
Rassemblement à Lyon en soutien aux militants à bord d'un bateau en route pour livrer de l'aide à Gaza, le 9 juin 2025 ( AFP / Alex MARTIN )
Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées lundi soir en France à l'appel de la gauche pour s'inquiéter du sort des militants présents sur un bateau pour Gaza intercepté par les autorités israéliennes, Emmanuel Macron appelant au retour "dans les plus brefs délais" des ressortissants français.
Lille, Lyon, Toulouse, Strasbourg, Nice, ou encore place de la République à Paris... Equipés de drapeaux palestiniens, de banderoles et au son de chants comme "Libérez la Palestine" ou "Gaza, Gaza, on est tous avec toi", ces manifestants ont appelé à la "libération" des douze militants du voilier "Madleen" et à la poursuite de leur mission humanitaire, ont constaté plusieurs équipes de l'AFP à travers la France.
La France insoumise (LFI) a revendiqué 150.000 manifestants en France dont 50.000 à Paris (8.000 selon la préfecture de police), et "près de 200 rassemblements" dans le pays. La police nationale a elle comptabilisé, en dehors de la capitale, 24.700 personnes réunies dans 97 actions.
Le voilier avec à son bord 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, est parti d'Italie le 1er juin pour "briser le blocus israélien" à Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus de dix-huit mois de guerre. Il transporte notamment la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l'eurodéputée franco-palestinienne Insoumise Rima Hassan, ainsi que de l'aide humanitaire.
"Arraisonné" au cours de la nuit de dimanche à lundi par l'armée israélienne, il a atteint le port israélien d'Ashod lundi soir.
- "Piraterie" -
"Il est prévu que les passagers retournent dans leurs pays", a indiqué le ministère israélien des Affaires étrangères, qui a publié des images montrant une distribution de sandwiches et d'eau aux passagers du bateau, équipés de gilets de sauvetage.
Présent place de la République à Paris aux côtés d'autres représentants de partis de gauche, le leader du mouvement Jean-Luc Mélenchon a qualifié la manoeuvre israélienne "d'acte de piraterie internationale".
"Nous craignons le pire, car ceux qui ont procédé à cet arraisonnement sont capables du pire et l'ont montré en toutes circonstances", a lancé devant la presse l'ancien candidat à l'élection présidentielle française, avant de rejoindre le centre de la place de la République, remplie de plusieurs milliers de personnes.
Il a regretté la réaction du gouvernement français, qui "n'a, semble-t-il, rien à dire à propos d'un acte de piraterie". Il a également appelé à un nouveau "grand rassemblement du peuple français au service des Palestiniens" samedi en France.
Le président français Emmanuel Macron avait de son côté "demandé de permettre, dans les plus brefs délais, le retour en France" des six ressortissants français, selon l'Elysée.
Il a affirmé dans la soirée que la France était "vigilante" et "aux côtés de tous ses ressortissants lorsqu'ils sont en danger", assurant que le pays avait "passé tous les messages" à Israël pour que "la protection" de ces militants "soit assurée". Le blocus humanitaire à Gaza est "un scandale" et une "honte", a-t-il également martelé.
- "Protection consulaire" -

Image tirée d'une vidéo publiée par la Coalition de la flottille pour la liberté, le 9 juin 2025, montrant des militants à bord du bateau Madleen à destination de Gaza, les mains en l'air, alors qu'ils sont interceptés par les forces israéliennes dans les eaux internationales avant d'atteindre le territoire palestinien ( la Coalition de la flottille pour la liberté / - )
"Dès l'arraisonnement du navire, nous avons demandé à pouvoir exercer notre protection consulaire à leur égard", a dit le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot.
Les partis de la gauche française, comme Amnesty International, estiment que l'interception du bateau s'est produite en "bafouant" le droit international.
A Lille, 900 personnes étaient également rassemblées dans la soirée, selon la préfecture. "La France des lumières éteintes en Palestine", "halte au massacre en Palestine" pouvait-on y lire sur des panonceaux.
Ils étaient environ un millier à Strasbourg, dans une ambiance bruyante, selon un journaliste de l'AFP. "C'est absolument insoutenable (...) Je pensais que le droit international pouvait nous servir de boussole", a dit Mounia Fraih, manifestante de 69 ans.

Une manifestation de soutien aux militants à bord d'un bateau en route pour livrer de l'aide à Gaza, à Toulouse, le 9 juin 2025 ( AFP / Matthieu RONDEL )
A Toulouse, les organisateurs ont décompté "au moins 5.000 personnes" sur la place du Capitole. "Je suis là pour qu'on entende parler plus de ça", pour "(qu'Emmanuel) Macron et tout le gouvernement entendent que le peuple français n'est pas en adéquation avec toutes les décisions qu'ils prennent", a estimé Antoine, 20 ans.
Et à Marseille, quelque 950 personnes, selon la préfecture de police, se sont rassemblées au Vieux Port. Puis un cortège composé d'environ 600 manifestants, selon un journaliste de l'AFP, est parti déambuler sans incident en "manifestation sauvage" dans plusieurs artères de la ville, en scandant notamment "Gaza, Gaza, Marseille est avec toi".
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