Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Israël et le Hamas dénoncent les mandats d'arrêt réclamés à la CPI
information fournie par AFP 21/05/2024 à 05:55

Des Palestiniens près des décombres d'une maison touchée par des frappes nocturnes israéliennes dans le quartier de Tal al-Sultan, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 mai 2024 ( AFP / - )

Des Palestiniens près des décombres d'une maison touchée par des frappes nocturnes israéliennes dans le quartier de Tal al-Sultan, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 mai 2024 ( AFP / - )

Israël et le Hamas, qui se livrent de violents combats dans la bande de Gaza menacée de famine, dénoncent chacun les mandats d'arrêt réclamés à la Cour pénale internationale (CPI) contre leurs dirigeants pour crimes de guerre présumés.

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a déclaré lundi avoir demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes tels que "le fait d'affamer délibérément des civils", "homicide intentionnel" et "extermination et/ou meurtre".

Les accusations portées contre des dirigeants du Hamas également visés par cette demande de mandats d'arrêt, notamment son chef à Gaza Yahya Sinouar, incluent "l'extermination", "le viol et d'autres formes de violence sexuelle" et "la prise d'otages en tant que crime de guerre".

Le Premier ministre israélien a "rejeté avec dégoût la comparaison du procureur de La Haye entre Israël", pays "démocratique", et "les meurtriers de masse du Hamas".

Son ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a fustigé une "décision scandaleuse" et "un déshonneur historique" pour la cour de La Haye.

Le mouvement islamiste palestinien a dénoncé de son côté "les tentatives du procureur (...) d'assimiler la victime au bourreau".

Le président américain, Joe Biden, principal allié d'Israël, a jugé "scandaleux" le mandat d'arrêt réclamé contre M. Netanyahu, estimant qu'"il n'y a pas d'équivalence" entre Israël et le Hamas. Il a "rejeté" le terme de "génocide" pour qualifier l'offensive israélienne à Gaza, lors d'une réception pour la communauté juive à la Maison Blanche.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a également qualifié ces mandats de "honteux", prévenant que ceux-ci "pourraient compromettre" les négociations sur un cessez-le-feu à Gaza, et ajoutant que la CPI n'a pas "juridiction" sur Israël.

La France "soutient" la CPI et son "indépendance", a indiqué dans un communiqué le Quai d'Orsay en disant à la fois condamner les "massacres antisémites perpétrés par le Hamas" et dénoncer "le caractère inacceptable des pertes civiles dans la bande de Gaza".

La guerre a été déclenchée par une attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 252 personnes alors emmenées comme otages, 124 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée.

Les corps de quatre otages, retrouvés la semaine dernière à Gaza, l'ont été dans des tunnels de Jabalia (nord), a précisé lundi soir l'armée, selon laquelle Ron Benjamin, Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerente avaient été tués dès le 7 octobre sur le sol israélien et leurs dépouilles transportées à Gaza.

Des enfants palestiniens déplacés font la queue pour recevoir de la nourriture à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 mai 2024 ( AFP / - )

Des enfants palestiniens déplacés font la queue pour recevoir de la nourriture à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 mai 2024 ( AFP / - )

Israël a juré de détruire le Hamas qui avait pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il qualifie de terroriste, tout comme les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza qu'elle a assiégée, entraînant la mort d'au moins 35.562 personnes, pour la plupart des civils dont 106 ces dernières 24 heures, selon des données lundi du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Les opérations militaires ont aussi provoqué une catastrophe humanitaire. La majorité des quelque 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine et plus de la moitié déplacés, d'après l'ONU.

- "Tués dans notre sommeil" -

Des avions et des hélicoptères militaires israéliens ont mené de nouvelles frappes lundi sur la bande de Gaza, où des combats au sol ont également lieu entre soldats et groupes armés palestiniens.

Dans le nord du territoire palestinien, l'armée de l'air a bombardé la ville de Gaza et le camp de réfugiés de Jabalia, où l'armée a fait état des combats "peut-être les plus acharnés" depuis octobre.

Images satellites de Planet Labs PBC et du Centcom montrant la route militaire israélienne dans le centre de la bande de Gaza ainsi que des lieux stratégiques à proximité ( AFP / Nalini LEPETIT-CHELLA )

Images satellites de Planet Labs PBC et du Centcom montrant la route militaire israélienne dans le centre de la bande de Gaza ainsi que des lieux stratégiques à proximité ( AFP / Nalini LEPETIT-CHELLA )

Dans le sud, une frappe a touché une maison du quartier de Tal al-Sultan, dans l'ouest de la ville de Rafah, faisant trois morts et huit blessés, selon des sources hospitalières.

"Nous sommes tués chez nous dans notre sommeil, des civils y compris des enfants et des femmes, meurent et personne ne se soucie de nous", déplore Obeid Khafaja, un habitant de Tal al-Sultan.

- "Le devoir" -

Des Palestiniens près des décombres d'une maison touchée par des frappes nocturnes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 mai 2024 ( AFP / - )

Des Palestiniens près des décombres d'une maison touchée par des frappes nocturnes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 mai 2024 ( AFP / - )

Malgré l'opposition de nombreuses capitales et organisations humanitaires à une opération majeure terrestre à Rafah, le ministre israélien de la Défense a insisté sur "le devoir d'Israël d'étendre l'opération terrestre à Rafah, de démanteler le Hamas et de faire revenir les otages", en recevant ce week-end le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

Depuis le 7 mai, quand Israël a pris le contrôle côté palestinien du poste-frontière de Rafah avec l'Egypte, l'acheminement de l'aide humanitaire est quasiment à l'arrêt. Ce passage est crucial pour les aides dont le carburant, indispensable aux hôpitaux et à la logistique humanitaire.

Pour pallier aux restrictions imposées par Israël, les Etats-Unis ont planché sur un projet de jetée provisoire qui a reçu ce week-end ces premiers chargements d'aide humanitaire par voie maritime.

Selon le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom), 569 tonnes d'aides ont été jusqu'à présent acheminées à Gaza par cette jetée.

- "Plan d'action" -

Une famille palestinienne déplacée par la guerre arrive à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 19 mai 2024 ( AFP / - )

Une famille palestinienne déplacée par la guerre arrive à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 19 mai 2024 ( AFP / - )

Alors qu'aucune perspective d'une fin des hostilités n'est en vue, M. Netanyahu est sous pression pour préparer une stratégie concernant l'avenir de Gaza.

Dimanche à Jérusalem, M. Sullivan l'a appelé à accompagner les opérations militaires d'une "stratégie politique" pour l'avenir du territoire palestinien.

Obsèques de Shani Louk, une Germano-Israélienne de 22 ans, enlevée le 7 octobre lors de l'attaque du Hamas, et dont l'armée israélienne a annoncé vendredi avoir découvert le corps à Gaza, à Srigim dans le centre d'Israël, le 19 mai 2024 ( AFP / Menahem KAHANA )

Obsèques de Shani Louk, une Germano-Israélienne de 22 ans, enlevée le 7 octobre lors de l'attaque du Hamas, et dont l'armée israélienne a annoncé vendredi avoir découvert le corps à Gaza, à Srigim dans le centre d'Israël, le 19 mai 2024 ( AFP / Menahem KAHANA )

Benny Gantz, ex-chef de l'armée et actuel membre du cabinet de guerre, a menacé de démissionner si un "plan d'action" pour l'après-guerre n'était pas adopté rapidement. M. Gallant a sommé M. Netanyahu de "préparer immédiatement" une "alternative gouvernementale au Hamas".

De son côté, l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a appelé les parties à "retourner immédiatement et de bonne foi à la table des négociations" afin de parvenir à un cessez-le-feu après l'échec des derniers pourparlers début mai.

8 commentaires

  • 21 mai 06:43

    Que faut il de plus pour arrêter cette boucherie à Gaza ? Le soutient inconditionnel de l'occident à Israël est un bien mauvais message au reste du monde qui s'en souviendra . Honte à nous .


Signaler le commentaire

Fermer