L'Union européenne doit être "plus ambitieuse" sur le sujet, plaide un responsable d'une ONG spécialisée.

(illustration) ( AFP / JOEL SAGET )
Les pouvoirs publics européens devraient être plus ambitieux en terme de production de carburants d'aviation synthétiques, important levier pour décarboner le transport aérien, a affirmé une ONG spécialisée, jeudi 9 juin.
Reconstitués à partir d'hydrogène d'origine non fossile et de CO2, les carburants aériens de synthèse (e-fuels) restent aujourd'hui extrêmement coûteux, dix fois plus que le kérosène produit à partir d'hydrocarbures. D'autres carburants d'aviation durable ("sustainable aviation fuels", SAF), produits à base de biomasse, valent actuellement quatre fois le prix du kérosène classique.
Mais l'ONG Transport & Environment constate que de nombreuses entreprises ont lancé des chantiers de production d'e-fuel, qui pourraient représenter 1,83 million de tonnes à l'horizon 2030, "soit 3,65% de la demande de carburant (d'aviation) en Europe" à cette échéance. Pour T&E, "le marché du kérosène synthétique est prêt (...) pour une utilisation à plus grande échelle", mais l'ONG regrette que "les décideurs politiques n'incitent pas suffisamment à en développer la production".
Alternative aux biocarburants pas si verts
Si la Commission européenne a prévu des obligations graduelles d'incorporation des SAF de tous types dans le kérosène d'aviation, allant de 2% en 2025 à 63% en 2050, elle est bien moins ambitieuse concernant la proportion de kérosène synthétique: 0,7% en 2030. T&E affirme que 0,1% en 2025 et 2% en 2030 sont possibles.
"Plutôt que de recourir à des biocarburants dérivés de matières premières agricoles non durables", entrant en concurrence avec des surfaces dévolues à l'alimentation, "l'UE doit être plus ambitieuse sur le kérosène synthétique", a plaidé Matteo Mirolo, responsable du secteur aérien chez T&E, cité dans le communiqué. Le secteur aérien, qui représente entre 2,5% et 3% des émissions de CO2 dans le monde, vise à l'unisson des gouvernements européens "zéro émission nette" à l'horizon 2050, misant pour ce faire avant tout sur les SAF, mais aussi sur l'amélioration opérationnelle en vol comme au sol, ainsi que sur des avions électriques, hybrides ou encore à l'hydrogène, un des grands chantiers de l'avionneur européen Airbus .
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