Le constat est étonnant : les belles-mères, sujet de tant d'histoires drôles, ont été laissées de côté par les historiens, comme si leur représentation relevait d'une immuabilité temporelle et géographique. Les belles-mères ont pourtant bien une histoire, dont il n'était que temps que s'empare Yannick Ripa, professeur en histoire contemporaine à Paris-8, spécialiste de l'histoire des femmes et du genre. Un collectif d'historiens l'a rejointe pour restituer aux belles-mères un passé riche et complexe, de la Mésopotamie à nos jours, par petites touches, selon la disponibilité de sources forcément parcellaires. Les belles-mères peuvent les remercier : grâce à leur travail, on ne peut les réduire au stéréotype de la « belle-doche », cette construction toute masculine apparue au XIXe siècle.
Le Point.fr : Comment l'idée de cet ouvrage vous est-elle venue ?
Yannick Ripa : Ces dernières années, j'ai été interpellée par la multiplication des images négatives concernant les belles-mères, dans la publicité, le théâtre de boulevard, chez les humoristes, sur Internet. Alors que rien de tel n'existe du côté des beaux-pères. Par ailleurs, ces belles-mères vilipendées sont dans le même temps les grands-mères des petits-enfants, et dans ce rôle-là elles sont dépeintes comme bonnes et douces. Ce sont pourtant les mêmes femmes. Comment comprendre ce dédoublement ?
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