qui, aux côtés de Virginie Efira et Daniel Auteuil, a embauché Jodie Foster.

Présent à Cannes pour le 25e anniversaire de son film "Amours chiennes", le Mexicain Alejandro González Iñárritu a enfin annoncé préparer une installation artistique sur l'œuvre qui l'a révélé à partir de rushs non utilisés. Elle sera présentée en septembre et octobre à la Fondation Prada à Milan, puis à Los Angeles et au Mexique. Le cinéaste prévoit également de ressortir le film en septembre.

2 commentaires

  • 22:37

    Tout à fait. La pensée en dehors de l’université à du soucis à se faire


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