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Biden va poser des "questions difficiles" en Israël sur fond de tensions accrues
information fournie par Reuters 18/10/2023 à 04:25

(Actualisé tout du long avec porte-parole de la Maison blanche, précisions; modifie dateline)

par Steve Holland

Déjà au coeur d'importantes préoccupations sécuritaires, le déplacement du président américain Joe Biden au Moyen-Orient a été bouleversé et revêt un enjeu encore plus lourd après la mort de centaines de Palestiniens mardi soir dans l'explosion d'un hôpital de Gaza.

Palestiniens et Israéliens se rejettent la faute pour l'explosion de l'hôpital. Tsahal, qui mène des frappes aériennes d'une ampleur sans précédent contre Gaza depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre, a déclaré qu'il s'agissait d'une erreur de tir du groupe palestinien du Djihad islamique.

Joe Biden, qui va s'entretenir à Tel-Aviv avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, va poser des "questions difficiles", a déclaré le porte-parole du conseil de sécurité nationale de la Maison blanche aux journalistes présents à bord d'Air Force One pour le déplacement du président américain.

"Il va poser des questions difficiles. Il va les poser en tant qu'ami véritable d'Israël, mais il va leur poser des questions difficiles", a dit John Kirby, refusant de préciser la nature des questions.

Joe Biden entend obtenir des informations sur les plans et les objectifs israéliens au cours des jours et des semaines à venir, a indiqué le porte-parole, alors qu'il est attendu que Tsahal lance sous peu une offensive terrestre dans la bande de Gaza afin d'"éradiquer" le Hamas, son objectif annoncé.

Washington pousse depuis plusieurs jours les autorités israéliennes à permettre que de l'aide humanitaire soit acheminée pour les civils de Gaza.

Alors qu'il devait initialement se déplacer à Amman juste après sa visite à Tel-Aviv, où doit rencontrer aussi des familles de victimes de l'attaque du Hamas, Joe Biden se rendra seulement en Israël, a fait savoir la Maison blanche au moment même où le président américain faisait route vers l'aéroport.

Cette annonce est survenue après que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré dans la foulée de l'explosion de l'hôpital de Gaza qu'il annulait une rencontre avec Joe Biden. Cibler un hôpital est un "massacre hideux", a-t-il dit, reprochant à Israël d'avoir franchi "toutes les lignes rouges".

Très vite, ensuite, le roi jordanien Abdullah a annulé le sommet prévu dans la journée à Amman avec le président américain, son homologue égyptien Abdel Fattah al Sissi et les dirigeants palestiniens.

Le ministre jordanien des Affaires étrangères a blâmé Israël pour la frappe contre l'hôpital palestinien et lui a reproché de pousser la région "au bord" du précipice.

"CONTACT RÉGULIER"

Le déplacement de Joe Biden a été présenté par des représentants comme une mission diplomatique complexe avec l'objectif d'afficher le soutien de Washington à Israël, son allié de longue date, d'apaiser les tensions régionales et de s'assurer d'aides humanitaires pour Gaza.

Mais après la frappe contre l'hôpital de l'enclave palestinienne, une ombre plane sur ce que le locataire de la Maison blanche pourrait être en mesure d'accomplir lors de son déplacement.

"Ce genre d'événement obscur mais horrifique rend la diplomatie plus compliquée et alimente les risques d'escalade", a déclaré Richard Gowan, directeur onusien de l'International Crisis Group.

"La visite de Biden était destinée à souligner que les Etats-Unis ont le contrôle de la situation. Un incident tragique comme celui-ci illustrant à quel point il est compliqué de contrôler une guerre", a-t-il ajouté.

Avec l'annulation du sommet d'Amman, le message diplomatique de Joe Biden pourrait être terni si le dirigeant ne parvient pas à s'entretenir avec Mahmoud Abbas ou d'autres représentants palestiniens, ce qui serait aussi à même de déclencher des critiques aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde.

Les discussions prévues en Jordanie étaient aussi très importantes pour l'aide humanitaire, alors que Washington a grandement sollicité Le Caire sur ce sujet.

L'Egypte dispose du seul point de passage frontalier avec Gaza non contrôlé par Israël, mais a dénoncé l'absence de coopération de l'Etat hébreu pour pouvoir acheminer des stocks d'aides humanitaires, alors que les frappes israéliennes ciblent notamment la zone dans Gaza.

Joe Biden, qui a dit être "scandalisé" par l'explosion de l'hôpital de Gaza, entend mener bientôt des consultation en personne avec les responsables égyptiens, palestiniens et jordaniens, a indiqué un représentant de la Maison blanche.

Le président américain va rester "en contact régulier et direct" avec eux au fil des prochains jours, a ajouté ce représentant avant le décollage d'Air Force One pour Tel-Aviv.

(Reportage Steve Holland, Michelle Nichols, Matt Spetalnick et Jeff Mason; version française Jean Terzian)

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