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Budget : l'inflation transforme les plans de Bercy en casse-tête
information fournie par Boursorama avec Media Services 10/06/2022 à 14:50

Le ministère, qui tablait sur une croissance de 4% sur 2022, va revoir sa copie dans les prochaines semaines face à une conjoncture économique tendue par la guerre en Ukraine. Avec la promesse répétée de ne pas augmenter les impôts, sa marge de manoeuvre s'annonce très limitée.

(illustration) ( AFP / BERTRAND GUAY )

(illustration) ( AFP / BERTRAND GUAY )

Alors que l'exécutif travaille encore sur sa loi sur le pouvoir d'achat, le Budget 2023 sur lequel Bercy va ensuite plancher, s'annonce compliqué à boucler pour respecter le rythme envisagé de réduction du déficit public. A quelques jours d'élections législatives très disputées, le gouvernement a commencé à distiller quelques détails sur les mesures de pouvoir d'achat attendues dans une loi dédiée et un projet de budget rectificatif fin juin.

La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé mardi que la réindexation des pensions de retraites atteindrait 4% et qu'un chèque inflation serait versé à la rentrée aux plus modestes. Mais pour l'instant, le gouvernement se garde de chiffrer l'ensemble des mesures, certaines n'étant d'ailleurs pas totalement arbitrées.

Selon l'OFCE, ce paquet pouvoir d'achat pourrait atteindre quelque 9 milliards d'euros (en faisant notamment l'hypothèse d'une hausse de 2% du point d'indice, référence pour la rémunération des fonctionnaires).

Ces dépenses s'ajouteront aux près de 30 milliards d'euros déjà mis sur la table depuis fin 2021 pour amortir la hausse des prix de l'énergie.

Le gouvernement comptait initialement ramener le déficit public à 5% du PIB cette année, mais ces mesures le porterait plutôt à 5,6%, après 6,5% l'an dernier, selon l'OFCE. "Ce sera 5% cette année", a pourtant encore assuré le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal vendredi sur franceinfo , en rappelant l'engagement d'Emmanuel Macron de le ramener sous les 3% en 2027. Une gageure, surtout que le gouvernement maintient sa promesse de ne pas augmenter les impôts.

Prévisions de croissance de la Banque mondiale pour 2022 et 2023 dans les principales économies mondiales ( AFP /  )

Prévisions de croissance de la Banque mondiale pour 2022 et 2023 dans les principales économies mondiales ( AFP / )

"Non seulement on ne veut pas les augmenter, mais on veut continuer à les baisser", a insisté Gabriel Attal, qui a annoncé une loi de programmation des finances publiques pour la rentrée, en même temps que le Budget 2023 Déjà, les prémices d'une modération de certaines promesses présidentielles se font entendre. Bruno le Maire assurait récemment que la baisse promise des impôts de production de 7 milliards d'euros serait engagée dès 2023. Le sera-t-elle en totalité? "Rien n'est décidé à ce stade", répond-on à Bercy. "La baisse (...) des impôts de production pour les entreprises aura lieu en 2023", a simplement indiqué M. Attal vendredi, sans précision.

Le gouvernement reste également muet sur la revalorisation promise du point d'indice qui sert de base à la rémunération des fonctionnaires.

Le programme de stabilité, que le gouvernement doit faire parvenir sous peu à la Commission européenne et qui détaille la trajectoire à moyen terme des finances publiques, donnera un premier aperçu de ce que prévoit l'exécutif. Bercy a repoussé cette adresse, habituellement transmise en avril, officiellement pour ne pas interférer avec la séquence électorale.

Marges de manœuvres "contraintes"

La présentation de la loi de règlement des comptes 2021 a aussi été différée. Un report qui a fait bondir la commission des Finances du Sénat qui dénonce une volonté d'"entraver" l'information des Français "sur le bon usage de leurs impôts et l’efficacité de l’action publique".

Ces reports ont aussi contraint la Cour des comptes à décaler la publication de son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques.

Pour ce deuxième quinquennat, Emmanuel Macron a tout misé sur la croissance et le plein emploi pour rétablir les comptes publics et financer les investissements nécessaires dans l'école, la santé ou la transition écologique.

Cette stratégie, ambitieuse mais pas irréaliste avant la guerre en Ukraine, semble compromise, avec une croissance attendue en dessous des 3% cette année. Quant au plein emploi, il "sera difficile à atteindre", estime l'économiste Eric Heyer de l'OFCE, pour qui les entreprises ont déjà beaucoup recruté l'an dernier et conservé leurs effectifs malgré les difficultés à produire.

"La politique budgétaire va être soumise à des contraintes nouvelles, avec la remontée des taux d’intérêt réels, qui vont rendre très difficile la poursuite de la politique de hausse généralisée des dépenses publiques", notait récemment Patrick Artus, chef économiste à Natixis.

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5 commentaires

  • 10 juin 15:40

    Les russes n'ont pas grand chose à faire. Macron fait très bien le travail tout seul.


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