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Assurance chômage: après la crise, la perspective d'un "retour à l'équilibre" se profile
information fournie par Boursorama avec Media Services 18/06/2021 à 15:31

La conjoncture devrait s'améliorer dans les prochains mois, avec des créations d'emploi qui continueraient en 2022 (+127.000) et en 2023 (+109.000).

(illustration) ( AFP / NICOLAS TUCAT )

(illustration) ( AFP / NICOLAS TUCAT )

Un horizon qui s'éclaircit: l'Unédic, qui gère le régime d'assurance chômage, a largement revu jeudi ses prévisions pour 2021, anticipant la création de 126.000 emplois, avec un déficit de 12 milliards d'euros en fin d'année et la reprise d'"une trajectoire de retour à l'équilibre".

L'organisme paritaire présentait ses prévisions financières à l'horizon 2021-2023, alors que le Conseil d'Etat doit se prononcer dans les prochains jours sur les recours des syndicats visant à obtenir la suspension de la réforme de l'assurance chômage qui doit entrer en vigueur au 1er juillet.

L'Unédic prévoit désormais, avec le contexte "d'amélioration de la conjoncture", des créations d'emploi dès 2021, alors qu'en février il anticipait la destruction de 230.000 emplois cette même année.

Les créations d'emploi continueraient en 2022 (+127.000) et en 2023 (+109.000), ajoute l'Unédic, qui note que "sous l'effet conjugué de cette dynamique de l'emploi avec l'arrêt progressif des mesures d'urgence et de soutien à l'économie, la trajectoire de retour à l'équilibre du régime d'assurance chômage se dessine".

Pour fin 2021, le déficit de l'assurance chômage atteindrait 12 milliards d'euros, soit 2 milliards de plus qu'envisagé lors de la prévision de février, la hausse du recours à l'activité partielle et la prolongation des mesures d'urgence ayant notamment généré des dépenses supplémentaires.

Avec le "fort rebond" de l'économie anticipé dès le deuxième semestre 2021, le déficit de l'assurance chômage diminuerait toutefois pour se cantonner à hauteur de -2,4 milliards en 2022 et se rapprocherait de l'équilibre avec -0,5 milliard en 2023, selon l'organisme.

Lors d'un point presse en visioconférence, le président de l'Unédic, Eric Le Jaouen, a souligné que les précédentes prévisions avaient été faites "juste avant l'annonce du troisième confinement d'avril-mai", notant aussi avoir désormais "plus de visibilité sur une sortie de crise sanitaire", tout en insistant sur la "prudence" requise.

Il a aussi mis en avant la "solidité" du régime d'assurance chômage, assurant que les partenaires sociaux qui gèrent le régime ont la conviction "qu'une grande partie de la bonne dynamique de reprise qui est en train de s'enclencher est quand même due au fait qu'on n'est pas tombé très bas", notamment grâce à l'activité partielle.

Celle-ci est prise en charge aux deux tiers par l'État, pour un tiers par l'Unédic. Au plus fort de la crise au printemps, près de 9 millions de salariés ont été concernés. Ils étaient encore 2,7 millions en avril, selon les dernières données officielles.

L'impact de la crise estimé à 37 milliards entre 2020 et 2020

"On sort un tout petit peu la tête de l'eau, d'une espèce de lessiveuse. Et je pense que dans quelques mois on se rendra compte (...) que les entreprises et les Français ont la chance d'avoir un organisme paritaire qui était là", a insisté M. Le Jaouen.

A ses côtés, Patricia Ferrand (CFDT), vice-présidente de l'Unédic, a aussi vu dans le rebond économique "une très bonne nouvelle", mais qui ne doit pas effacer la situation difficile vécue par beaucoup, notamment les demandeurs d'emploi.

En définitive, l'impact de la crise sur la dette de l'assurance chômage s'établirait à 37,2 milliards entre 2020 et 2022. Fin 2023, la dette de l'assurance chômage s'élèverait à 69,5 milliards.

Ces prévisions sont fondées sur l'hypothèse d'une application au 1er juillet de la réforme de l'assurance chômage, précise l'organisme paritaire, notant qu'"une non-application de tout ou partie de la réforme pourrait infléchir cette trajectoire sans toutefois la remettre en cause".

Si la plus haute juridiction de l'ordre administratif décide de suspendre la réforme, son entrée en vigueur serait à nouveau reportée. L'instance devrait en parallèle examiner les recours sur le fond, mais cela pourrait prendre plusieurs mois.

"Nous aurions préféré que le Conseil d'Etat se prononce avant que nous fassions ces prévisions", a glissé le directeur général Christophe Valentie. L'organisme a notamment calculé qu'en cas d'annulation de la réforme, le déficit serait de -2,8 milliards en 2023 et la dette de 74 milliards.

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